Quand de vraies images sont accusées d'être fausses pour les décrédibiliser
Posté : 16 mai 2025 16:23
"À au moins deux reprises cette semaine, des internautes affiliés à l'extrême droite ont contesté l'authenticité d'images qui étaient pourtant vraies, contribuant à les décrédibiliser et à la désinformation.
Dans le Vrai ou Faux, il est régulièrement question d'images générées par des intelligences artificielles qui sont utilisées pour désinformer. Mais vendredi 16 mai, il est question du processus inverse : le fait de mettre en doute des images pourtant vraies afin de les décrédibiliser et de désinformer. Les derniers jours ont fourni deux exemples de ce procédé.
Un enfant de 5 ans souffrant de la famine à Gaza
"Il n’y a pas de génocide et il n’y a pas de famine à Gaza", martèle l'ancien politique Bruno Attal sur X(Nouvelle fenêtre). L'influenceur d'extrême droite, suivi par plus de 160 000 personnes, accuse le journal L'Humanité (Nouvelle fenêtre) d'avoir détourné une image pour faire croire qu'il y a une famine à Gaza. En cause, la une du journal de mercredi 14 mai qui montre la photo d'un enfant extrêmement amaigri, les yeux exorbités, les joues creuses, la peau sur les os. "Cet enfant est atteint de mucoviscidose", affirme Bruno Attal.
Mais le journal s'en défend. "L'extrême droite accuse notre journal d'avoir publié une fausse photo, documentant l'usage de la faim comme arme de guerre dans la bande de Gaza", écrit la codirectrice de la rédaction, Maud Vergnol sur X(Nouvelle fenêtre). "Cet enfant gazaoui existe bien. Il s'appelle Osama El Rakab. Il ne mange pas à sa faim. À ces faiseurs de haine qui ne veulent pas voir la vérité en face, peut-être liront-ils ce chiffre : 14 500 enfants ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre. C’est plus que le nombre d’enfants tués en quatre ans de guerres dans le monde entier."
Et en effet, l'enfant en question existe bel et bien et, même s'il est atteint de mucoviscidose, il souffre aussi de la faim. Osama El Rakab, 5 ans, est hospitalisé dans un service de l'hôpital Nasser de Khan Younès qui prend spécifiquement en charge les patients qui souffrent de la malnutrition. Il a été photographié par deux agences de presse, l'AFP puis AP, à deux occasions différentes. L'Humanité a utilisé une photo de l'AFP(Nouvelle fenêtre), prise le 24 avril. La légende de la photo explique que l'enfant "lutte pour sa vie (…) à cause d'une faiblesse corporelle liée à la malnutrition".
AP l'a à son tour pris en photo(Nouvelle fenêtre) le 1er mai. La légende indique cette fois que la mère du garçon dit que "la mucoviscidose de son fils a empiré depuis le début de la guerre à Gaza à cause du manque de viande, de poissons et de compléments alimentaires à base d'enzymes pour l'aider à digérer la nourriture".
Cette agence précise qu'il est hospitalisé dans "une clinique spécialisée dans la malnutrition" et a aussi photographié son corps, squelettique. Sur d'autres images prises au même endroit le même jour, l'on voit des photos de jeunes bébés tout aussi atteints par la famine.
Des drapeaux français à la manifestation contre l'islamophobie
Ce même procédé qui consiste à contester l'authenticité d'une image qui est pourtant vraie a été appliquée la même semaine à une photographie partagée sur X(Nouvelle fenêtre) par Jean-Luc Mélenchon. Il pose derrière une banderole "Stop racisme" dans la manifestation contre l'islamophobie du dimanche 11 mai à Paris. Derrière lui flottent plusieurs drapeaux, de la France insoumise, de la Palestine et de la France.
Des internautes, comme le compte Le Glaive(Nouvelle fenêtre), classé à l'extrême droite qui véhicule des propos anti-immigration assez virulents, affirme que, sur cette image, "aucun drapeau français n'est vrai". Selon lui, ils ont été rajoutés à l'aide d'une intelligence artificielle. Les accusations s'appuient sur un logiciel en ligne qui est censé détecter les modifications faites par intelligence artificielle.
Or, c'est faux. Des drapeaux français ont bel et bien flotter au-dessus de la foule, lors de cette manifestation. Ils ont été photographiés par des journalistes, comme nos confrères d'ICI Paris Île-de-France(Nouvelle fenêtre), ex-France Bleu, qui ont couvert la manifestation. Selon France 24(Nouvelle fenêtre), le logiciel de détection d'intelligence artificielle a pu être trompé par le fait que les Insoumis ont changé la luminosité des images partagées pour que les couleurs soient plus vives. Cela rappelle qu'il faut se méfier de ces logiciels et ne pas prendre ce qu'ils disent pour argent comptant.
Ces deux exemples montrent bien que décrédibiliser des images permet de désinformer dans un cas sur la réalité de ce qu'il se passe à Gaza, dans l'autre sur la France insoumise et les manifestants contre l'islamophobie.
https://www.franceinfo.fr/replay-radio/ ... 36651.html
Vladimir Poutine peut compter sur ses potes d'extrême-droite pour diffuser une propagande mensongère sur les réseaux sociaux. Et l'on sait bien qu'une seule publication peut faire énormément de dégâts car diffusées à grande échelle.
Quand l'extrême-droite accuse LFI des pires crimes, elle ferait mieux de faire d'abord le ménage dans ses rangs, car elle ne vaut pas mieux, voir pire.
Dans le Vrai ou Faux, il est régulièrement question d'images générées par des intelligences artificielles qui sont utilisées pour désinformer. Mais vendredi 16 mai, il est question du processus inverse : le fait de mettre en doute des images pourtant vraies afin de les décrédibiliser et de désinformer. Les derniers jours ont fourni deux exemples de ce procédé.
Un enfant de 5 ans souffrant de la famine à Gaza
"Il n’y a pas de génocide et il n’y a pas de famine à Gaza", martèle l'ancien politique Bruno Attal sur X(Nouvelle fenêtre). L'influenceur d'extrême droite, suivi par plus de 160 000 personnes, accuse le journal L'Humanité (Nouvelle fenêtre) d'avoir détourné une image pour faire croire qu'il y a une famine à Gaza. En cause, la une du journal de mercredi 14 mai qui montre la photo d'un enfant extrêmement amaigri, les yeux exorbités, les joues creuses, la peau sur les os. "Cet enfant est atteint de mucoviscidose", affirme Bruno Attal.
Mais le journal s'en défend. "L'extrême droite accuse notre journal d'avoir publié une fausse photo, documentant l'usage de la faim comme arme de guerre dans la bande de Gaza", écrit la codirectrice de la rédaction, Maud Vergnol sur X(Nouvelle fenêtre). "Cet enfant gazaoui existe bien. Il s'appelle Osama El Rakab. Il ne mange pas à sa faim. À ces faiseurs de haine qui ne veulent pas voir la vérité en face, peut-être liront-ils ce chiffre : 14 500 enfants ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre. C’est plus que le nombre d’enfants tués en quatre ans de guerres dans le monde entier."
Et en effet, l'enfant en question existe bel et bien et, même s'il est atteint de mucoviscidose, il souffre aussi de la faim. Osama El Rakab, 5 ans, est hospitalisé dans un service de l'hôpital Nasser de Khan Younès qui prend spécifiquement en charge les patients qui souffrent de la malnutrition. Il a été photographié par deux agences de presse, l'AFP puis AP, à deux occasions différentes. L'Humanité a utilisé une photo de l'AFP(Nouvelle fenêtre), prise le 24 avril. La légende de la photo explique que l'enfant "lutte pour sa vie (…) à cause d'une faiblesse corporelle liée à la malnutrition".
AP l'a à son tour pris en photo(Nouvelle fenêtre) le 1er mai. La légende indique cette fois que la mère du garçon dit que "la mucoviscidose de son fils a empiré depuis le début de la guerre à Gaza à cause du manque de viande, de poissons et de compléments alimentaires à base d'enzymes pour l'aider à digérer la nourriture".
Cette agence précise qu'il est hospitalisé dans "une clinique spécialisée dans la malnutrition" et a aussi photographié son corps, squelettique. Sur d'autres images prises au même endroit le même jour, l'on voit des photos de jeunes bébés tout aussi atteints par la famine.
Des drapeaux français à la manifestation contre l'islamophobie
Ce même procédé qui consiste à contester l'authenticité d'une image qui est pourtant vraie a été appliquée la même semaine à une photographie partagée sur X(Nouvelle fenêtre) par Jean-Luc Mélenchon. Il pose derrière une banderole "Stop racisme" dans la manifestation contre l'islamophobie du dimanche 11 mai à Paris. Derrière lui flottent plusieurs drapeaux, de la France insoumise, de la Palestine et de la France.
Des internautes, comme le compte Le Glaive(Nouvelle fenêtre), classé à l'extrême droite qui véhicule des propos anti-immigration assez virulents, affirme que, sur cette image, "aucun drapeau français n'est vrai". Selon lui, ils ont été rajoutés à l'aide d'une intelligence artificielle. Les accusations s'appuient sur un logiciel en ligne qui est censé détecter les modifications faites par intelligence artificielle.
Or, c'est faux. Des drapeaux français ont bel et bien flotter au-dessus de la foule, lors de cette manifestation. Ils ont été photographiés par des journalistes, comme nos confrères d'ICI Paris Île-de-France(Nouvelle fenêtre), ex-France Bleu, qui ont couvert la manifestation. Selon France 24(Nouvelle fenêtre), le logiciel de détection d'intelligence artificielle a pu être trompé par le fait que les Insoumis ont changé la luminosité des images partagées pour que les couleurs soient plus vives. Cela rappelle qu'il faut se méfier de ces logiciels et ne pas prendre ce qu'ils disent pour argent comptant.
Ces deux exemples montrent bien que décrédibiliser des images permet de désinformer dans un cas sur la réalité de ce qu'il se passe à Gaza, dans l'autre sur la France insoumise et les manifestants contre l'islamophobie.
https://www.franceinfo.fr/replay-radio/ ... 36651.html
Vladimir Poutine peut compter sur ses potes d'extrême-droite pour diffuser une propagande mensongère sur les réseaux sociaux. Et l'on sait bien qu'une seule publication peut faire énormément de dégâts car diffusées à grande échelle.
Quand l'extrême-droite accuse LFI des pires crimes, elle ferait mieux de faire d'abord le ménage dans ses rangs, car elle ne vaut pas mieux, voir pire.