Négation de la déportation des homosexuels : Eric Zemmour relaxé, les plaignants annoncent faire appel
Posté : 18 septembre 2025 20:12
Le syndicat de la magistrature a encore frappé. 
Poursuivi pour «contestation de crime contre l’humanité» après avoir nié la déportation des homosexuels par le IIIe Reich en France, Eric Zemmour a été relaxé ce jeudi par le tribunal correctionnel de Paris
La justice a tranché en faveur d’Eric Zemmour. Le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle de 2022 a été relaxé ce jeudi 18 septembre des accusations de «contestation de crime contre l’humanité». L’ancien journaliste du Figaro avait qualifié de «légende» la déportation des homosexuels par le IIIe Reich en France, dans son essai La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré, 2021). Neuf associations – d’Adheos à SOS Homophobie en passant par la Ligue des droits de l’homme – s’étaient portées partie civile, dénonçant des propos «clairement négationnistes». Elles ont été déboutées, mais annoncent à Libé faire appel de la décision.
Dans cet ouvrage, où le patron de Reconquête fait surtout son propre panégyrique, il écrivait sans ciller : «La déportation en France d’homosexuels en raison de leur orientation sexuelle, comme on dit aujourd’hui, est une légende.» Une pirouette, expliquait-il, pour mieux tacler Jean-François Copé, ex-patron de l’UMP, qui avait sanctionné le député Christian Vanneste en 2012 pour des propos similaires.
«On efface la mémoire des victimes»
Les avocats des associations avaient rappelé, chiffres à l’appui, qu’«au moins 500 hommes accusés d’homosexualité ont été arrêtés, dont environ 200 déportés sous l’Occupation», s’appuyant sur les travaux d’historiens comme Arnaud Boulligny, Jean-Luc Schwab et Frédéric Stroh. En défense, l’avocate d’un Zemmour absent, Me Laurence Dauxin-Nedelec, avait plaidé une ligne de crête juridique : selon elle, ces déportations ne seraient pas «des faits clairement établis» par une décision de justice, et les écrits de son client n’enfreindraient donc pas la loi.
Une lecture contredite par Me Etienne Deshoulières, avocat de plusieurs des associations plaignantes, rappelant que la France a reconnu dès 1995 la déportation des homosexuels. Le «seul Français à avoir revendiqué son homosexualité comme motif de déportation», Pierre Seel (1923-2005), a-t-il rappelé, «a obtenu en 1994 le titre de déporté politique». «En tolérant de tels propos, on efface la mémoire des victimes et l’on nourrit un climat de défiance et d’hostilité à l’égard des personnes homosexuelles, dénonce l’avocat en réaction à la décision de ce jeudi. Nous irons en appel pour qu’Eric Zemmour soit reconnu responsable et afin que la justice affirme clairement que la déportation des homosexuels constitue bien un crime contre l’humanité.»
Une fois n’est pas coutume, Eric Zemmour gagne donc un procès, lui qui a connu pas plus tard que ce mardi un nouveau revers judiciaire avec une condamnation pour «provocation à la haine raciale» et «injures racistes» pour des propos tenus en 2019 lors de la Convention de la droite organisée par Marion Maréchal. Il y avait décrit les immigrés comme «colonisateurs» et dénonçait «une islamisation de la rue». Celui qui n’était alors pas encore tout à fait un homme politique avait également décrit le voile et la djellaba comme les «uniformes d’une armée d’occupation».
https://www.liberation.fr/politique/neg ... 5NYD2O7FM/
Devoir de mémoire A Paris, un mémorial pour les victimes homosexuelles de la déportation
La France a inauguré ce samedi 17 mai son premier monument historique destiné à rendre hommage aux triangles roses, ces homosexuels déportés durant la Seconde Guerre mondiale.
https://www.liberation.fr/societe/sexua ... RSKV2KFAU/
Poursuivi pour «contestation de crime contre l’humanité» après avoir nié la déportation des homosexuels par le IIIe Reich en France, Eric Zemmour a été relaxé ce jeudi par le tribunal correctionnel de Paris
La justice a tranché en faveur d’Eric Zemmour. Le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle de 2022 a été relaxé ce jeudi 18 septembre des accusations de «contestation de crime contre l’humanité». L’ancien journaliste du Figaro avait qualifié de «légende» la déportation des homosexuels par le IIIe Reich en France, dans son essai La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré, 2021). Neuf associations – d’Adheos à SOS Homophobie en passant par la Ligue des droits de l’homme – s’étaient portées partie civile, dénonçant des propos «clairement négationnistes». Elles ont été déboutées, mais annoncent à Libé faire appel de la décision.
Dans cet ouvrage, où le patron de Reconquête fait surtout son propre panégyrique, il écrivait sans ciller : «La déportation en France d’homosexuels en raison de leur orientation sexuelle, comme on dit aujourd’hui, est une légende.» Une pirouette, expliquait-il, pour mieux tacler Jean-François Copé, ex-patron de l’UMP, qui avait sanctionné le député Christian Vanneste en 2012 pour des propos similaires.
«On efface la mémoire des victimes»
Les avocats des associations avaient rappelé, chiffres à l’appui, qu’«au moins 500 hommes accusés d’homosexualité ont été arrêtés, dont environ 200 déportés sous l’Occupation», s’appuyant sur les travaux d’historiens comme Arnaud Boulligny, Jean-Luc Schwab et Frédéric Stroh. En défense, l’avocate d’un Zemmour absent, Me Laurence Dauxin-Nedelec, avait plaidé une ligne de crête juridique : selon elle, ces déportations ne seraient pas «des faits clairement établis» par une décision de justice, et les écrits de son client n’enfreindraient donc pas la loi.
Une lecture contredite par Me Etienne Deshoulières, avocat de plusieurs des associations plaignantes, rappelant que la France a reconnu dès 1995 la déportation des homosexuels. Le «seul Français à avoir revendiqué son homosexualité comme motif de déportation», Pierre Seel (1923-2005), a-t-il rappelé, «a obtenu en 1994 le titre de déporté politique». «En tolérant de tels propos, on efface la mémoire des victimes et l’on nourrit un climat de défiance et d’hostilité à l’égard des personnes homosexuelles, dénonce l’avocat en réaction à la décision de ce jeudi. Nous irons en appel pour qu’Eric Zemmour soit reconnu responsable et afin que la justice affirme clairement que la déportation des homosexuels constitue bien un crime contre l’humanité.»
Une fois n’est pas coutume, Eric Zemmour gagne donc un procès, lui qui a connu pas plus tard que ce mardi un nouveau revers judiciaire avec une condamnation pour «provocation à la haine raciale» et «injures racistes» pour des propos tenus en 2019 lors de la Convention de la droite organisée par Marion Maréchal. Il y avait décrit les immigrés comme «colonisateurs» et dénonçait «une islamisation de la rue». Celui qui n’était alors pas encore tout à fait un homme politique avait également décrit le voile et la djellaba comme les «uniformes d’une armée d’occupation».
https://www.liberation.fr/politique/neg ... 5NYD2O7FM/
Devoir de mémoire A Paris, un mémorial pour les victimes homosexuelles de la déportation
La France a inauguré ce samedi 17 mai son premier monument historique destiné à rendre hommage aux triangles roses, ces homosexuels déportés durant la Seconde Guerre mondiale.
https://www.liberation.fr/societe/sexua ... RSKV2KFAU/
