«Discours essentialiste» : Eric Zemmour condamné pour injure raciale dans l’affaire de Crépol
Posté : 27 mars 2025 06:30
Une de plus à sa collection.
La figure d’extrême droite écope de 9 000 euros d’amende pour ses propos sur les «Deux France». Malgré la relaxe partielle, Zemmour s’indigne contre une justice soi-disant aveugle face au «racisme anti-blanc» et dit faire appel.
Le président du parti d’extrême droite Reconquête, Eric Zemmour, a été condamné ce mercredi 26 mars à une peine de 9 000 euros d’amende, qui faute de versement peut donner lieu à son incarcération, pour injure raciale concernant des propos où il opposait «deux France» dans l’affaire de Crépol.
Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, Thomas, un lycéen de 16 ans, avait été tué à coups de couteau lors d’une rixe entre des jeunes de ce village de la Drôme et un groupe d’autres jeunes arrivés dans la soirée. L’affaire avait suscité une vive polémique, la droite et l’extrême droite l’élevant en emblème d’une insécurité dans les zones rurales due, selon elles, à des habitants de quartiers urbains défavorisés.
Interrogé sur une expédition punitive de militants d’ultradroite qui avait suivi, Eric Zemmour avait reproché aux «médias» et au «gouvernement» un «écran de fumée», «ridicule» par rapport «au meurtre de Thomas» et aux «dizaines de morts de la main des racailles arabo-musulmanes». «Nous avons, aujourd’hui, une situation où nous avons deux peuples, deux France, deux jeunesses, celle de Thomas, celle de Chahid», avait déclaré Eric Zemmour sur RMC et BFMTV.
Un «discours essentialiste»
Devant les enquêteurs, Eric Zemmour, déjà poursuivi et condamné à plusieurs reprises pour ses sorties sur l’islam, l’immigration ou l’histoire de France, avait contesté le caractère injurieux de ses propos et revendiqué sa liberté de parole. Le tribunal correctionnel de Paris, qui a prononcé une peine de 60 jours amende à 150 euros, a souligné que l’ex-candidat à la présidentielle tient un «discours essentialiste en déduisant l’origine des individus des prénoms qu’ils portent» et «désigne comme assassins [...] les personnes d’origine arabe et de confession musulmane qu’il traite de «racailles»».
Le tribunal a en revanche relaxé Zemmour pour un autre passage de l’interview, malgré son utilisation de «termes clivants et excessifs en convoquant les notions d’«invasion» et d’«islamisation»». Eric Zemmour a annoncé dans une déclaration qu’il faisait appel, soutenant qu’«il est inadmissible que la vérité soit à ce point bâillonnée dans notre pays».
Reprenant un concept originellement théorisé et diffusé par l’extrême droite et contestée par des sociologues, il a affirmé que «le racisme anti-blanc tue, mais, en France, ce sont ceux qui le combattent que la justice sanctionne».
Florence Médina, candidate Reconquête aux législatives de 2022, avait déjà été condamnée par le tribunal de Montpellier pour incitation à la haine raciale. Après le meurtre du jeune Thomas dans la Drôme, l’usage du terme «ratonnade» dans l’une de ses publications Facebook, fin 2023, avait déclenché un tollé.
https://www.liberation.fr/societe/polic ... VP3ZGJNMU/
La figure d’extrême droite écope de 9 000 euros d’amende pour ses propos sur les «Deux France». Malgré la relaxe partielle, Zemmour s’indigne contre une justice soi-disant aveugle face au «racisme anti-blanc» et dit faire appel.
Le président du parti d’extrême droite Reconquête, Eric Zemmour, a été condamné ce mercredi 26 mars à une peine de 9 000 euros d’amende, qui faute de versement peut donner lieu à son incarcération, pour injure raciale concernant des propos où il opposait «deux France» dans l’affaire de Crépol.
Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, Thomas, un lycéen de 16 ans, avait été tué à coups de couteau lors d’une rixe entre des jeunes de ce village de la Drôme et un groupe d’autres jeunes arrivés dans la soirée. L’affaire avait suscité une vive polémique, la droite et l’extrême droite l’élevant en emblème d’une insécurité dans les zones rurales due, selon elles, à des habitants de quartiers urbains défavorisés.
Interrogé sur une expédition punitive de militants d’ultradroite qui avait suivi, Eric Zemmour avait reproché aux «médias» et au «gouvernement» un «écran de fumée», «ridicule» par rapport «au meurtre de Thomas» et aux «dizaines de morts de la main des racailles arabo-musulmanes». «Nous avons, aujourd’hui, une situation où nous avons deux peuples, deux France, deux jeunesses, celle de Thomas, celle de Chahid», avait déclaré Eric Zemmour sur RMC et BFMTV.
Un «discours essentialiste»
Devant les enquêteurs, Eric Zemmour, déjà poursuivi et condamné à plusieurs reprises pour ses sorties sur l’islam, l’immigration ou l’histoire de France, avait contesté le caractère injurieux de ses propos et revendiqué sa liberté de parole. Le tribunal correctionnel de Paris, qui a prononcé une peine de 60 jours amende à 150 euros, a souligné que l’ex-candidat à la présidentielle tient un «discours essentialiste en déduisant l’origine des individus des prénoms qu’ils portent» et «désigne comme assassins [...] les personnes d’origine arabe et de confession musulmane qu’il traite de «racailles»».
Le tribunal a en revanche relaxé Zemmour pour un autre passage de l’interview, malgré son utilisation de «termes clivants et excessifs en convoquant les notions d’«invasion» et d’«islamisation»». Eric Zemmour a annoncé dans une déclaration qu’il faisait appel, soutenant qu’«il est inadmissible que la vérité soit à ce point bâillonnée dans notre pays».
Reprenant un concept originellement théorisé et diffusé par l’extrême droite et contestée par des sociologues, il a affirmé que «le racisme anti-blanc tue, mais, en France, ce sont ceux qui le combattent que la justice sanctionne».
Florence Médina, candidate Reconquête aux législatives de 2022, avait déjà été condamnée par le tribunal de Montpellier pour incitation à la haine raciale. Après le meurtre du jeune Thomas dans la Drôme, l’usage du terme «ratonnade» dans l’une de ses publications Facebook, fin 2023, avait déclenché un tollé.
https://www.liberation.fr/societe/polic ... VP3ZGJNMU/