Vers une revalorisation de 4,9 % des retraites complémentaires
Posté : 05 octobre 2023 09:11
"Vers une revalorisation de 4,9 % des retraites complémentaires
Syndicats et patronat doivent encore signer l’accord décroché dans la nuit de mercredi à jeudi, mais plusieurs organisations ont jugé l’accord « équilibré ».
Les retraités du privé toucheront bientôt davantage. À partir du mercredi 1er novembre, leurs pensions complémentaires vont être revalorisées de 4,9 %, au niveau de l'inflation, ont annoncé les organisations syndicales et patronales gestionnaires du régime Agirc-Arrco, qui doivent encore signer l'accord décroché dans la nuit du mercredi 4 au jeudi 5 octobre. Sans définitivement promettre de signer, plusieurs organisations, dont la CFDT et le Medef, ont jugé l'accord « équilibré ». La date butoir pour signer l'accord a été fixée au mercredi 11 octobre.
Entre 2024 et 2026, la revalorisation des pensions pourrait être moindre : en fonction de la conjoncture économique, la hausse pourrait être sous-indexée de maximum 0,4 point en dessous de l'inflation. Mais le conseil d'administration de l'organisme paritaire pourra choisir de la ramener au niveau de l'inflation.
Le malus va disparaître
Autre évolution en faveur des anciens salariés du privé : le « malus », décote temporaire de 10 % qui s'appliquait depuis 2019 sur les pensions de nombreux retraités pourtant partis en ayant réuni toutes les conditions légales, sera supprimé dès le 1er décembre pour les nouveaux retraités, puis à partir d'avril pour l'ensemble des retraités concernés, ont-ils indiqué.
Ce « malus » visait à inciter les salariés à travailler un an de plus alors même qu'ils avaient atteint toutes les conditions légales pour partir. À défaut, ils voyaient leur pension amputée de 10 % pendant trois ans. A contrario, un bonus était accordé pour deux à quatre ans de travail supplémentaire. Il sera conservé pour ceux qui ne sont pas touchés par la réforme.
L'Agirc-Arrco verse chaque année près de 90 milliards d'euros à 13 millions de retraités. Cette part complémentaire représente entre 20 % de la pension totale pour les salariés précaires et 60 % pour certains cadres.
Refus du tuyau financier vers l'État
Outre ce projet d'accord, syndicats et patronat ont aussi montré un front commun face aux velléités de l'exécutif de ponctionner les réserves de l'Agirc-Arrco, ce que le négociateur de FO Michel Beaugas estime être un « détournement de fonds ». L'exécutif réclame un à trois milliards annuel à l'Agirc-Arrco d'ici à 2030, qu'il a d'abord présentés comme une participation au relèvement du minimum contributif (petites pensions) prévu par sa réforme des retraites pour finalement évoquer un devoir de « solidarité » entre régimes en vue d'un « retour à l'équilibre » global.
Il menace, sinon, de se servir dans les caisses. L'exécutif argue de la bonne santé financière du régime, ses 68 milliards de réserves, et de nouvelles recettes apportées par la réforme des retraites (estimées par l'Agirc-Arrco à 22 milliards sur quinze ans)."
D'après les syndicats, une telle ponction mettrait en péril l'Agirc-Arrco et ses capacités à augmenter les pensions à l'avenir. Selon une source proche du dossier, un milliard équivaut à 1,1 % de revalorisation. Le régime fonctionne aussi avec une « règle d'or » qui impose de conserver six mois de versements d'avance en réserve sur un horizon de quinze ans. « On résiste tous. On refuse de signer un chèque au gouvernement », a résumé Christelle Thieffinne (CFE-CGC).
Les partenaires sociaux ont choisi de ne prévoir dans leur accord aucun « tuyau financier vers l'État ». Mais un article prévoit le lancement de travaux visant à des mesures de « solidarité » internes au régime, via un groupe de travail, en vue d'un nouvel accord d'ici à la fin du premier semestre 2024. La CPME a regretté auprès de la presse que cet accord ne fasse pas directement référence aux petites pensions.
Ils souhaitent qu'un éventuel futur coup de pouce aux petites retraites soit uniquement « fléché » sur ceux qui dépendent de l'Agirc Arrco, pas du régime général.
Les partenaires sociaux cherchaient la parade « pour que ça n'aille qu'à ceux qui ont moins de 85 % du smic et dépendent de l'Agirc Arrco », pas du régime général, a expliqué Pascale Coton (CFTC).
« Malgré les pressions de l'exécutif au cours de cette négociation, les partenaires sociaux ont avancé ensemble », s'est réjouie la négociatrice du Medef Diane Milleron-Deperrois. « On a un équilibre entre la préservation du pouvoir d'achat des retraités et la pérennité financière du régime dans la durée », négocié « indépendamment ». « Si le gouvernement s'obstinait, il devrait en porter la responsabilité », a-t-elle dit.
Avec la conférence sociale dès le 16 octobre, les organisations auront « suffisamment d'espace pour s'exprimer auprès de la Première ministre, a souligné le négociateur de FO. Peut-être qu'elle entendra raison. »"
https://www.lepoint.fr/economie/syndica ... or=CS3-190
Syndicats et patronat doivent encore signer l’accord décroché dans la nuit de mercredi à jeudi, mais plusieurs organisations ont jugé l’accord « équilibré ».
Les retraités du privé toucheront bientôt davantage. À partir du mercredi 1er novembre, leurs pensions complémentaires vont être revalorisées de 4,9 %, au niveau de l'inflation, ont annoncé les organisations syndicales et patronales gestionnaires du régime Agirc-Arrco, qui doivent encore signer l'accord décroché dans la nuit du mercredi 4 au jeudi 5 octobre. Sans définitivement promettre de signer, plusieurs organisations, dont la CFDT et le Medef, ont jugé l'accord « équilibré ». La date butoir pour signer l'accord a été fixée au mercredi 11 octobre.
Entre 2024 et 2026, la revalorisation des pensions pourrait être moindre : en fonction de la conjoncture économique, la hausse pourrait être sous-indexée de maximum 0,4 point en dessous de l'inflation. Mais le conseil d'administration de l'organisme paritaire pourra choisir de la ramener au niveau de l'inflation.
Le malus va disparaître
Autre évolution en faveur des anciens salariés du privé : le « malus », décote temporaire de 10 % qui s'appliquait depuis 2019 sur les pensions de nombreux retraités pourtant partis en ayant réuni toutes les conditions légales, sera supprimé dès le 1er décembre pour les nouveaux retraités, puis à partir d'avril pour l'ensemble des retraités concernés, ont-ils indiqué.
Ce « malus » visait à inciter les salariés à travailler un an de plus alors même qu'ils avaient atteint toutes les conditions légales pour partir. À défaut, ils voyaient leur pension amputée de 10 % pendant trois ans. A contrario, un bonus était accordé pour deux à quatre ans de travail supplémentaire. Il sera conservé pour ceux qui ne sont pas touchés par la réforme.
L'Agirc-Arrco verse chaque année près de 90 milliards d'euros à 13 millions de retraités. Cette part complémentaire représente entre 20 % de la pension totale pour les salariés précaires et 60 % pour certains cadres.
Refus du tuyau financier vers l'État
Outre ce projet d'accord, syndicats et patronat ont aussi montré un front commun face aux velléités de l'exécutif de ponctionner les réserves de l'Agirc-Arrco, ce que le négociateur de FO Michel Beaugas estime être un « détournement de fonds ». L'exécutif réclame un à trois milliards annuel à l'Agirc-Arrco d'ici à 2030, qu'il a d'abord présentés comme une participation au relèvement du minimum contributif (petites pensions) prévu par sa réforme des retraites pour finalement évoquer un devoir de « solidarité » entre régimes en vue d'un « retour à l'équilibre » global.
Il menace, sinon, de se servir dans les caisses. L'exécutif argue de la bonne santé financière du régime, ses 68 milliards de réserves, et de nouvelles recettes apportées par la réforme des retraites (estimées par l'Agirc-Arrco à 22 milliards sur quinze ans)."
D'après les syndicats, une telle ponction mettrait en péril l'Agirc-Arrco et ses capacités à augmenter les pensions à l'avenir. Selon une source proche du dossier, un milliard équivaut à 1,1 % de revalorisation. Le régime fonctionne aussi avec une « règle d'or » qui impose de conserver six mois de versements d'avance en réserve sur un horizon de quinze ans. « On résiste tous. On refuse de signer un chèque au gouvernement », a résumé Christelle Thieffinne (CFE-CGC).
Les partenaires sociaux ont choisi de ne prévoir dans leur accord aucun « tuyau financier vers l'État ». Mais un article prévoit le lancement de travaux visant à des mesures de « solidarité » internes au régime, via un groupe de travail, en vue d'un nouvel accord d'ici à la fin du premier semestre 2024. La CPME a regretté auprès de la presse que cet accord ne fasse pas directement référence aux petites pensions.
Ils souhaitent qu'un éventuel futur coup de pouce aux petites retraites soit uniquement « fléché » sur ceux qui dépendent de l'Agirc Arrco, pas du régime général.
Les partenaires sociaux cherchaient la parade « pour que ça n'aille qu'à ceux qui ont moins de 85 % du smic et dépendent de l'Agirc Arrco », pas du régime général, a expliqué Pascale Coton (CFTC).
« Malgré les pressions de l'exécutif au cours de cette négociation, les partenaires sociaux ont avancé ensemble », s'est réjouie la négociatrice du Medef Diane Milleron-Deperrois. « On a un équilibre entre la préservation du pouvoir d'achat des retraités et la pérennité financière du régime dans la durée », négocié « indépendamment ». « Si le gouvernement s'obstinait, il devrait en porter la responsabilité », a-t-elle dit.
Avec la conférence sociale dès le 16 octobre, les organisations auront « suffisamment d'espace pour s'exprimer auprès de la Première ministre, a souligné le négociateur de FO. Peut-être qu'elle entendra raison. »"
https://www.lepoint.fr/economie/syndica ... or=CS3-190