Redécoupage électoral : le PS crie à la manipulation
Posté : 30 juillet 2009 12:02
Redécoupage électoral : le PS crie à la manipulation, le gouvernement se justifie
30/07/09
La nouvelle carte électorale pour les législatives de 2012 a été présentée hier en Conseil des ministres. Furieuse, l'opposition socialiste promet d'utiliser « toutes les voies de recours ».
Le projet définitif de redécoupage des circonscriptions législatives a été présenté hier en Conseil des ministres. Il a été effectué selon des critères « objectifs et transparents », a assuré Alain Marleix, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur qui l'a piloté. Ce dernier rappelle que ce travail a reçu une double validation : celle d'une commission indépendante présidée par l'ancien président du Conseil constitutionnel, Yves Guéna, et celle du Conseil d'Etat. « Nous avons pris en compte un certain nombre de leurs recommandations », a rappelé Alain Marleix. « 50 % seulement », lui a rétorqué Christophe Borgel, le secrétaire national du PS en charge des élections, qui a immédiatement annoncé que le PS « va utiliser toutes les voies de recours », et qu'il déposera dans « un premier temps » un recours contentieux devant le Conseil d'Etat.
« Nous avons effectué des simulations sur la base des chiffres du ministère de l'Intérieur communiqués à l'issue des dernières élections législatives de 2007 et nous les avons appliqués à la nouvelle carte électorale », a-t-il expliqué. Selon lui, ce n'est pas, comme le prétend Alain Marleix, 18 circonscriptions de gauche et 15 de droite qui disparaîtraient, mais 23 de gauche de 10 de droite. Parallèlement, sur les 33 circonscriptions créées, il y en aurait 9 de gauche et 24 de droite. Pour Benoît Hamon, le porte-parole du PS, ce redécoupage permettra en 2012 à l'UMP d'« empocher 30 sièges de plus » à l'Assemblée, « sur la base des résultats de 2007 ». Pis, « pour que nous puissions envisager demain avoir une majorité de sièges, il faudrait que nous réunissions 51,3 % des suffrages exprimés dans une élection législative ». La députée PS Aurélie Filippetti, dont la circonscription en Moselle doit être supprimée selon le projet, estime que la réforme supprime « la possibilité d'alternance ». Mais lors du dernier redécoupage effectué en 1986 par Charles Pasqua « nous avions déjà un certain nombre de critiques. Elles n'ont pas empêché quatre alternances depuis », s'est amusé à lui répondre le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel.
Défendre « la proportionnelle »
De son côté, le PCF a fait entendre une petite musique différente. « La bataille prioritaire à mener est le combat pour la proportionnelle, surtout dans un moment où la réforme des collectivités territoriales aura des conséquences très lourdes pour la vie des Français », a affirmé Olivier Dartigolles, porte-
parole du parti qui « s'étonne que le PS ne mène pas ce combat pour une élection législative au scrutin proportionnel - la bataille qu'il faut mener en riposte au gouvernement -, à moins que le PS ne soit tenté de nouveau par une stratégie hégémonique. »
RENAUD CZARNES, Les Echos