Deux militantes du collectif féministe Nemesis en Garde à Vue
Posté : 10 avril 2024 09:15
https://www.lefigaro.fr/faits-divers/pa ... e-20240409Cette jeune femme de 19 ans a été interpellée ce mardi 9 avril au matin. L’avocat du collectif annonce au Figaro qu'il va porter plainte pour «atteintes à la liberté individuelle».
Une militante de 19 ans du collectif Nemesis a été placée en garde à vue ce mardi 9 avril à Besançon (Doubs) après la plainte pour «incitation à la haine ou à la violence en raison de l’origine» déposée par la maire écologiste Anne Vignot, a appris Le Figaro de sources concordantes. Une perquisition serait en cours au domicile de son père, où elle habite.
La maire de Besançon avait porté plainte après le déploiement de pancartes dénonçant l'immigration lors du carnaval de la ville, dimanche 7 avril. Lors de ce carnaval, deux militantes du collectif féministe Nemesis avaient défilé en brandissant des pancartes où l'on pouvait lire les slogans suivants : «Violeurs étrangers dehors» et «Libérez-nous de l'immigration». Les deux jeunes femmes étaient passées devant la tribune officielle, où se trouvait notamment la maire de Besançon.
Une autre banderole déployée par le collectif en centre-ville indiquait de son côté : «46 femmes auraient pu être épargnées si les OQTF (obligation de quitter le territoire français, NDLR) avaient été appliquées en 2023».
«Des méthodes d’intimidation», pour l’avocat du collectif
«Nous sommes très choqués par ce traitement. Nous militons pour la libération de la parole des femmes. On ne comprend pas pourquoi nous finissons en garde à vue quand nous dénonçons des agressions sexuelles ou des viols impliquant des agresseurs étrangers et quand nous proposons des solutions concrètes telles que l’application des OQTF (obligations de quitter le territoire français, NDLR) ou l’expulsion des violeurs étrangers comme le proposait Marlène Schiappa», explique au Figaro Alice Cordier, présidente du collectif Nemesis.
Frédéric Pichon, l’avocat du collectif, dénonce de son côté «un détournement de procédure à des fins politiques, attentatoire à la liberté d’expression». «C'est politique mais juridiquement ça ne tient pas la route. Ce sont des méthodes d'intimidation. Être hostile à l’immigration est l’expression d’une opinion», indique l’avocat au Figaro. Frédéric Pichon annonce qu’il va porter plainte pour «atteintes à la liberté individuelle» par une personne dépositaire de l’autorité publique.
Classé par certains observateurs à l'extrême droite, le collectif Nemesis se décrit quant à lui «hors de l'idéologie dominante du néo-féminisme». En septembre 2023, déjà, la maire de Lille Martine Aubry avait porté plainte contre le collectif Nemesis pour incitation à la haine raciale après le déploiement de banderoles dénonçant «l'insécurité grandissante et l'islamisation de Lille».
Loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe
Dernière mise à jour des données de ce texte : 24 février 2004
Article 1
Toute discrimination fondée sur l'appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite.
L'Etat assure le respect de ce principe dans le cadre des lois en vigueur.