Ce réseau libertarien qui veut imposer ses idées en France
Posté : 23 mai 2024 14:10
"Un réseau bien ancré en France
Basé à Arlington, en Virginie, l’Atlas Network est un réseau majeur de think tanks et d’autres organisations qui oeuvrent dans le monde entier pour gagner « la bataille des idées ». Créé en 1981 par l’entrepreneur Antony Fisher, le réseau Atlas veut recouvrir le monde de think tanks libertariens, sur le modèle de l’Institut des affaires économiques (IAE) qui, au Royaume Uni, a contribué à la victoire de Margaret Thatcher.
Depuis sa création, le réseau Atlas n’a cessé de prendre de l’ampleur. Dans son rapport annuel 2023, il revendique 589 partenaires dans 103 pays, un budget de 28 millions de dollars. Aux États-Unis, il a intégré de très puissants think tanks comme la Heritage Foundation, le Cato Institute ou le Heartland Institute. L’Europe et l’Asie centrale sont sa 2e plus importante zone d’investissement, avec 157 organisations partenaires qui bénéficient de ses formations, réseaux, prix et/ou financements.
Derrière le réseau Atlas, on trouve d’influents milliardaires, des magnats du pétrole et des fondations, qui défendent la dérégulation (notamment dans le domaine environnemental), mais aussi des positions ultraconservatrices (anti-avortement, anti « woke »...). On trouve aussi de grandes entreprises de secteurs comme le pétrole, le tabac ou les médicaments.
Pour imposer leurs idées, les partenaires du réseau Atlas recourent à des stratégies d’influence qui relèvent parfois de la manipulation : stratégies de la chambre d’écho et de la fenêtre d’Overton, expertise biaisée, astroturfing... Alors que leur projet vise des intérêts très particuliers – ceux des plus riches –, ils veulent apparaître comme des sources d’expertise indépendantes ou les porte-parole des simples citoyens, pour mieux influencer le « climat des idées » et promouvoir leur vision du monde.
Avec ces méthodes, les partenaires du réseau Atlas ont obtenu des victoires politiques partout dans le monde : diffusion du climato-scepticisme, influence sur des référendum (the Voice en Australie, référendum sur la constitution chilienne, Brexit...) ou encore élection de Javier Milei en Argentine.
Malgré la discrétion du réseau, son influence croissante commence à attirer l’attention de certains chercheurs et journalistes, comme le britannique Georges Monbiot qui, en janvier 2024, posait la question dans le Guardian : « Quels sont les liens entre Rishi Sunak, Javier Milei et Donald Trump ? » Réponse : le réseau Atlas.
En France, le réseau est particulièrement méconnu alors qu’il y finance des partenaires depuis sa création (et a bénéficié de fonds français, à travers l’entreprise Michelin). C’est surtout depuis les années 2010 que les partenaires français du réseau Atlas ont pris de l’importance, notamment à travers leur visibilité dans les médias. Ils ont tous des liens avec le monde des affaires, mais aussi, dans bien des cas, avec la sphère politique, en particulier avec l’extrême-droite et la droite radicale. Ils ont bénéficié de formations et d’autres formes de soutien du réseau états-unien, pour mener leur bataille culturelle.
Ainsi, l’Ifrap (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) a été fondé par un grand donateur de la Heritage Foundation proche de l’extrême-droite. Sa porte parole Agnès Verdier-Molinié s’est formée auprès de think tanks américains, et elle défend aujourd’hui les intérêts des plus riches, avec un conseil d’administration et des instances noyautés par de grandes fortunes.
L’Institut de recherches économiques et fiscales (iref) ou l’Institut Molinari, proches de milieux politiques et industriels, alimentent la chambre d’écho libertarienne dans les médias en portant des idées similaires : critique des impôts et diatribes contre une supposée « haine des riches », opposition aux politiques climatiques, appel à la privatisation de services publics... Ces think tanks très médiatiques se présentent et sont souvent présentés comme des experts indépendants et apolitiques.
Contribuables associés, très proche de l’extrême-droite, se dit elle aussi « politiquement neutre ». L’organisation défend le même type de positions et utilise des méthodes de mailing direct similaires à celles des conservateurs états-uniens pour les diffuser et revendiquer 350 000 membres, alors que ses statuts garantissent le contrôle de l’association par une poignée de dirigeants."
La suite dans le lien ci-dessous :
https://basta.media/reseau-libertarien- ... wtab-fr-fr
Vu que mon lien vient du journal "basta", quelque peu orienté, j'ai trouvé un lien de l'Observatoire des multinationales parlant exactement du même sujet, et dans des termes analogues à Basta :
https://multinationales.org/fr/enquetes ... s-esprits/
Basé à Arlington, en Virginie, l’Atlas Network est un réseau majeur de think tanks et d’autres organisations qui oeuvrent dans le monde entier pour gagner « la bataille des idées ». Créé en 1981 par l’entrepreneur Antony Fisher, le réseau Atlas veut recouvrir le monde de think tanks libertariens, sur le modèle de l’Institut des affaires économiques (IAE) qui, au Royaume Uni, a contribué à la victoire de Margaret Thatcher.
Depuis sa création, le réseau Atlas n’a cessé de prendre de l’ampleur. Dans son rapport annuel 2023, il revendique 589 partenaires dans 103 pays, un budget de 28 millions de dollars. Aux États-Unis, il a intégré de très puissants think tanks comme la Heritage Foundation, le Cato Institute ou le Heartland Institute. L’Europe et l’Asie centrale sont sa 2e plus importante zone d’investissement, avec 157 organisations partenaires qui bénéficient de ses formations, réseaux, prix et/ou financements.
Derrière le réseau Atlas, on trouve d’influents milliardaires, des magnats du pétrole et des fondations, qui défendent la dérégulation (notamment dans le domaine environnemental), mais aussi des positions ultraconservatrices (anti-avortement, anti « woke »...). On trouve aussi de grandes entreprises de secteurs comme le pétrole, le tabac ou les médicaments.
Pour imposer leurs idées, les partenaires du réseau Atlas recourent à des stratégies d’influence qui relèvent parfois de la manipulation : stratégies de la chambre d’écho et de la fenêtre d’Overton, expertise biaisée, astroturfing... Alors que leur projet vise des intérêts très particuliers – ceux des plus riches –, ils veulent apparaître comme des sources d’expertise indépendantes ou les porte-parole des simples citoyens, pour mieux influencer le « climat des idées » et promouvoir leur vision du monde.
Avec ces méthodes, les partenaires du réseau Atlas ont obtenu des victoires politiques partout dans le monde : diffusion du climato-scepticisme, influence sur des référendum (the Voice en Australie, référendum sur la constitution chilienne, Brexit...) ou encore élection de Javier Milei en Argentine.
Malgré la discrétion du réseau, son influence croissante commence à attirer l’attention de certains chercheurs et journalistes, comme le britannique Georges Monbiot qui, en janvier 2024, posait la question dans le Guardian : « Quels sont les liens entre Rishi Sunak, Javier Milei et Donald Trump ? » Réponse : le réseau Atlas.
En France, le réseau est particulièrement méconnu alors qu’il y finance des partenaires depuis sa création (et a bénéficié de fonds français, à travers l’entreprise Michelin). C’est surtout depuis les années 2010 que les partenaires français du réseau Atlas ont pris de l’importance, notamment à travers leur visibilité dans les médias. Ils ont tous des liens avec le monde des affaires, mais aussi, dans bien des cas, avec la sphère politique, en particulier avec l’extrême-droite et la droite radicale. Ils ont bénéficié de formations et d’autres formes de soutien du réseau états-unien, pour mener leur bataille culturelle.
Ainsi, l’Ifrap (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) a été fondé par un grand donateur de la Heritage Foundation proche de l’extrême-droite. Sa porte parole Agnès Verdier-Molinié s’est formée auprès de think tanks américains, et elle défend aujourd’hui les intérêts des plus riches, avec un conseil d’administration et des instances noyautés par de grandes fortunes.
L’Institut de recherches économiques et fiscales (iref) ou l’Institut Molinari, proches de milieux politiques et industriels, alimentent la chambre d’écho libertarienne dans les médias en portant des idées similaires : critique des impôts et diatribes contre une supposée « haine des riches », opposition aux politiques climatiques, appel à la privatisation de services publics... Ces think tanks très médiatiques se présentent et sont souvent présentés comme des experts indépendants et apolitiques.
Contribuables associés, très proche de l’extrême-droite, se dit elle aussi « politiquement neutre ». L’organisation défend le même type de positions et utilise des méthodes de mailing direct similaires à celles des conservateurs états-uniens pour les diffuser et revendiquer 350 000 membres, alors que ses statuts garantissent le contrôle de l’association par une poignée de dirigeants."
La suite dans le lien ci-dessous :
https://basta.media/reseau-libertarien- ... wtab-fr-fr
Vu que mon lien vient du journal "basta", quelque peu orienté, j'ai trouvé un lien de l'Observatoire des multinationales parlant exactement du même sujet, et dans des termes analogues à Basta :
https://multinationales.org/fr/enquetes ... s-esprits/