Contre le wokisme, Donald Trump lance sa «révolution du bon sens»
Posté : 22 janvier 2025 23:26
Contre le wokisme, Donald Trump lance sa «révolution du bon sens»
Nou voilà bien partis sur cette thématique, la fin du wokisme américain est une excellente nouvelle et qui aura des répercussions positives chez nous.RÉCIT - Le président applique ses promesses contre la «diversité et l’inclusion», ainsi que la reconnaissance administrative des personnes transgenres.
Il n’y a que deux sexes, a proclamé Donald Trump dans son discours d’investiture. « À partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des États-Unis sera de dire qu’il n’y a que… l’homme et la femme. » Quelques heures plus tard, le nouveau président signait, parmi des dizaines d’autres, un décret intitulé : « Défendre les femmes contre l’extrémisme de l’idéologie du genre et rétablir la vérité biologique au sein du gouvernement fédéral », annonçant la fin des mesures prises en faveur des transgenres. Le document comprend même les nouvelles définitions officielles des mots « sexe » (pas synonyme d’« identité de genre »), « femme et fille », « homme et garçon», etc.
D’autres mesures, abolissant notamment les programmes de DEI (diversité, équité et inclusion), l’acronyme désignant les politiques les plus concrètes de la « révolution woke », ont suivi. Mercredi, une directive a été envoyée à toutes les agences fédérales annonçant la mise en congé ou la réaffectation de tous les fonctionnaires et employés des bureaux fédéraux de DEI, avec effet immédiat, y compris ceux ayant « été rebaptisés de manière trompeuse depuis novembre 2024 pour préserver leur existence ». Un plan de licenciements doit être rapidement mis en place. Les sites internet, les comptes de médias sociaux liés à la DEI ont déjà été supprimés.
Un thème qui a porté Trump électoralement
Elon Musk, à la tête de son agence Doge chargée de l’« efficacité gouvernementale », a entrepris un vaste audit de l’État fédéral et a déjà salué la disparition du site internet du Conseil exécutif du directeur général de la diversité, l’organisme chargé de la mise en œuvre nationale de ces politiques.
Le fait même qu’une allocution présidentielle ait pu mentionner l’existence de deux sexes et faire l’objet d’une décision prioritaire de la nouvelle Administration, indique le décalage des politiques démocrates touchant aux identités raciales et sexuelles avec l’opinion d’une majorité d’Américains. En imposant à l’État fédéral des mesures directement inspirées par les théories du genre ou de la race, les démocrates ont sous-estimé l’effet de repoussoir qu’elles suscitaient, tout comme la puissance des thématiques ainsi offertes à leur principal adversaire.
La réaction antiwoke a été, avec l’immigration clandestine incontrôlée et l’inflation, le troisième grand thème de la campagne victorieuse de Donald Trump. Le slogan, « Kamala est pour eux/elles, le président Trump est pour vous », qui jouait sur les pronoms servant aux militants progressistes à mettre en avant leur rejet des distinctions traditionnelles masculines et féminines, a été le plus largement diffusé par le candidat républicain et l’un des plus repris. L’incapacité de Kamala Harris à prendre ses distances avec des politiques telles que le financement d’opérations chirurgicales de changement de sexe financées par l’État fédéral au profit de détenus ou d’immigrants illégaux, a considérablement affaibli la candidate démocrate face à Trump.
En mettant en avant les aspects les plus extrêmes de ces politiques, le candidat républicain a pu ainsi entraîner le débat sur un terrain favorable, où il apparaissait comme le défenseur du sens commun.
Fonder la politique fédérale sur la vérité est essentiel pour la recherche scientifique, la sécurité publique, le moral et la confiance dans le gouvernement lui-même.
Extrait d’un décret signé par Donald Trump
Le rejet des politiques de « diversité, équité et inclusion » par de vastes pans de l’opinion américaine, y compris au sein de certaines des minorités qu’elles étaient censées promouvoir, notamment dans l’électorat noir et hispanique, a contribué à rallier à Trump un nombre considérable d’électeurs. Modérés ou centristes rebutés par ces politiques, mais aussi par le pouvoir exorbitant qu’elles accordent à la bureaucratie chargée de les mettre en œuvre, et d’en désigner les bénéficiaires, ont ainsi choisi d’ignorer les aspects les plus problématiques du candidat républicain.
Les théories du genre ont été directement visées par le décret de Trump, qui a invoqué la défense des femmes. « Les efforts visant à éradiquer la réalité biologique du sexe attaquent fondamentalement les femmes en les privant de leur dignité, de leur sécurité et de leur bien-être… Dans tout le pays, les idéologues qui nient la réalité biologique du sexe ont de plus en plus recours à des moyens juridiques et de coercition sociale pour permettre aux hommes de s’identifier comme des femmes et d’accéder à des espaces et à des activités intimes non mixtes conçus pour les femmes, qu’il s’agisse de refuges pour femmes victimes d’abus domestiques ou de douches pour femmes sur le lieu de travail. » Le décret a aussi souligné combien « l’effacement du sexe dans le langage et la politique a un impact corrosif non seulement sur les femmes, mais aussi sur la validité de l’ensemble du système américain. Fonder la politique fédérale sur la vérité est essentiel pour la recherche scientifique, la sécurité publique, le moral et la confiance dans le gouvernement lui-même ».
Une discrimination illégale et pernicieuse
Mais comme souvent avec les contre-révolutions, cette réaction antiwoke ne se contente pas de révoquer les mesures les plus récentes prises par les démocrates au cours des dernières années. Dans un second décret paru mardi, Trump a révoqué des pans entiers de celui adopté en 1965 par le président démocrate Lyndon Johnson à l’époque des droits civiques, accordant au Secrétariat au travail le droit d’intervenir pour garantir l’égalité des chances au recrutement des femmes et des personnes de couleur dans les agences fédérales. Ce décret avait été maintenu depuis par les présidents républicains qui lui avaient succédé.
Trump a classé ces mesures comme des « politiques… diminuant l’importance du mérite individuel… à tous les niveaux du gouvernement et dans les communautés médicales, aéronautiques et policières… soulignant les conséquences désastreuses d’une discrimination illégale et pernicieuse qui a donné la priorité à la façon dont les gens sont nés plutôt qu’à ce dont ils sont capables ».
Comme une grande partie des décrets de Trump, de nombreuses décisions du nouveau président seront rapidement contestées devant les tribunaux et, pour certaines, seront vraisemblablement tranchées par la Cour suprême. Celle-ci, à majorité conservatrice, s’est déjà prononcée contre des pratiques telles que la discrimination positive et pourrait confirmer d’autres mesures visant à démanteler des pans entiers des politiques publiques américaines en la matière.