L’homme qui a poignardé Salman Rushdie condamné à vingt-cinq ans de prison
Posté : 16 mai 2025 18:49
En voilà un qui a récolté ce qu'il a semé.
La peine a été prononcée par un tribunal de l’Etat de New York ce vendredi 16 mai, près de trois mois après que Hadi Matar a été reconnu coupable de tentative de meurtre sur l’écrivain.
Hadi Matar, qui avait agressé au couteau l’écrivain Salman Rushdie en 2022, symbole de la liberté d’expression, a été condamné vendredi 16 mai à vingt-cinq ans de prison. L‘Américano-Libanais de 27 ans, qui a grandi aux Etats-Unis, avait été reconnu coupable de tentative de meurtre et agression par un jury après deux semaines de procès au tribunal de Mayville, dans le nord de l’Etat de New York.
Le 12 août 2022, il avait lardé de coups de couteau l’auteur des Versets sataniques, ouvrage qui avait valu il y a plus de trente ans à Salman Rushdie une fatwa de l’Iran, qui le jugeait blasphématoire. L’écrivain américano-britannique de 77 ans, né en Inde, a perdu l’usage de son œil droit dans cette attaque, sa pomme d’Adam a été lacérée, son foie et son intestin grêle percés, et de graves lésions nerveuses au bras l’ont laissé paralysé d’une main.
L’auteur sauvé par des spectateurs
L’agression s’était produite devant près d’un millier de personnes lors d’une conférence sur la protection de la liberté des écrivains, dans une paisible région frontalière du Canada. L’auteur avait été sauvé par des spectateurs. A la barre du tribunal de Mayville, où il s’est présenté en février avec son œil droit caché derrière un verre teinté, il a notamment raconté s’être vu «mourir» lors de cette attaque.
«C’était un coup de couteau dans mon œil, extrêmement douloureux, après je hurlais à cause de la douleur», avait raconté Salman Rushdie durant le procès, ajoutant qu’il s’était retrouvé dans une «mare de sang». L’écrivain avait déjà fait le récit de l’agression dans un livre, le Couteau. Hadi Matar avait été arrêté dans la foulée. L’homme, qui a plusieurs fois hurlé des slogans pro-palestiniens durant son procès, a poignardé l’écrivain une dizaine de fois avec un couteau doté d’une lame de près de 20 centimètres.
Il reprochait à Rushdie d’avoir «attaqué l’islam»
Quelques jours après l’agression, il avait été interviewé depuis sa prison par le tabloïd New York Post, auquel il avait confié avoir été «surpris» que Salman Rushdie ait survécu. Il n’avait pas dit, en revanche, s’il avait été inspiré par la fatwa lancée en 1989 par l’ayatollah Khomeini, à la tête de l’Iran à l’époque. Il a également déclaré à la presse qu’il n’avait lu que deux pages des Versets sataniques, mais a souligné qu’il reprochait à Rushdie d’avoir «attaqué l’islam».
Après la fatwa, Salman Rushdie a vécu reclus à Londres durant une décennie, mais depuis une vingtaine d’années il vit relativement normalement à New York. Hadi Matar est aussi inculpé devant la justice fédérale américaine pour «acte de terrorisme au nom du Hezbollah», le mouvement chiite libanais soutenu par l’Iran. Téhéran a nié toute implication. Henry Reese, cofondateur de «Pittsburgh Ville Refuge», un projet d’aide aux écrivains en exil, avait aussi été blessé dans l’agression.
https://www.liberation.fr/international ... TTWKSIUBM/
La peine a été prononcée par un tribunal de l’Etat de New York ce vendredi 16 mai, près de trois mois après que Hadi Matar a été reconnu coupable de tentative de meurtre sur l’écrivain.
Hadi Matar, qui avait agressé au couteau l’écrivain Salman Rushdie en 2022, symbole de la liberté d’expression, a été condamné vendredi 16 mai à vingt-cinq ans de prison. L‘Américano-Libanais de 27 ans, qui a grandi aux Etats-Unis, avait été reconnu coupable de tentative de meurtre et agression par un jury après deux semaines de procès au tribunal de Mayville, dans le nord de l’Etat de New York.
Le 12 août 2022, il avait lardé de coups de couteau l’auteur des Versets sataniques, ouvrage qui avait valu il y a plus de trente ans à Salman Rushdie une fatwa de l’Iran, qui le jugeait blasphématoire. L’écrivain américano-britannique de 77 ans, né en Inde, a perdu l’usage de son œil droit dans cette attaque, sa pomme d’Adam a été lacérée, son foie et son intestin grêle percés, et de graves lésions nerveuses au bras l’ont laissé paralysé d’une main.
L’auteur sauvé par des spectateurs
L’agression s’était produite devant près d’un millier de personnes lors d’une conférence sur la protection de la liberté des écrivains, dans une paisible région frontalière du Canada. L’auteur avait été sauvé par des spectateurs. A la barre du tribunal de Mayville, où il s’est présenté en février avec son œil droit caché derrière un verre teinté, il a notamment raconté s’être vu «mourir» lors de cette attaque.
«C’était un coup de couteau dans mon œil, extrêmement douloureux, après je hurlais à cause de la douleur», avait raconté Salman Rushdie durant le procès, ajoutant qu’il s’était retrouvé dans une «mare de sang». L’écrivain avait déjà fait le récit de l’agression dans un livre, le Couteau. Hadi Matar avait été arrêté dans la foulée. L’homme, qui a plusieurs fois hurlé des slogans pro-palestiniens durant son procès, a poignardé l’écrivain une dizaine de fois avec un couteau doté d’une lame de près de 20 centimètres.
Il reprochait à Rushdie d’avoir «attaqué l’islam»
Quelques jours après l’agression, il avait été interviewé depuis sa prison par le tabloïd New York Post, auquel il avait confié avoir été «surpris» que Salman Rushdie ait survécu. Il n’avait pas dit, en revanche, s’il avait été inspiré par la fatwa lancée en 1989 par l’ayatollah Khomeini, à la tête de l’Iran à l’époque. Il a également déclaré à la presse qu’il n’avait lu que deux pages des Versets sataniques, mais a souligné qu’il reprochait à Rushdie d’avoir «attaqué l’islam».
Après la fatwa, Salman Rushdie a vécu reclus à Londres durant une décennie, mais depuis une vingtaine d’années il vit relativement normalement à New York. Hadi Matar est aussi inculpé devant la justice fédérale américaine pour «acte de terrorisme au nom du Hezbollah», le mouvement chiite libanais soutenu par l’Iran. Téhéran a nié toute implication. Henry Reese, cofondateur de «Pittsburgh Ville Refuge», un projet d’aide aux écrivains en exil, avait aussi été blessé dans l’agression.
https://www.liberation.fr/international ... TTWKSIUBM/