Méga-budget de D. Trump, une bombe à retardement pour le camp républicain ?
Posté : 03 juillet 2025 16:55
""Il ne supporte aucune critique" : pour faire adopter sa "grande et belle loi" budgétaire, Donald Trump accroît la pression sur le Parti républicain
Le milliardaire veut promulguer son mégaprojet de loi budgétaire d'ici vendredi, jour de la fête nationale aux Etats-Unis. Une adoption à marche forcée qui pourrait toutefois coûter cher au camp conservateur aux élections de mi-mandat.
La "grande et belle loi" en passe d'être promulguée ? Après avoir été approuvé de justesse au Sénat, le mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump continue d'être examiné à Chambre des représentants jeudi 3 juillet. Le président des Etats-Unis espère faire adopter son "One big beautiful bill" à temps pour le signer vendredi, jour de la fête nationale américaine. Cette échéance du 4-Juillet ne correspond à aucun impératif économique, constate la chaîne MSNBC(Nouvelle fenêtre). Mais elle est symbolique : préférant gouverner à coups de décrets présidentiels, Donald Trump n'a fait voter aucune législation majeure lors de ses premiers mois de mandat. A l'approche de la fête nationale, le milliardaire a donc cherché à forcer le Congrès, contrôlé par le Parti républicain, à lui offrir ce premier succès politique dans un timing très serré.
Le défi n'est pas simple à relever. Le vote au Sénat s'est étalé sur plus de vingt-six heures, de lundi à mardi, le temps d'examiner les dizaines d'amendements déposés. A la Chambre des représentants, les débats ont été ralentis par les réticences de cinq membres du Parti républicain, reportant un potentiel vote à jeudi, relate The Washington Post(Nouvelle fenêtre).
Une loi qui "ne contente personne"
Car la "grande et belle loi" de Donald Trump s'est heurtée à un obstacle : rejetée par l'ensemble de l'opposition démocrate, elle ne fait pas non plus l'unanimité dans le camp du président. Le texte comprend une vaste série de mesures, comme la pérennisation des réductions d'impôts datant du premier mandat du milliardaire et devant expirer cette année, une forte hausse du budget alloué aux expulsions de migrants ou encore des coupes dans les aides aux énergies renouvelables ou les programmes sociaux.
"Medicaid – la couverture santé pour les foyers à faibles revenus –, l'aide alimentaire fédérale et les aides aux étudiants vont notamment être affectés", précise l'historien Jérôme Viala-Gaudefroy, docteur en civilisation américaine. Problème : ce projet budgétaire "ne contente personne" chez les républicains, constate l'auteur des Mots de Trump (éd. Dalloz).
"Au sein du parti, le courant des conservateurs fiscaux est favorable aux baisses d'impôts, mais opposé à la hausse du déficit public et à l'augmentation de la dette fédérale", explique l'historienne Ludivine Gilli, spécialistes des Etats-Unis. Or, la loi devrait ajouter 3 300 milliards de dollars à la dette américaine d'ici à 2034, selon une évaluation parlementaire citée par The New York Times(Nouvelle fenêtre). De quoi pousser le sénateur républicain du Kentucky, Rand Paul, à voter contre. Deux autres conservateurs siégeant à la chambre haute du Congrés, Susan Collins et Thom Tillis, s'y sont opposés en raison des coupes dans les programmes sociaux.
"Qu'est-ce que je vais dire aux 663 000 personnes de mon Etat qui, dans deux ou trois ans, vont être exclus de Medicaid parce qu'il n'y a plus de financement ?"
Thom Tillis, sénateur de Caroline du Nord lors d'un débat au Sénat
Les mêmes préoccupations existent à la Chambre des représentants, où des conservateurs élus dans Etats majoritairement démocrates s'inquiètent des coupes budgétaires ajoutées dans la version du Sénat. Mais ces réfractaires restent très minoritaires. "De rares élus expriment leurs réticences, mais ils évitent de critiquer directement Donald Trump, pointe Ludividine Gilli. On est loin d'une fronde contre le président, qui tient encore bien son parti, à la Chambre des représentants et comme au Sénat."
Menaces politiques et physiques
Et pour cause : ceux qui ont osé émettre des réserves, comme Thom Tillis, se sont attiré les foudres présidentielles. Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a menacé de présenter un autre candidat face au sénateur de Caroline du Nord lors des primaires républicaines pour les élections de mi-mandat en 2026, rapporte Politico(Nouvelle fenêtre). Mercredi, le milliardaire a aussi reçu plusieurs représentants à la Maison Blanche pour les convaincre de voter sa loi."
Suite dans le lien ci-dessous :
https://www.franceinfo.fr/monde/usa/pre ... ents-embed
Donald Trump, c'est le Robin des Bois à l'envers : il déshabille les plus pauvres pour habiller les plus riches. Mais ces derniers risqueront de se venger lors des élections de mi-mandat, ce qui sera une très bonne nouvelle pour les démocrates.
Le milliardaire veut promulguer son mégaprojet de loi budgétaire d'ici vendredi, jour de la fête nationale aux Etats-Unis. Une adoption à marche forcée qui pourrait toutefois coûter cher au camp conservateur aux élections de mi-mandat.
La "grande et belle loi" en passe d'être promulguée ? Après avoir été approuvé de justesse au Sénat, le mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump continue d'être examiné à Chambre des représentants jeudi 3 juillet. Le président des Etats-Unis espère faire adopter son "One big beautiful bill" à temps pour le signer vendredi, jour de la fête nationale américaine. Cette échéance du 4-Juillet ne correspond à aucun impératif économique, constate la chaîne MSNBC(Nouvelle fenêtre). Mais elle est symbolique : préférant gouverner à coups de décrets présidentiels, Donald Trump n'a fait voter aucune législation majeure lors de ses premiers mois de mandat. A l'approche de la fête nationale, le milliardaire a donc cherché à forcer le Congrès, contrôlé par le Parti républicain, à lui offrir ce premier succès politique dans un timing très serré.
Le défi n'est pas simple à relever. Le vote au Sénat s'est étalé sur plus de vingt-six heures, de lundi à mardi, le temps d'examiner les dizaines d'amendements déposés. A la Chambre des représentants, les débats ont été ralentis par les réticences de cinq membres du Parti républicain, reportant un potentiel vote à jeudi, relate The Washington Post(Nouvelle fenêtre).
Une loi qui "ne contente personne"
Car la "grande et belle loi" de Donald Trump s'est heurtée à un obstacle : rejetée par l'ensemble de l'opposition démocrate, elle ne fait pas non plus l'unanimité dans le camp du président. Le texte comprend une vaste série de mesures, comme la pérennisation des réductions d'impôts datant du premier mandat du milliardaire et devant expirer cette année, une forte hausse du budget alloué aux expulsions de migrants ou encore des coupes dans les aides aux énergies renouvelables ou les programmes sociaux.
"Medicaid – la couverture santé pour les foyers à faibles revenus –, l'aide alimentaire fédérale et les aides aux étudiants vont notamment être affectés", précise l'historien Jérôme Viala-Gaudefroy, docteur en civilisation américaine. Problème : ce projet budgétaire "ne contente personne" chez les républicains, constate l'auteur des Mots de Trump (éd. Dalloz).
"Au sein du parti, le courant des conservateurs fiscaux est favorable aux baisses d'impôts, mais opposé à la hausse du déficit public et à l'augmentation de la dette fédérale", explique l'historienne Ludivine Gilli, spécialistes des Etats-Unis. Or, la loi devrait ajouter 3 300 milliards de dollars à la dette américaine d'ici à 2034, selon une évaluation parlementaire citée par The New York Times(Nouvelle fenêtre). De quoi pousser le sénateur républicain du Kentucky, Rand Paul, à voter contre. Deux autres conservateurs siégeant à la chambre haute du Congrés, Susan Collins et Thom Tillis, s'y sont opposés en raison des coupes dans les programmes sociaux.
"Qu'est-ce que je vais dire aux 663 000 personnes de mon Etat qui, dans deux ou trois ans, vont être exclus de Medicaid parce qu'il n'y a plus de financement ?"
Thom Tillis, sénateur de Caroline du Nord lors d'un débat au Sénat
Les mêmes préoccupations existent à la Chambre des représentants, où des conservateurs élus dans Etats majoritairement démocrates s'inquiètent des coupes budgétaires ajoutées dans la version du Sénat. Mais ces réfractaires restent très minoritaires. "De rares élus expriment leurs réticences, mais ils évitent de critiquer directement Donald Trump, pointe Ludividine Gilli. On est loin d'une fronde contre le président, qui tient encore bien son parti, à la Chambre des représentants et comme au Sénat."
Menaces politiques et physiques
Et pour cause : ceux qui ont osé émettre des réserves, comme Thom Tillis, se sont attiré les foudres présidentielles. Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a menacé de présenter un autre candidat face au sénateur de Caroline du Nord lors des primaires républicaines pour les élections de mi-mandat en 2026, rapporte Politico(Nouvelle fenêtre). Mercredi, le milliardaire a aussi reçu plusieurs représentants à la Maison Blanche pour les convaincre de voter sa loi."
Suite dans le lien ci-dessous :
https://www.franceinfo.fr/monde/usa/pre ... ents-embed
Donald Trump, c'est le Robin des Bois à l'envers : il déshabille les plus pauvres pour habiller les plus riches. Mais ces derniers risqueront de se venger lors des élections de mi-mandat, ce qui sera une très bonne nouvelle pour les démocrates.