Forum-Actualite.com • Débats Politiques

Pourquoi l'impôt sur les successions est-il tant détesté ?

L'impôt sur les successions est l'impôt le plus détesté des Français. Pourtant, la majorité de la population n'est pas concernée par celui-ci. D'où vient ce paradoxe ?

suite

L'impôt sur les successions est détesté, mais pourtant, il représente un moyen de rétablir une forme d'égalité des chances, pour qui souhaite que le travail récompense davantage que la rente de situation et pour qui refuse que la société française soit une société de rentiers.

Cet impôts est détesté par les français parce que les gens qui informent sur ce sujet sont des gens qui doivent leur fortune à des héritages et qui vont raquer pour la transmettre à leurs enfants. Donc ils font croire que cet impôt est caca parce que ça les arrange personnellement. Toujours ce même problème de laisser les médias aux mains de gens qui n'ont aucune compétence en la matière, qui n'ont aucune volonté d'informer et qui ont par contre énormément à gagner à influencer les opinions.

Parce que c'est un impôt "affectif".
Personne n'a vraiment envie de voir ses ressources ponctionnées au moment où elles sont transmises à la prunelle de leurs yeux.

Mesoke a écrit : ↑29 octobre 2025 12:35 Cet impôts est détesté par les français parce que les gens qui informent sur ce sujet sont des gens qui doivent leur fortune à des héritages et qui vont raquer pour la transmettre à leurs enfants. Donc ils font croire que cet impôt est caca parce que ça les arrange personnellement. Toujours ce même problème de laisser les médias aux mains de gens qui n'ont aucune compétence en la matière, qui n'ont aucune volonté d'informer et qui ont par contre énormément à gagner à influencer les opinions.

Peut-être faites-vous référence aux "médias Bolloré" qui vous obsèdent tant. Mais ces médias n'existent que depuis 10/15 ans. Or le rejet des Français pour l'impôt sur les successions est beaucoup plus ancien, limite ancestral. Je crois davantage à l'argument affectif avancé par Yaroslav.

Pour appuyer cette idée, j'ai aussi souvent entendu autour de moi à partir d'un certaine âge (les 10, 15 dernières années de travail des classes moyennes, une fois tous les prêts remboursés) que les gens ne travaillaient plus trop pour eux-mêmes mais pour leurs enfants (ou leurs petits enfants).

Yaroslav a écrit : ↑29 octobre 2025 12:48 Pour appuyer cette idée, j'ai aussi souvent entendu autour de moi à partir d'un certaine âge (les 10, 15 dernières années de travail des classes moyennes, une fois tous les prêts remboursés) que les gens ne travaillaient plus trop pour eux-mêmes mais pour leurs enfants (ou leurs petits enfants).

En fait, je pense que tout dépend de savoir de quel point de vue on se place.

Si on se place du point de vue des parents (futurs défunts), alors il y a l'idée qu'on a envie de transmettre un patrimoine à ses enfants, et on n'accepte pas d'être entravé dans ce désir par une fiscalité que l'on croit confiscatoire (alors qu'elle ne l'est pas).

Par contre, si on se place du point de vue des enfants (futurs héritiers), alors il faut considérer que l'héritage est une valeur, une richesse, que l'on perçoit, juste parce qu'on s'est donné la peine de naître et de survivre au défunt, sans avoir travaillé pour cela. Si vous gagnez 50000 € en une année grâce à votre travail, vous risquez d'être imposé à l'IR. Si vous héritez de 200000 € dans la succession de vos parents, vous ne payez aucun impôt. L'héritage, d'une certaine façon, c'est la négation du mérite individuel.

Concernant Orban, je suis partagé.

D'un côté, j'apprécie sa volonté de vouloir maîtriser l'immigration de masse. J'apprécie aussi son opposition aux dérives wokes qui secouent le reste de l'Europe.

Mais son tropisme pro-russe me déplaît pas.

D'une certaine façon, je n'ai jamais trop compris pourquoi les droites conservatrices en Europe (sauf Meloni) sont également pro-russes.

jeandu53 a écrit : ↑29 octobre 2025 12:45 Peut-être faites-vous référence aux "médias Bolloré" qui vous obsèdent tant. Mais ces médias n'existent que depuis 10/15 ans. Or le rejet des Français pour l'impôt sur les successions est beaucoup plus ancien, limite ancestral. Je crois davantage à l'argument affectif avancé par Yaroslav.

Non, je fais référence à la quasi totalité des médias. Ceux de Bolloré, de Saadé, de Niel, de Bouygues, de Kretinsky, d'Arnault, de Dassault, etc, etc, etc, etc. Ou même aux médias publics, où travaillent des gens riches pour la plupart issus de la bourgeoisie, qui sont dirigés par le même genre de personnes qui sont nommées là aussi par des gens qui payent plein pot cet impôt.

Quant à la partie affective l'arnaque est justement là : la grande majorité des français paiera peu d'impôts sur les successions, quand ils en paieront. Le patrimoine médian des français est de 180 000 euros et il y a un abattement de 100 000 euros par enfant. Donc pour une succession médiane à ses deux enfants (soit le nombre d'enfant moyen des français) on ne paye pas d'impôt (si j'ai bien capté le principe).

L' argent "tombé du ciel" doit être encore plus taxé. Se rendre chez un notaire pour palper un chèque n'est pas un travail.

J'y vois un attachement à la propriété, à la famille, à la transmission intergénérationnelle.
Les droits de succession peuvent parfois atteindre jusqu'à 60 %, c'est un impôt qui peut être vécu comme confiscatoire. Il est surprenant de constater que certains s'opposent à la taxe Zucman de 2 % qui vise les milliardaires, tout en trouvant normal d'imposer des droits de succession très élevés aux personnes moins fortunées. Où est la logique ?

Signalons que la fortune héritée représente environ 60% du patrimoine des Français.

Notons aussi que près de 90% des successions sont, par le jeu des abattements, exonérées de droits de succession.

Donc le mythe du petit couple d'ouvriers qui trime dur toute sa vie pour transmettre un petit pécule à ses enfants ne résistent pas à l'analyse de la réalité.

jeandu53 a écrit : ↑29 octobre 2025 13:12 Signalons que la fortune héritée représente environ 60% du patrimoine des Français.

Notons aussi que près de 90% des successions sont, par le jeu des abattements, exonérées de droits de succession.

Donc le mythe du petit couple d'ouvriers qui trime dur toute sa vie pour transmettre un petit pécule à ses enfants ne résistent pas à l'analyse de la réalité.

Peut-être, mais les 10 % qui restent sont imposés à des taux exorbitants. Est-ce bien normal ?

Des taux exorbitants, non, pas forcément.

jeandu53 a écrit : ↑29 octobre 2025 13:19 Des taux exorbitants, non, pas forcément.

Entre 45 % et 60 %, j'appelle cela des taux exorbitants.

Cépajuste a écrit : ↑29 octobre 2025 13:21

jeandu53 a écrit : ↑29 octobre 2025 13:19 Des taux exorbitants, non, pas forcément.

Entre 45 % et 60 %, j'appelle cela des taux exorbitants.

Tout dépend du lien de parenté entre le défunt et les héritiers.

Entre parents et enfants, les taux sont plus faibles :

https://www.notaires.fr/fr/donation-suc ... c-anchor-3