«On fait tout simplement le ménage là-dedans» : Trump propose d’installer les habitants de Gaza en Egypte et en Jordanie
Posté : 26 janvier 2025 14:11
Ben voyons !
A bord d’Air Force One, le républicain a exposé samedi 25 janvier sa solution pour abriter les Gazaouis forcés au déplacement après quinze mois de bombardements sur leur territoire.
Un blocage ? Une solution made in Trump. Pour «faire le ménage» à Gaza, le président américain a songé samedi 25 janvier à déplacer en Egypte et en Jordanie les habitants du territoire, où la trêve entame sa deuxième semaine de mise en application, avec la libération en deux temps de sept otages israéliennes et de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens. Une proposition qui arrive alors qu’Israël a neutralisé le retour des habitants gazaouis vers le nord du territoire, tant que l’otage civile Arbel Yehud n’aura pas été libérée.
Après quinze mois de guerre déclenchée par l’attaque du 7 Octobre, Donald Trump a comparé le territoire à un «site de démolition» et a dit avoir parlé de la situation au roi Abdallah II de Jordanie, ajoutant qu’il allait faire de même dimanche avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi – l’Egypte est d’ailleurs le seul pays, avec Israël, à avoir échappé au gel de l’aide étrangère des Etats-Unis, actée vendredi par le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio.«
On parle d’environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans. Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer», a déclaré Donald Trump aux journalistes à bord de l’avion présidentiel Air Force One. «Je préférerais m’impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois», a ajouté le Président. Selon lui, le déplacement des habitants de Gaza pourrait être «temporaire ou à long terme».
Des déclarations qui ont enchanté l’extrême droite israélienne. Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a dans la foulée salué «une excellente idée». «Après des années de glorification du terrorisme, [les Palestiniens] pourront établir une nouvelle et belle vie ailleurs, a-t-il déclaré dans un communiqué. Pendant des années, les politiciens ont proposé des solutions irréalisables comme la division des terres et la création d’un Etat palestinien, qui mettaient en danger l’existence et la sécurité du seul Etat juif au monde.»
Côté palestinien, Bassem Naïm, un haut-responsable du Hamas, a déclaré à l’AFP que les Palestiniens «feront échouer» la proposition de Donald Trump de les relocaliser dans d’autres pays «comme ils ont fait échouer tous les projets de déplacement […] pendant des décennies». «Nous confirmons que notre peuple, avec tous ses soutiens, est capable de reconstruire Gaza», a-t-il ajouté. Le Jihad islamique, mouvement islamiste palestinien allié du Hamas à Gaza, a jugé pour sa part que ses propos encourageaient les «crimes de guerre et crimes contre l’humanité» et s’inscrivaient dans une «politique de déni de l’existence […] du peuple palestinien».
Reprise des livraisons de bombes
Donald Trump, qui s’est souvent vanté au cours de son premier mandat présidentiel qu’Israël «n’avait jamais eu de meilleur ami à la Maison Blanche», a également confirmé avoir débloqué une livraison de bombes de 2 000 livres (907 kg) pour son allié. De quoi susciter l'éloge du chef de la diplomatie israélienne, pour qui la décision apportait la démonstration «des qualités de dirigeant» de Trump. «La région est plus sûre quand Israël a ce dont il a besoin pour se défendre», a-t-il ajouté.
L’administration de l’ancien président démocrate Joe Biden avait suspendu l’année dernière les livraisons de telles armes, larguées par avion, à la fois précises et dotées d’une grande puissance destructrice, estimant qu’elles causeraient une «grande tragédie humaine». Donald Trump avait exercé une intense pression sur les deux camps pour que soit conclu avant son investiture le 20 janvier un accord de cessez-le-feu.
Dans le cadre de cet accord, les soldates israéliennes Daniella Gilboa, Karina Ariev, Liri Albag et Naama Levy, âgées de 19 à 20 ans, ont été libérées samedi et emmenées en Israël, où elles ont retrouvé leurs parents pour de longues étreintes dont l’armée a diffusé des photos. Dans la soirée, des proches d’otages et leurs soutiens ont manifesté à Tel-Aviv pour exiger le retour des autres otages, 87 personnes dont 34 mortes selon l’armée, sur un total de 251 enlevées le 7 octobre 2023.
33 otages contre 1 900 prisonniers
A Ramallah, en Cisjordanie occupée, une foule brandissant des drapeaux palestiniens a accueilli dans la jubilation une partie des quelque 200 Palestiniens juste libérés. Portés sur les épaules par des habitants, encore revêtus de l’uniforme carcéral, ils ont retrouvé leurs proches entre embrassades et larmes.
Un premier échange de trois otages israéliennes contre 90 prisonniers palestiniens s’était tenu le premier jour de la trêve, le 19 janvier, dans le territoire palestinien dévasté et plongé dans une grave crise humanitaire. Au total, l’accord entre les deux parties prévoit l’échange de 33 otages contre la libération de 1 900 prisonniers.
Mise à jour : à 11 heures avec les réactions de l’extrême droite israélienne et du Hamas.
https://www.liberation.fr/international ... VRONL2WYY/
A bord d’Air Force One, le républicain a exposé samedi 25 janvier sa solution pour abriter les Gazaouis forcés au déplacement après quinze mois de bombardements sur leur territoire.
Un blocage ? Une solution made in Trump. Pour «faire le ménage» à Gaza, le président américain a songé samedi 25 janvier à déplacer en Egypte et en Jordanie les habitants du territoire, où la trêve entame sa deuxième semaine de mise en application, avec la libération en deux temps de sept otages israéliennes et de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens. Une proposition qui arrive alors qu’Israël a neutralisé le retour des habitants gazaouis vers le nord du territoire, tant que l’otage civile Arbel Yehud n’aura pas été libérée.
Après quinze mois de guerre déclenchée par l’attaque du 7 Octobre, Donald Trump a comparé le territoire à un «site de démolition» et a dit avoir parlé de la situation au roi Abdallah II de Jordanie, ajoutant qu’il allait faire de même dimanche avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi – l’Egypte est d’ailleurs le seul pays, avec Israël, à avoir échappé au gel de l’aide étrangère des Etats-Unis, actée vendredi par le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio.«
On parle d’environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans. Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer», a déclaré Donald Trump aux journalistes à bord de l’avion présidentiel Air Force One. «Je préférerais m’impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois», a ajouté le Président. Selon lui, le déplacement des habitants de Gaza pourrait être «temporaire ou à long terme».
Des déclarations qui ont enchanté l’extrême droite israélienne. Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a dans la foulée salué «une excellente idée». «Après des années de glorification du terrorisme, [les Palestiniens] pourront établir une nouvelle et belle vie ailleurs, a-t-il déclaré dans un communiqué. Pendant des années, les politiciens ont proposé des solutions irréalisables comme la division des terres et la création d’un Etat palestinien, qui mettaient en danger l’existence et la sécurité du seul Etat juif au monde.»
Côté palestinien, Bassem Naïm, un haut-responsable du Hamas, a déclaré à l’AFP que les Palestiniens «feront échouer» la proposition de Donald Trump de les relocaliser dans d’autres pays «comme ils ont fait échouer tous les projets de déplacement […] pendant des décennies». «Nous confirmons que notre peuple, avec tous ses soutiens, est capable de reconstruire Gaza», a-t-il ajouté. Le Jihad islamique, mouvement islamiste palestinien allié du Hamas à Gaza, a jugé pour sa part que ses propos encourageaient les «crimes de guerre et crimes contre l’humanité» et s’inscrivaient dans une «politique de déni de l’existence […] du peuple palestinien».
Reprise des livraisons de bombes
Donald Trump, qui s’est souvent vanté au cours de son premier mandat présidentiel qu’Israël «n’avait jamais eu de meilleur ami à la Maison Blanche», a également confirmé avoir débloqué une livraison de bombes de 2 000 livres (907 kg) pour son allié. De quoi susciter l'éloge du chef de la diplomatie israélienne, pour qui la décision apportait la démonstration «des qualités de dirigeant» de Trump. «La région est plus sûre quand Israël a ce dont il a besoin pour se défendre», a-t-il ajouté.
L’administration de l’ancien président démocrate Joe Biden avait suspendu l’année dernière les livraisons de telles armes, larguées par avion, à la fois précises et dotées d’une grande puissance destructrice, estimant qu’elles causeraient une «grande tragédie humaine». Donald Trump avait exercé une intense pression sur les deux camps pour que soit conclu avant son investiture le 20 janvier un accord de cessez-le-feu.
Dans le cadre de cet accord, les soldates israéliennes Daniella Gilboa, Karina Ariev, Liri Albag et Naama Levy, âgées de 19 à 20 ans, ont été libérées samedi et emmenées en Israël, où elles ont retrouvé leurs parents pour de longues étreintes dont l’armée a diffusé des photos. Dans la soirée, des proches d’otages et leurs soutiens ont manifesté à Tel-Aviv pour exiger le retour des autres otages, 87 personnes dont 34 mortes selon l’armée, sur un total de 251 enlevées le 7 octobre 2023.
33 otages contre 1 900 prisonniers
A Ramallah, en Cisjordanie occupée, une foule brandissant des drapeaux palestiniens a accueilli dans la jubilation une partie des quelque 200 Palestiniens juste libérés. Portés sur les épaules par des habitants, encore revêtus de l’uniforme carcéral, ils ont retrouvé leurs proches entre embrassades et larmes.
Un premier échange de trois otages israéliennes contre 90 prisonniers palestiniens s’était tenu le premier jour de la trêve, le 19 janvier, dans le territoire palestinien dévasté et plongé dans une grave crise humanitaire. Au total, l’accord entre les deux parties prévoit l’échange de 33 otages contre la libération de 1 900 prisonniers.
Mise à jour : à 11 heures avec les réactions de l’extrême droite israélienne et du Hamas.
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