Mamadou Garanké Diallo est mort, victime de l’OQTF
Posté : 06 octobre 2025 13:06
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Le jeune Guinéen avait un emploi de boucher en Seine-Maritime, mais une obligation de quitter le territoire français, sa deuxième, l’a poussé à tenter de rejoindre la Grande-Bretagne pour trouver de la stabilité. Il est mort près de Dunkerque.
Mamadou Garanké Diallo est mort. Le Guinéen qui tentait de rejoindre la Grande-Bretagne a été percuté par un camion, près de Dunkerque, dans le nord de la France. Il avait 21 ans. La colère est grande. Mamadou Garanké Diallo était tranquille en France, mais une obligation de quitter le territoire (OQTF) a tout bousillé. Elle a poussé le gamin à fuir de l’autre côté de la Manche.
L’association Pour un avenir meilleur, qui suivait le jeune homme depuis son arrivée à Rouen, a reçu des messages pour lui annoncer la mauvaise nouvelle au milieu du mois de septembre. Une proche du Guinéen s’est rendue à Dunkerque pour la reconnaissance du corps. La tristesse a touché une grande partie de la population de Darnétal, près de Rouen.
Des papiers pour vivre sans la boule au ventre
Mamadou Garanké Diallo est arrivé seul à Rouen. Il avait 14 ans. Les services de l’Aide sociale à l’enfance le prennent en charge. Le propriétaire de la boucherie Renard à Darnétal, Claude Renard, lui tend une autre main : il lui fait signer un contrat d’apprentissage. La vie est presque belle, mais à la fin de l’année scolaire, en 2023, il reçoit les quatre lettres maudites : OQTF. «Je suis parti de chez moi parce que c’est la misère. C’est très difficile de trouver à manger, racontait le jeune apprenti à la presse locale. J’aime bien rester avec Claude car depuis le temps, il m’a appris plein de choses. Je préfère rester ici pour travailler et être comme tout le monde, payer mon loyer, payer mes impôts.»
Une mobilisation retourne la situation. Il obtient alors une carte d’identité consulaire. Mamadou Garanké Diallo garde son poste à la boucherie. Tout le monde est content : les clients, le boucher et lui-même. Le Guinéen devient un personnage comme un autre dans la ville. Il mène sa vie sans casser la tête aux autres. Mais la France en décide autrement. Il reçoit une nouvelle obligation de quitter le territoire deux ans plus tard, en 2025.
«C’était un bon gars, un bout-en-train»
La vie de Mamadou Garanké Diallo ressemble à de nombreuses vies d’exilés. Il est apprécié par son nouveau monde après avoir tout quitté pour obtenir une vie meilleure, mais il reste aux yeux de l’administration un numéro parmi les autres. Un sans-papiers. Un homme en situation irrégulière. Le boucher ne demandait rien, juste des papiers pour vivre sans la boule au ventre. Il n’a pas eu la même chance que son compatriote Abou Sangaré, régularisé après avoir été récompensé par un prix d’interprétation à Cannes pour son premier rôle dans l’Histoire de Souleymane. En France, il faut être en grand dans l’affiche pour être considéré.
Mamadou Garanké Diallo a flippé après avoir reçu sa deuxième OQTF. Le Guinéen a décidé de tout plaquer et de filer en Grande-Bretagne sans prévenir les siens. Un nouveau départ, mais un accident tragique a mis fin à tous ses plans. «C’est l’OQTF qui l’a tué, il avait du travail, j’étais prêt à lui donner un CDI, raconte à France 3 le nouveau patron de la boucherie, Frédéric Bécu. C’était un bon gars, un bout-en-train, tous les clients pourraient vous le dire.» Tout le monde, sauf l’administration française. Peu importe le regard des autres, la place que tu as prise, tes ambitions, ton travail et le reste. Elle te colle sur le front les quatre lettres maudites.
https://www.liberation.fr/societe/immig ... 2SCEH7OB4/
Le jeune Guinéen avait un emploi de boucher en Seine-Maritime, mais une obligation de quitter le territoire français, sa deuxième, l’a poussé à tenter de rejoindre la Grande-Bretagne pour trouver de la stabilité. Il est mort près de Dunkerque.
Mamadou Garanké Diallo est mort. Le Guinéen qui tentait de rejoindre la Grande-Bretagne a été percuté par un camion, près de Dunkerque, dans le nord de la France. Il avait 21 ans. La colère est grande. Mamadou Garanké Diallo était tranquille en France, mais une obligation de quitter le territoire (OQTF) a tout bousillé. Elle a poussé le gamin à fuir de l’autre côté de la Manche.
L’association Pour un avenir meilleur, qui suivait le jeune homme depuis son arrivée à Rouen, a reçu des messages pour lui annoncer la mauvaise nouvelle au milieu du mois de septembre. Une proche du Guinéen s’est rendue à Dunkerque pour la reconnaissance du corps. La tristesse a touché une grande partie de la population de Darnétal, près de Rouen.
Des papiers pour vivre sans la boule au ventre
Mamadou Garanké Diallo est arrivé seul à Rouen. Il avait 14 ans. Les services de l’Aide sociale à l’enfance le prennent en charge. Le propriétaire de la boucherie Renard à Darnétal, Claude Renard, lui tend une autre main : il lui fait signer un contrat d’apprentissage. La vie est presque belle, mais à la fin de l’année scolaire, en 2023, il reçoit les quatre lettres maudites : OQTF. «Je suis parti de chez moi parce que c’est la misère. C’est très difficile de trouver à manger, racontait le jeune apprenti à la presse locale. J’aime bien rester avec Claude car depuis le temps, il m’a appris plein de choses. Je préfère rester ici pour travailler et être comme tout le monde, payer mon loyer, payer mes impôts.»
Une mobilisation retourne la situation. Il obtient alors une carte d’identité consulaire. Mamadou Garanké Diallo garde son poste à la boucherie. Tout le monde est content : les clients, le boucher et lui-même. Le Guinéen devient un personnage comme un autre dans la ville. Il mène sa vie sans casser la tête aux autres. Mais la France en décide autrement. Il reçoit une nouvelle obligation de quitter le territoire deux ans plus tard, en 2025.
«C’était un bon gars, un bout-en-train»
La vie de Mamadou Garanké Diallo ressemble à de nombreuses vies d’exilés. Il est apprécié par son nouveau monde après avoir tout quitté pour obtenir une vie meilleure, mais il reste aux yeux de l’administration un numéro parmi les autres. Un sans-papiers. Un homme en situation irrégulière. Le boucher ne demandait rien, juste des papiers pour vivre sans la boule au ventre. Il n’a pas eu la même chance que son compatriote Abou Sangaré, régularisé après avoir été récompensé par un prix d’interprétation à Cannes pour son premier rôle dans l’Histoire de Souleymane. En France, il faut être en grand dans l’affiche pour être considéré.
Mamadou Garanké Diallo a flippé après avoir reçu sa deuxième OQTF. Le Guinéen a décidé de tout plaquer et de filer en Grande-Bretagne sans prévenir les siens. Un nouveau départ, mais un accident tragique a mis fin à tous ses plans. «C’est l’OQTF qui l’a tué, il avait du travail, j’étais prêt à lui donner un CDI, raconte à France 3 le nouveau patron de la boucherie, Frédéric Bécu. C’était un bon gars, un bout-en-train, tous les clients pourraient vous le dire.» Tout le monde, sauf l’administration française. Peu importe le regard des autres, la place que tu as prise, tes ambitions, ton travail et le reste. Elle te colle sur le front les quatre lettres maudites.
https://www.liberation.fr/societe/immig ... 2SCEH7OB4/