Près de Toulon, des chimistes envoyés par le puissant cartel mexicain de Sinaloa pour fabriquer de la méthamphétamine
Posté : 29 mai 2025 17:57
Après le récent démantèlement d’un réseau de production de drogue de synthèse dans le Var, Europol a précisé mercredi 28 mai que l’organisation était chapeautée par les redoutables narcos mexicains. Les produits étaient notamment exportés vers la Nouvelle-Zélande.
Mexique, Nouvelle-Zélande, Toulon… La toile des réseaux criminels ne semble plus avoir de limite. Samedi, le parquet de Marseille faisait état d’un important coup de filet mené dans le Var contre un réseau international de trafic de méthamphétamine, drogue de synthèse hautement addictive. Les premiers éléments de l’enquête pointaient alors vers l’appartenance des seize personnes interpellées à une organisation criminelle en lien avec un cartel mexicain, sans qu’on ne sache lequel exactement.
Mais il s’avère que c’était le cartel de Sinaloa, le plus puissant du Mexique, fondé par le parrain El Chapo Guzmàn, qui tirait ces ficelles près de Toulon, a précisé l’agence Europol mercredi 28 mai. Ce réseau «pyramidal» était piloté directement par un chef mexicain, associé à deux Français chargés de la logistique dans le Var. Selon l’agence de police européenne, plusieurs chimistes du cartel de Sinaloa avaient même été dépêchés sur place pour y installer un laboratoire de production de méthamphétamine.
«L’enquête criminelle […] a révélé l’existence d’un réseau criminel impliqué dans la production et le trafic de drogues de synthèse, étroitement lié au cartel mexicain de Sinaloa ainsi qu’à des groupes criminels actifs en Belgique, en Espagne, aux Pays-Bas et en Nouvelle-Zélande», note le communiqué publié par Europol. La crystal meth fabriquée dans le Var était destinée notamment à la Nouvelle-Zélande, précise la note d’Europol.
«Les deux principaux organisateurs du réseau s’appuyaient largement sur le soutien logistique, l’expertise et la préparation des cartels mexicains. Ces derniers, à leur tour, s’appuyaient sur des intermédiaires locaux pour ancrer leurs opérations et étendre leur influence, souligne Europol. Cette interdépendance souligne la nature transnationale du réseau et la coopération entre les acteurs criminels de tous les continents.»
«Plusieurs chimistes ont pu ainsi venir en France. Mais au moment des interpellations, la production était terminée et ils n’étaient déjà plus sur le territoire français», précise l’un des chefs d’enquête de la section de recherche de Marseille auprès de Radio France.
«Petites sociétés légales»
Les deux suspects français interpellés sont bien connus des services de police, notamment de grosses affaires de stupéfiants à Toulon, souligne Radio France. «Ils sont soupçonnés d’avoir fait livrer les produits nécessaires à la fabrication de la drogue dans des petites sociétés légales», révèle Radio France.
Selon Europol, les précurseurs chimiques indispensables pour fabriquer la drogue provenaient de Chine. Plusieurs chefs d’entreprise ont été interpellés dans ce dossier par les gendarmes de la section de Marseille qui ont fait savoir que l’organisation criminelle utilisait les cryptomonnaies pour faciliter les transactions financières illégales.
Ces laboratoires de production illégaux ne sont pas nouveaux sur le territoire européen. Néanmoins, la production et le trafic de drogues de synthèse y sont en forte hausse, comme le souligne le dernier rapport sur la criminalité publié le 27 mai par Europol. «Autrefois limitée à quelques régions de l’est de l’Europe, la production de drogue de synthèse s’étend désormais à davantage de pays, approvisionnant les marchés nationaux et internationaux», précise l’agence européenne.
Crystal meth, ecstasy, MDMA… Selon Catherine De Bolle, directrice d’Europol, «l’Europe est un acteur clé du marché des drogues de synthèse et un fournisseur mondial de MDMA, tant pour la production que pour le trafic sur les marchés nationaux et internationaux.»
https://www.liberation.fr/societe/polic ... DLGJ3E56M/
Mexique, Nouvelle-Zélande, Toulon… La toile des réseaux criminels ne semble plus avoir de limite. Samedi, le parquet de Marseille faisait état d’un important coup de filet mené dans le Var contre un réseau international de trafic de méthamphétamine, drogue de synthèse hautement addictive. Les premiers éléments de l’enquête pointaient alors vers l’appartenance des seize personnes interpellées à une organisation criminelle en lien avec un cartel mexicain, sans qu’on ne sache lequel exactement.
Mais il s’avère que c’était le cartel de Sinaloa, le plus puissant du Mexique, fondé par le parrain El Chapo Guzmàn, qui tirait ces ficelles près de Toulon, a précisé l’agence Europol mercredi 28 mai. Ce réseau «pyramidal» était piloté directement par un chef mexicain, associé à deux Français chargés de la logistique dans le Var. Selon l’agence de police européenne, plusieurs chimistes du cartel de Sinaloa avaient même été dépêchés sur place pour y installer un laboratoire de production de méthamphétamine.
«L’enquête criminelle […] a révélé l’existence d’un réseau criminel impliqué dans la production et le trafic de drogues de synthèse, étroitement lié au cartel mexicain de Sinaloa ainsi qu’à des groupes criminels actifs en Belgique, en Espagne, aux Pays-Bas et en Nouvelle-Zélande», note le communiqué publié par Europol. La crystal meth fabriquée dans le Var était destinée notamment à la Nouvelle-Zélande, précise la note d’Europol.
«Les deux principaux organisateurs du réseau s’appuyaient largement sur le soutien logistique, l’expertise et la préparation des cartels mexicains. Ces derniers, à leur tour, s’appuyaient sur des intermédiaires locaux pour ancrer leurs opérations et étendre leur influence, souligne Europol. Cette interdépendance souligne la nature transnationale du réseau et la coopération entre les acteurs criminels de tous les continents.»
«Plusieurs chimistes ont pu ainsi venir en France. Mais au moment des interpellations, la production était terminée et ils n’étaient déjà plus sur le territoire français», précise l’un des chefs d’enquête de la section de recherche de Marseille auprès de Radio France.
«Petites sociétés légales»
Les deux suspects français interpellés sont bien connus des services de police, notamment de grosses affaires de stupéfiants à Toulon, souligne Radio France. «Ils sont soupçonnés d’avoir fait livrer les produits nécessaires à la fabrication de la drogue dans des petites sociétés légales», révèle Radio France.
Selon Europol, les précurseurs chimiques indispensables pour fabriquer la drogue provenaient de Chine. Plusieurs chefs d’entreprise ont été interpellés dans ce dossier par les gendarmes de la section de Marseille qui ont fait savoir que l’organisation criminelle utilisait les cryptomonnaies pour faciliter les transactions financières illégales.
Ces laboratoires de production illégaux ne sont pas nouveaux sur le territoire européen. Néanmoins, la production et le trafic de drogues de synthèse y sont en forte hausse, comme le souligne le dernier rapport sur la criminalité publié le 27 mai par Europol. «Autrefois limitée à quelques régions de l’est de l’Europe, la production de drogue de synthèse s’étend désormais à davantage de pays, approvisionnant les marchés nationaux et internationaux», précise l’agence européenne.
Crystal meth, ecstasy, MDMA… Selon Catherine De Bolle, directrice d’Europol, «l’Europe est un acteur clé du marché des drogues de synthèse et un fournisseur mondial de MDMA, tant pour la production que pour le trafic sur les marchés nationaux et internationaux.»
https://www.liberation.fr/societe/polic ... DLGJ3E56M/