Boycotter l'avion, trop polluant, c'est le licenciement sec!
Posté : 24 janvier 2025 07:37
Gianluca Grimalda avait parcouru 28 000 kilomètres en train, cargo, ferry et voiture, un périple de soixante-douze jours à travers seize pays, pour revenir en Europe après une mission en Papouasie-Nouvelle-Guinée, afin de limiter son empreinte carbone.
Chercheur italien en psychologie sociale, il avait refusé de prendre un vol pour rentrer d’une mission scientifique en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Congédié en octobre 2023, le scientifique de 53 ans a engagé un recours en justice pour licenciement abusif. Après avoir perdu en première instance, il vient d’obtenir une « demi-victoire », se félicite-t-il. Le 10 janvier, Gianluca Grimalda et son ancien employeur ont accepté l’accord proposé par le tribunal du travail de Kiel, là ville allemande où son employeur l’Institut pour l’économie mondiale (IfW). l’institut dédommagera le chercheur, mais sans le réembaucher, en raison d’une « incompatibilité des convictions idéologiques des parties ». Le montant exact de l’indemnité de départ n’a pas été divulgué, accord de confidentialité oblige, mais Gianluca Grimalda a annoncé d’ores et déjà qu’il en verserait une partie – 75 000 euros – à des associations écologistes.
En dix ans de « voyage lent », comme il dit, son employeur l’avait toujours soutenu. Et l’avait même valorisé dans des articles de communication. Mais, sur place, la mission prend du retard, en raison de mésaventures rocambolesques : l’homme subit un vol à main armée, une éruption volcanique est survenue, et enfin il a eu des problèmes de visa.
Le chercheur s’était rendu sur l’île de Bougainville, dans l’archipel des Salomon, en Océanie, en mars 2023, pour étudier les impacts sociaux sur les populations relocalisées en raison de la montée des océans.
Le 27 septembre 2023, il reçoit un ultimatum de l’IfW : il doit être de retour à Kiel le 2 octobre, soit cinq jours plus tard.
S’il avait pris des vols, son retour aurait rejeté dans l’atmosphère près de 5 tonnes de CO2, soit les émissions moyennes d’une personne dans le monde pendant un an. « En état d’urgence climatique, cela me paraissait inacceptable d’un point de vue moral, étant donné qu’il y avait d’autres solutions, explique-t-il. J’avais promis aux 1 800 participants de ma recherche que je reviendrais en Allemagne avec un trajet bas carbone. » Son bilan s’est révélé dix fois moindre, avec près de 500 kilos de CO2.
A ceux qui jugent sa décision insensée, Gianluca Grimalda rétorque que « la folie réside dans la poursuite du “business as usual” », qui mène à des points de bascule climatique.
Que nos productivistes méditent avant que leurs enfants ne souffrent des effets du climat. Trump précipite le monde vers l'abîme pour que les 6 cylindres des p'tits blancs tournent en boucle sur la 66!
https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html
Chercheur italien en psychologie sociale, il avait refusé de prendre un vol pour rentrer d’une mission scientifique en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Congédié en octobre 2023, le scientifique de 53 ans a engagé un recours en justice pour licenciement abusif. Après avoir perdu en première instance, il vient d’obtenir une « demi-victoire », se félicite-t-il. Le 10 janvier, Gianluca Grimalda et son ancien employeur ont accepté l’accord proposé par le tribunal du travail de Kiel, là ville allemande où son employeur l’Institut pour l’économie mondiale (IfW). l’institut dédommagera le chercheur, mais sans le réembaucher, en raison d’une « incompatibilité des convictions idéologiques des parties ». Le montant exact de l’indemnité de départ n’a pas été divulgué, accord de confidentialité oblige, mais Gianluca Grimalda a annoncé d’ores et déjà qu’il en verserait une partie – 75 000 euros – à des associations écologistes.
« J’aurais voulu retrouver mon emploi, mais c’est déjà un premier pas dans la reconnaissance légale d’une objection de conscience pour des raisons climatiques »,
En dix ans de « voyage lent », comme il dit, son employeur l’avait toujours soutenu. Et l’avait même valorisé dans des articles de communication. Mais, sur place, la mission prend du retard, en raison de mésaventures rocambolesques : l’homme subit un vol à main armée, une éruption volcanique est survenue, et enfin il a eu des problèmes de visa.
Le chercheur s’était rendu sur l’île de Bougainville, dans l’archipel des Salomon, en Océanie, en mars 2023, pour étudier les impacts sociaux sur les populations relocalisées en raison de la montée des océans.
Le 27 septembre 2023, il reçoit un ultimatum de l’IfW : il doit être de retour à Kiel le 2 octobre, soit cinq jours plus tard.
S’il avait pris des vols, son retour aurait rejeté dans l’atmosphère près de 5 tonnes de CO2, soit les émissions moyennes d’une personne dans le monde pendant un an. « En état d’urgence climatique, cela me paraissait inacceptable d’un point de vue moral, étant donné qu’il y avait d’autres solutions, explique-t-il. J’avais promis aux 1 800 participants de ma recherche que je reviendrais en Allemagne avec un trajet bas carbone. » Son bilan s’est révélé dix fois moindre, avec près de 500 kilos de CO2.
A ceux qui jugent sa décision insensée, Gianluca Grimalda rétorque que « la folie réside dans la poursuite du “business as usual” », qui mène à des points de bascule climatique.
Que nos productivistes méditent avant que leurs enfants ne souffrent des effets du climat. Trump précipite le monde vers l'abîme pour que les 6 cylindres des p'tits blancs tournent en boucle sur la 66!
https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html