Face aux canicules, la rénovation des écoles freinée par les coupes budgétaires
Posté : 01 juillet 2025 14:54
"Pour rénover les écoles, et faire face aux canicules, les mairies comptaient beaucoup sur le "Fonds Vert", un budget spécial. Sauf que ce budget a fondu comme neige au soleil.
Face au dérèglement climatique, Emmanuel Macron l’avait promis il y a deux ans. L’État allait investir sans compter dans la rénovation des écoles. "Notre objectif, c’est dans les 10 ans de pouvoir rénover 40 000 écoles”, disait-il lors d'un déplacement à Orthez. Mais alors que les écoliers suffoquent, certains critiquent la lenteur de l’état, et le manque d’argent pour lancer les chantiers.
Un "Fonds Vert" raboté
A Chatillon, près de Paris. Dans cette école maternelle, la chaleur est moins oppressante car la mairie a fait installer au plafond une ventilation. "On est sur une école qui est en tôle qui est dans les hauteurs de la ville, et c'est vrai qu'avec ce système de ventilation, ça ramène du frais, ça permet de faire baisser les températures de 5 à 6 degrés", assure Antoine Jouenne, adjoint au maire (PS) de Châtillon (Hauts-de-Seine).
La facture, elle, est douloureuse : 1,4 million d'euros, réglée quasi intégralement par la commune. Alors, pour aider les collectivités, le gouvernement avait créé un budget spécial, le Fonds Vert. Sauf que ce fonds... a fondu. De 2,5 milliards l’an dernier, il a été raboté de moitié cette année au nom de la rigueur budgétaire. Au grand regret d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’écologie, à la tribune du Sénat en janvier dernier. "L’écologie suppose des investissements massifs, et le budget de l’état ne pourra pas tout. Il faudra aller chercher l’argent là où il est, entreprises, Europe, collectivités territoriales. Et il faudra prioriser les enveloppes", concède-t-elle.
Des subventions en forte baisse
Cette baisse de budget a eu des conséquences immédiates, selon les chiffres fournis par le Ministère de l'écologie. Entre 2023 et 2024, le "Fonds Vert" a ainsi financé 2289 rénovation d'ampleur de bâtiments scolaires. En 2025, le coup de frein est brutal : selon les mêmes chiffres, seuls 65 établissements ont vu leur rénovation subventionnée par ce budget à ce jour.
Pour l’élu de Châtillon, également représentant des maires de France, cette chute du nombre de dossiers est très inquiétante. "La promesse du Fonds Vert, elle n'est pas tenue, ou en tout cas elle est insatisfaisante aujourd'hui. C'est une déception surtout qu'il y a une vraie volonté des communes et des maires de pouvoir réaliser des travaux de renovation énergétique de leurs bâtiments, au vu de l'urgence climatique. Sans aide et soutien de l'État, c'est clairement impossible pour les communes d'aller à un rythme suffisant", pointe Antoine Jouenne, également représentant de l'Association des Maires de France (AMF).
En attendant, la canicule donne des idées à des politiques. Marine Le Pen propose d’installer la clim’ dans les classes sans donner le coût d’une telle mesure ni pour le budget, ni pour le climat."
https://www.latribune.fr/climat/energie ... 08453.html
Face au dérèglement climatique, Emmanuel Macron l’avait promis il y a deux ans. L’État allait investir sans compter dans la rénovation des écoles. "Notre objectif, c’est dans les 10 ans de pouvoir rénover 40 000 écoles”, disait-il lors d'un déplacement à Orthez. Mais alors que les écoliers suffoquent, certains critiquent la lenteur de l’état, et le manque d’argent pour lancer les chantiers.
Un "Fonds Vert" raboté
A Chatillon, près de Paris. Dans cette école maternelle, la chaleur est moins oppressante car la mairie a fait installer au plafond une ventilation. "On est sur une école qui est en tôle qui est dans les hauteurs de la ville, et c'est vrai qu'avec ce système de ventilation, ça ramène du frais, ça permet de faire baisser les températures de 5 à 6 degrés", assure Antoine Jouenne, adjoint au maire (PS) de Châtillon (Hauts-de-Seine).
La facture, elle, est douloureuse : 1,4 million d'euros, réglée quasi intégralement par la commune. Alors, pour aider les collectivités, le gouvernement avait créé un budget spécial, le Fonds Vert. Sauf que ce fonds... a fondu. De 2,5 milliards l’an dernier, il a été raboté de moitié cette année au nom de la rigueur budgétaire. Au grand regret d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’écologie, à la tribune du Sénat en janvier dernier. "L’écologie suppose des investissements massifs, et le budget de l’état ne pourra pas tout. Il faudra aller chercher l’argent là où il est, entreprises, Europe, collectivités territoriales. Et il faudra prioriser les enveloppes", concède-t-elle.
Des subventions en forte baisse
Cette baisse de budget a eu des conséquences immédiates, selon les chiffres fournis par le Ministère de l'écologie. Entre 2023 et 2024, le "Fonds Vert" a ainsi financé 2289 rénovation d'ampleur de bâtiments scolaires. En 2025, le coup de frein est brutal : selon les mêmes chiffres, seuls 65 établissements ont vu leur rénovation subventionnée par ce budget à ce jour.
Pour l’élu de Châtillon, également représentant des maires de France, cette chute du nombre de dossiers est très inquiétante. "La promesse du Fonds Vert, elle n'est pas tenue, ou en tout cas elle est insatisfaisante aujourd'hui. C'est une déception surtout qu'il y a une vraie volonté des communes et des maires de pouvoir réaliser des travaux de renovation énergétique de leurs bâtiments, au vu de l'urgence climatique. Sans aide et soutien de l'État, c'est clairement impossible pour les communes d'aller à un rythme suffisant", pointe Antoine Jouenne, également représentant de l'Association des Maires de France (AMF).
En attendant, la canicule donne des idées à des politiques. Marine Le Pen propose d’installer la clim’ dans les classes sans donner le coût d’une telle mesure ni pour le budget, ni pour le climat."
https://www.latribune.fr/climat/energie ... 08453.html