Laurent Wauquiez officialise sa candidature à la tête de LR et tacle son principal adversaire Bruno Retailleau
Posté : 13 février 2025 18:50
Laurent Wauquiez officialise sa candidature à la tête de LR et tacle son principal adversaire Bruno Retailleau
Le patron du groupe LR à l’Assemblée annonce sa volonté de briguer la présidence du parti. Le bras de fer commence avec le ministre de l’Intérieur.
POLITIQUE - Il dit vouloir l’éviter mais elle semble incontournable : la guerre des chefs aura bien lieu. Laurent Wauquiez annonce officiellement ce jeudi 13 février dans une interview au Figaro sa volonté de briguer la présidence du parti Les Républicains (LR), laissée vacante par le départ d’Éric Ciotti.
Il sera notamment opposé au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qu’il égratigne au passage. « La France a besoin d’un ministre de l’Intérieur à temps plein », tacle le patron du groupe de droite à l’Assemblée, pour qui son adversaire doit rester à Beauvau, dans l’objectif de « reprendre la main sur la délinquance et l’immigration ».
Un « chacun chez soi » totalement assumé par Laurent Wauquiez : « Jusqu’ici, nous avons été complémentaires entre, d’une part, l’action des ministres au gouvernement et, d’autre part, le travail de refondation que j’ai conduit au parti. C’est ce travail d’équipe qui a permis d’additionner nos forces, chacun dans son rôle. »
Tous les ingrédients sont réunis pour que la guerre fratricide –à laquelle sont habitués les leaders de droite depuis tant d’années– vire au pugilat. « Il n’y aura pas de sang sur les murs », a promis Bruno Retailleau devant des jeunes militants LR réunis à Paris. Mais entre le Vendéen et l’Altiligérien, l’entente cordiale ne devrait pas durer.
« Je me suis battu dans les défaites comme les victoires »
Alors que Bruno Retailleau se targue d’avoir (déjà) le soutien de poids lourds comme Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez réplique : « Les soutiens les plus importants pour moi, ce sont les adhérents pour lesquels je me suis battu dans les défaites comme dans les victoires, et que je n’ai jamais quittés ». Il a déjà été patron du parti, de 2017 à 2019, mais avait dû démissionner après la débâcle aux européennes.
L’ancien maire du Puy-en-Velay se vante, contrairement à son adversaire, de ne « rien devoir à François Bayrou ». Comprendre : Retailleau est attaché à son poste et n’a donc pas toute liberté de critiquer le Premier ministre. « J’ai la liberté de porter la parole de la droite sans être lié par la solidarité gouvernementale, appuie Wauquiez. Quand on veut s’occuper d’un parti, c’est essentiel ».
« Il y a tant à faire pour refonder notre parti, explique l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. J’ai sillonné les fédérations de tout le pays. Nos militants sont incroyables, portés par leurs convictions sans rien attendre en retour. Dans une société qu’on dit égoïste et individualiste, ils se battent pour défendre notre vision de la France ».
Le congrès qui déterminera le futur patron du parti doit, selon plusieurs sources, avoir lieu le samedi 17 mai. Un changement de nom est aussi à l’ordre du jour, alors que la marque LR, vieille de seulement onze ans, est très conotée « période Sarkozy ». Malgré la bataille qui s’ouvre avec Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez assure être prêt à « travailler ensemble » pour, dit-il, « que la droite se reconstruise ». Vaste chantier.
https://www.huffingtonpost.fr/politique ... 46168.html