Investiture de Trump : qu’ont vraiment fait Zemmour, Knafo, Maréchal et Aliot lors de leur week-end à Washington ?
Posté : 24 janvier 2025 19:21
Les Charlots en Amérique...
Plusieurs figures de l’extrême droite française ont mis en scène leur présence lors du raout d’investiture de Donald Trump. «CheckNews» a reconstitué leur périple, entre rendez-vous parfois improbables et soirées plus ou moins select.
Une place aux premières loges, ou un strapontin dans des soirées de seconde zone ? Quelques jours avant l’investiture de Donald Trump, de nombreux médias français (dont CheckNews) avaient établi la liste des quelques Français annoncés à Washington pour le grand week-end, place to be de la droite et de l’extrême droite mondiale. Eric Zemmour et sa compagne Sarah Knafo avaient fait savoir les premiers qu’ils avaient obtenu des invitations.
Dans plusieurs articles, les noms des deux invités de Reconquête figuraient ainsi «avantageusement» aux côtés de représentants haut placés de l’extrême droite mondiale, comme Giorgia Meloni, Javier Milei, Viktor Orbán (qui n’a pas pu venir) ou Jair Bolsonaro (qui a dû regarder la cérémonie à la télé, privé de passeport). Sont ensuite venus s’ajouter quelques autres noms, comme ceux de Marion Maréchal ou Louis Aliot. De quoi agacer le porte-parole du confidentiel Comité Trump France. Lequel a méchamment dénoncé les «affabulations» des pique-assiettes : «Aucun politique français n’a été invité par Donald Trump. Ce sont des gens qui vont à Washington, qui vont prendre des photos, qui vont chercher à se mettre en scène.»
Quand Zemmour pose avec un producteur de film X
En se basant notamment sur les photos ou vidéos que les intéressés n’ont effectivement pas manqué de diffuser, CheckNews a tenté de reconstituer leur programme washingtonien. Arrivés le vendredi 17 janvier à Washington et repartis jeudi 23 janvier, Eric Zemmour et Sarah Knafo n’étaient (sans surprise) pas au premier plan comme Javier Milei ou Giorgia Meloni, mais ont malgré tout réussi à participer à quelques soirées mondaines. D’abord, le bal des cryptomonnaies le vendredi ; puis une soirée très sélect organisée par X, Uber et le média The Free Press, le dimanche 19 janvier. Deux sources proches du couple nous indiquent leur participation au Liberty Inaugural Ball, où Trump a dansé devant ses supporters, lundi 20 janvier. CheckNews n’a pu voir aucune preuve visuelle et ne peut donc confirmer. Le binôme a également participé au meeting du dimanche 19 janvier à la Capital One Arena, au cours duquel Donald Trump a tenu un discours. Puis, le jour de l’investiture, Sarah Knafo a suivi la cérémonie depuis la Capital One Arena, d’où elle a tenu de nombreux duplex pour les chaînes de télévision françaises. Loin du raout officiel, et de manière plus périphérique, Zemmour a diffusé une vidéo où on le voit échanger en français (l’ex-candidat à la présidentielle parle mal l’anglais) avec l’historien roumano-américain et ancien conseiller de George Bush, Edward Luttwak dans sa maison de Washington. Et une autre où il figure à un dîner avec des Français de Washington (où le syndicaliste policier et ancien candidat aux législatives de Reconquête, Bruno Attal s’est montré).
Avec quelles personnalités Zemmour et Knafo ont discuté lors de ces pince-fesses, hauts lieux de réseautage ? Certaines rencontres s’avèrent cocasses. Ainsi, le 19 janvier, à la veille de l’investiture de Donald Trump, Zemmour se targue d’ avoir rencontré «des membres de sa future administration», lors d’un brunch où était présent Daniel O’Day, le PDG du laboratoire américain Gilead. Zemmour publie une vidéo le montrant en train de parler à un homme grand, porteur d’une cravate.
Il s’agit du diplomate américain Brian Hook, que Donald Trump avait nommé représentant spécial des Etats-Unis pour l’Iran de 2018 à 2020. Las, dans un message publié sur Truth Social, ce 21 janvier, Donald Trump a nommément «VIRÉ» Brian Hook, accusé de «ne pas être en phase avec notre vision de Make America Great Again». Mauvaise pioche, donc.
Dans un autre montage vidéo, Eric Zemmour, en smoking noir et nœud papillon frime d’être à la «belle soirée au Gala de X /Twitter». Le 19 janvier, le dirigeant de Reconquête se trouve effectivement à l’hôtel Riggs pour la soirée Uber- X-The Free Press, répertoriée par le New York Times comme une des fêtes où se sont rendues les élites de la tech et autres. L’ancienne Première ministre britannique Liz Truss est là, tout comme le sénateur républicain Ted Cruz, les PDG d’Uber et X (Elon Musk ne viendra pas, rapporte le New York Times) ou encore le combattant star de MMA Conor McGregor.
Sur sa vidéo promotionnelle, Zemmour ne réussit pas à s’afficher avec ces grosses pointures mais il se montre à l’aise en train de parler à son «ami» l’écrivain britannique Douglas Murray, ou à d’autres invités que nous n’avons pas pu identifier. Le polémiste français glisse même des images d’un homme qui se prend en selfie avec lui, la bouche en cul-de-poule. Il l’ignore sans doute, mais il s’agit de l’acteur et réalisateur de films porno gay, Michael Lucas.
Outre cette rencontre inattendue, Eric Zemmour a réussi à s’afficher avec l’historien et économiste Edward Luttwak, ainsi que Ken Weinstein, ancien ambassadeur au Japon de Donald Trump, mais également ancien président de l’Institut Hudson, un think tank conservateur. Le Times of Israël le désigne comme un penseur «très impliqué dans la communauté juive de la région de Washington». Ce francophile, passé par Sciences Po, a également son rond de serviette dans les médias français et allemands. Il a ainsi commenté l’inauguration de Trump cette année sur LCI. Le mardi, Ken Weinstein a ouvert les portes de l’Institut Hudson à Zemmour et Knafo, où ils ont pu échanger avec certains chercheurs, dont la Marocaine francophone, Zineb Riboua.
https://www.liberation.fr/checknews/inv ... HNH2QXRS4/
Plusieurs figures de l’extrême droite française ont mis en scène leur présence lors du raout d’investiture de Donald Trump. «CheckNews» a reconstitué leur périple, entre rendez-vous parfois improbables et soirées plus ou moins select.
Une place aux premières loges, ou un strapontin dans des soirées de seconde zone ? Quelques jours avant l’investiture de Donald Trump, de nombreux médias français (dont CheckNews) avaient établi la liste des quelques Français annoncés à Washington pour le grand week-end, place to be de la droite et de l’extrême droite mondiale. Eric Zemmour et sa compagne Sarah Knafo avaient fait savoir les premiers qu’ils avaient obtenu des invitations.
Dans plusieurs articles, les noms des deux invités de Reconquête figuraient ainsi «avantageusement» aux côtés de représentants haut placés de l’extrême droite mondiale, comme Giorgia Meloni, Javier Milei, Viktor Orbán (qui n’a pas pu venir) ou Jair Bolsonaro (qui a dû regarder la cérémonie à la télé, privé de passeport). Sont ensuite venus s’ajouter quelques autres noms, comme ceux de Marion Maréchal ou Louis Aliot. De quoi agacer le porte-parole du confidentiel Comité Trump France. Lequel a méchamment dénoncé les «affabulations» des pique-assiettes : «Aucun politique français n’a été invité par Donald Trump. Ce sont des gens qui vont à Washington, qui vont prendre des photos, qui vont chercher à se mettre en scène.»
Quand Zemmour pose avec un producteur de film X
En se basant notamment sur les photos ou vidéos que les intéressés n’ont effectivement pas manqué de diffuser, CheckNews a tenté de reconstituer leur programme washingtonien. Arrivés le vendredi 17 janvier à Washington et repartis jeudi 23 janvier, Eric Zemmour et Sarah Knafo n’étaient (sans surprise) pas au premier plan comme Javier Milei ou Giorgia Meloni, mais ont malgré tout réussi à participer à quelques soirées mondaines. D’abord, le bal des cryptomonnaies le vendredi ; puis une soirée très sélect organisée par X, Uber et le média The Free Press, le dimanche 19 janvier. Deux sources proches du couple nous indiquent leur participation au Liberty Inaugural Ball, où Trump a dansé devant ses supporters, lundi 20 janvier. CheckNews n’a pu voir aucune preuve visuelle et ne peut donc confirmer. Le binôme a également participé au meeting du dimanche 19 janvier à la Capital One Arena, au cours duquel Donald Trump a tenu un discours. Puis, le jour de l’investiture, Sarah Knafo a suivi la cérémonie depuis la Capital One Arena, d’où elle a tenu de nombreux duplex pour les chaînes de télévision françaises. Loin du raout officiel, et de manière plus périphérique, Zemmour a diffusé une vidéo où on le voit échanger en français (l’ex-candidat à la présidentielle parle mal l’anglais) avec l’historien roumano-américain et ancien conseiller de George Bush, Edward Luttwak dans sa maison de Washington. Et une autre où il figure à un dîner avec des Français de Washington (où le syndicaliste policier et ancien candidat aux législatives de Reconquête, Bruno Attal s’est montré).
Avec quelles personnalités Zemmour et Knafo ont discuté lors de ces pince-fesses, hauts lieux de réseautage ? Certaines rencontres s’avèrent cocasses. Ainsi, le 19 janvier, à la veille de l’investiture de Donald Trump, Zemmour se targue d’ avoir rencontré «des membres de sa future administration», lors d’un brunch où était présent Daniel O’Day, le PDG du laboratoire américain Gilead. Zemmour publie une vidéo le montrant en train de parler à un homme grand, porteur d’une cravate.
Il s’agit du diplomate américain Brian Hook, que Donald Trump avait nommé représentant spécial des Etats-Unis pour l’Iran de 2018 à 2020. Las, dans un message publié sur Truth Social, ce 21 janvier, Donald Trump a nommément «VIRÉ» Brian Hook, accusé de «ne pas être en phase avec notre vision de Make America Great Again». Mauvaise pioche, donc.
Dans un autre montage vidéo, Eric Zemmour, en smoking noir et nœud papillon frime d’être à la «belle soirée au Gala de X /Twitter». Le 19 janvier, le dirigeant de Reconquête se trouve effectivement à l’hôtel Riggs pour la soirée Uber- X-The Free Press, répertoriée par le New York Times comme une des fêtes où se sont rendues les élites de la tech et autres. L’ancienne Première ministre britannique Liz Truss est là, tout comme le sénateur républicain Ted Cruz, les PDG d’Uber et X (Elon Musk ne viendra pas, rapporte le New York Times) ou encore le combattant star de MMA Conor McGregor.
Sur sa vidéo promotionnelle, Zemmour ne réussit pas à s’afficher avec ces grosses pointures mais il se montre à l’aise en train de parler à son «ami» l’écrivain britannique Douglas Murray, ou à d’autres invités que nous n’avons pas pu identifier. Le polémiste français glisse même des images d’un homme qui se prend en selfie avec lui, la bouche en cul-de-poule. Il l’ignore sans doute, mais il s’agit de l’acteur et réalisateur de films porno gay, Michael Lucas.
Outre cette rencontre inattendue, Eric Zemmour a réussi à s’afficher avec l’historien et économiste Edward Luttwak, ainsi que Ken Weinstein, ancien ambassadeur au Japon de Donald Trump, mais également ancien président de l’Institut Hudson, un think tank conservateur. Le Times of Israël le désigne comme un penseur «très impliqué dans la communauté juive de la région de Washington». Ce francophile, passé par Sciences Po, a également son rond de serviette dans les médias français et allemands. Il a ainsi commenté l’inauguration de Trump cette année sur LCI. Le mardi, Ken Weinstein a ouvert les portes de l’Institut Hudson à Zemmour et Knafo, où ils ont pu échanger avec certains chercheurs, dont la Marocaine francophone, Zineb Riboua.