Trois loups géants ressussités
Posté : 09 avril 2025 07:00
Une start-up prétend avoir donné naissance à trois loups géants d’une espèce éteinte depuis dix mille ans
résurrection•Pour faire naître Remus, Romulus et Khaleesi, l’entreprise a modifié l’ADN de loups communs pour le faire correspondre à celui des loups sinistres retrouvé dans des restes de spécimens de plus de dix mille ans
Jurassic Park est devenu une réalité. La start-up américaine Colossal Biosciences a utilisé de l’ADN d’une espère éteinte pour « ressusciter » non pas des dinosaures, mais des loups, des loups sinistres (« dire wolves ») plus précisément. L’entreprise a donné naissance à trois spécimens : Remus et Romulus, mâles âgés de 6 mois, et Khaleesi, une femelle de 3 mois.
Le loup sinistre, loup géant pouvant atteindre 1,50 mètre de long, est une espèce éteinte depuis plus de dix mille ans. Il ne vous est pourtant pas étranger si vous avez regardé Game of Thrones : c’est le symbole et compagnon de la famille Stark. Pour faire revenir à la vie ces animaux disparus, les scientifiques de Colossal Biosciences ont utilisé des restes de spécimens découverts aux Etats-Unis : une dent âgée de treize mille ans découverte dans l’Ohio et un os de soixante-douze mille ans trouvé dans l’Idaho, et prêtés par les musées qui les possèdent.
Modification génétique
Le magazine Time, qui consacre un numéro et un long article sur son site à ce loup ressuscité, indique que la start-up a déchiffré le génome de l’animal à partir de ces restes, puis a réécrit le code génétique du loup gris commun pour le faire correspondre à celui du loup sinistre. Seulement 20 modifications sur 14 gènes du loup commun ont été nécessaires pour arriver au génome de l’espèce éteinte.
L’entreprise a ensuite utilisé des chiens domestiques comme « mères porteuses » pour porter et mettre au monde Remus, Romulus et Khaleesi. Sur son site, Colossal indique que ces naissances s’inscrivent dans le cadre de la « science de la désextinction », qui consiste à faire en sorte que « l’extinction soit un problème du passé ».
Une pratique risquée
Les loups sinistres ne sont pas le seul projet de la start-up, créée en 2021 : elle travaille depuis ses débuts à « ressusciter » le mammouth laineux et a, dans ce cadre, donné naissance à des souris laineuses, des souris génétiquement modifiées intégrant des gènes du mammouth disparu. L’entreprise ne compte pas s’arrêter là : elle ambitionne de ressusciter le dodo et le tigre de Tasmanie.
Comme le pointe l’article du Time, la technologie du clonage représente un risque pour les animaux issus de cette manipulation, comme une taille importante à la naissance, des anomalies des organes, un vieillissement prématuré et des problèmes de système immunitaire. Sans parler des risques pour les spécimens servant de « mères porteuses », qui peuvent ne pas survivre ou subir de graves effets secondaires.
Notre dossier sur les sciences
La start-up Colossal, quant à elle, estime œuvrer « à la conservation et la restauration de la biodiversité au bénéfice de la vie sur Terre », alors que la vie s’éteint petit à petit sur notre planète. A travers ses différents projets, l’entreprise espère restaurer des créatures « qui avaient un impact positif mesurable sur nos écosystèmes fragiles ».
https://www.20minutes.fr/high-tech/scie ... ce-clonage