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Enigmes et paradoxes

Posté : 19 juin 2022 14:18
par Le Sage Libéral
Trois prisonniers, A, B, C, sont dans leurs cellules. Ils savent qu'un des trois va être gracié, les deux autre condamnés à mort. Un gardien arrive. A lui demande de lui désigner un des condamnés parmi B et C. Celui-ci désigne B.
A lui dit : « Merci, grâce à toi j'ai maintenant une chance sur deux d'être gracié. »
C a entendu la conversation et répond :
« Pas du tout. C'est moi qui vous remercie, maintenant je sais que j'ai deux fois plus de chances (deux chances sur trois) d'être gracié.

Qui a raison ?

Re: Enigmes et paradoxes

Posté : 19 juin 2022 14:40
par tisiphoné
ben les deux

Re: Enigmes et paradoxes

Posté : 04 juillet 2022 16:28
par Le Sage Libéral
Le Sage Libéral a écrit :
19 juin 2022 14:18
Trois prisonniers, A, B, C, sont dans leurs cellules. Ils savent qu'un des trois va être gracié, les deux autre condamnés à mort. Un gardien arrive. A lui demande de lui désigner un des condamnés parmi B et C. Celui-ci désigne B.
A lui dit : « Merci, grâce à toi j'ai maintenant une chance sur deux d'être gracié. »
C a entendu la conversation et répond :
« Pas du tout. C'est moi qui vous remercie, maintenant je sais que j'ai deux fois plus de chances (deux chances sur trois) d'être gracié.

Qui a raison ?
La réponse intuitive serait de dire que A a raison. En réalité c'est C. Pour s'en rendre compte sans passer par des calculs de probabilités conditionnelles, il faut se dire qu'il y a 2 chances sur 3 que le gracié soit parmi B et C, en éliminant B, les 2 chances sur reviennent à C.

Re: Enigmes et paradoxes

Posté : 04 juillet 2022 16:31
par Le Sage Libéral
Le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes existe-t-il ?

Par signe j'entends les lettres de l'alphabet, les chiffres, les signes mathématiques usuels (<,>,...).

Re: Enigmes et paradoxes

Posté : 14 juillet 2022 17:56
par Le Sage Libéral
Le Sage Libéral a écrit :
04 juillet 2022 16:31
Le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes existe-t-il ?

Par signe j'entends les lettres de l'alphabet, les chiffres, les signes mathématiques usuels (<,>,...).
Deux alternatives possibles :

A. 1. : L'ensemble E des entiers qui peuvent être écrits ou définis en moins de 67 signes est un ensemble fini et l'ensemble des entiers est un ensemble dénombrable. Or tout ensemble dénombrable privé d'un ensemble fini possède un plus petit élément (proposition mathématique assez facile à prouver, si besoin je le ferai). L'ensemble des entiers privé de E correspond à l'ensemble des entiers qui ne peuvent ni être écrits ni être définis en moins de 67 signes et possède ainsi un plus petit élément. La réponse est alors oui : le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes existe.

A. 2. : Supposons que le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes existe, on vient pourtant de le définir en 66 signes (l'expression « le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes » comporte 66 signes). La réponse est alors non.

Une résolution du paradoxe (ou de l'antinomie pour reprendre les mots de W. V. O. Quine) passe par l'introduction des concepts de langage objet et métalangage. Le métalangage est la langage qui permet de tenir un discours à propos du langage objet.

Dans le cas présent, le langage objet sera l'ensemble des expressions qui peuvent être construites à partir des lettres de l'alphabet, des chiffres, des signes mathématiques usuels (<,>,...), exceptés les termes « écrit » et « défini ». Le métalangage est constitué du langage objet auquel on rajoute les termes « écrit » et « défini ».

Enfin pour résoudre le paradoxe, il faut préciser que dans l'énonce E : « Le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes existe-t-il ? », « écrit » signifie « écrit dans le langage objet » et « défini » signifie « défini dans le langage objet ».

Une fois cela posé, l'alternative A. 2. disparaît en remarquant que le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes peut se définir dans le métalangage en 66 signes, sans contradiction.

Il existe donc bien un plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini (dans le langage objet) en moins de 67 signes mais qu'on peut définir en 66 signes dans le métalangage.

Re: Enigmes et paradoxes

Posté : 15 juillet 2022 11:46
par Le Sage Libéral
Un nouveau paradoxe :

Je définis d'abord les termes « autologique » et « hétérologique ». « Autologique » se dit à propos d'un mot qui est vrai de lui-même. « Hétérologique » se dit d'un mot qui n'est pas autologique. Exemple : le mot « court » est autologique car « court » est un mot court. Par contre « long » est hétérologique car « long » est un mot court (et donc il n'est pas long).

Autre exemple : le mot « monosyllabique » est hétérologique alors que « polysyllabique » est autologique.

Dernier exemple : dans le cas présent le mot « noir » est autologique car il est écrit en noir. « Rouge » est par contre hétérologique.

Une fois cela posé voici l'énoncé du paradoxe :

Le mot « hétérologique » est-il autologique ou hétérologique ?

Re: Enigmes et paradoxes

Posté : 28 mars 2023 11:58
par UBUROI
Le Sage Libéral a écrit :
14 juillet 2022 17:56
Le Sage Libéral a écrit :
04 juillet 2022 16:31
Le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes existe-t-il ?

Par signe j'entends les lettres de l'alphabet, les chiffres, les signes mathématiques usuels (<,>,...).
Deux alternatives possibles :

A. 1. : L'ensemble E des entiers qui peuvent être écrits ou définis en moins de 67 signes est un ensemble fini et l'ensemble des entiers est un ensemble dénombrable. Or tout ensemble dénombrable privé d'un ensemble fini possède un plus petit élément (proposition mathématique assez facile à prouver, si besoin je le ferai). L'ensemble des entiers privé de E correspond à l'ensemble des entiers qui ne peuvent ni être écrits ni être définis en moins de 67 signes et possède ainsi un plus petit élément. La réponse est alors oui : le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes existe.

A. 2. : Supposons que le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes existe, on vient pourtant de le définir en 66 signes (l'expression « le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes » comporte 66 signes). La réponse est alors non.

Une résolution du paradoxe (ou de l'antinomie pour reprendre les mots de W. V. O. Quine) passe par l'introduction des concepts de langage objet et métalangage. Le métalangage est la langage qui permet de tenir un discours à propos du langage objet.

Dans le cas présent, le langage objet sera l'ensemble des expressions qui peuvent être construites à partir des lettres de l'alphabet, des chiffres, des signes mathématiques usuels (<,>,...), exceptés les termes « écrit » et « défini ». Le métalangage est constitué du langage objet auquel on rajoute les termes « écrit » et « défini ».

Enfin pour résoudre le paradoxe, il faut préciser que dans l'énonce E : « Le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes existe-t-il ? », « écrit » signifie « écrit dans le langage objet » et « défini » signifie « défini dans le langage objet ».

Une fois cela posé, l'alternative A. 2. disparaît en remarquant que le plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini en moins de 67 signes peut se définir dans le métalangage en 66 signes, sans contradiction.

Il existe donc bien un plus petit entier qui ne peut ni être écrit ni être défini (dans le langage objet) en moins de 67 signes mais qu'on peut définir en 66 signes dans le métalangage.
Le Sage Libéral nous a quitté, mais intéressé par son sujet sur l'industrie chimique, j'ai suivi son court parcours ici, et je note que le Sage fait une erreur "de style":
Deux alternatives possibles
...c'est un pléonasme. Deux solutions à un problème, c'est "une alternative". Nul besoin de "monter en haut!" :hehe: