«Dictateur sans élection» : Trump lance une deuxième salve de critiques contre Zelensky
Posté : 19 février 2025 18:37
Et si finalement Trump était un agent Russe ?...
Repris au vol par son homologue ukrainien après avoir enchaîné les déclarations saugrenues à son encontre mardi 18 février, le président américain a repris ses invectives, mercredi 19 février.
Raidissement des relations entre Kyiv et Washington, épisode 2. Donald Trump a qualifié mercredi 19 février Volodymyr Zelensky de «dictateur sans élection». Une nouvelle accusation sans fondement qui fait suite aux reproches formulés la veille en conférence de presse, auxquels le leader ukrainien avait répondu. Le républicain y avait enchaîné les allégations, fausses ou infondées, sur l’impopularité de son homologue, un détournement des aides américaines et est même allé jusqu’à l’accuser d’être responsable de l’invasion russe.
Interrogé dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, le milliardaire républicain avait tempêté contre Volodymyr Zelensky, qui avait eu l’outrecuidance de critiquer les discussions russo-américaines mardi en Arabie saoudite – sans la participation des Européens ni de Kyiv. «Je suis très déçu» de ces propos, a tancé Trump, avant de lancer : «Aujourd’hui j’ai entendu “oh nous n’étions pas invités”. Et bien, vous avez été là depuis trois ans. Vous auriez dû y mettre un terme il y a trois ans», a-t-il déclaré. Avant de lancer, à l’adresse du leader ukrainien : «Vous n’auriez jamais dû commencer» la guerre.
En Floride, revenant sur ces discussions de haut niveau entre responsables russes et américains, lors desquelles Washington et Moscou se sont entendus pour nommer des négociateurs sur la guerre, le président américain a jugé qu’elles avaient été «très bonnes» et il s’est dit «bien plus confiant» en la possibilité d’un accord pour mettre fin à la guerre. «La Russie veut faire quelque chose. Ils veulent mettre un terme à la barbarie sauvage», a assuré le milliardaire républicain. Interrogé par ailleurs sur une éventuelle rencontre avec Vladimir Poutine avant la fin du mois, Donald Trump a simplement hoché la tête et répondu : «Probablement».
Lors de sa conférence à Mar-a-Lago, le chef d’Etat américain a aussi reproché à l’Ukraine d’avoir détourné une partie des aides depuis le début du conflit. «Le président Zelensky m’a dit la semaine dernière qu’il ne savait pas où était la moitié de l’argent qu’on leur a donné», a-t-il soutenu, avant de critiquer l’absence d’élections en Ukraine depuis l’invasion russe. «Nous avons une situation où nous n’avons pas eu d’élections en Ukraine, où nous avons une loi martiale essentiellement et où le dirigeant de l’Ukraine – je suis désolé de le dire – mais il est à 4 % d’opinions favorables», a-t-il déclaré, dans un mensonge flagrant, le taux d’approbation de Zelensky se situant plutôt à 57% d’opinion positive selon un sondage réalisé ce jour.
Interrogé sur l’idée, qui émerge et divise des pays européens, d’envoyer des troupes européennes de maintien de la paix en Ukraine, Donald Trump semble la voir d’un bon œil : «S’ils veulent faire cela, c’est super. J’y suis totalement favorable.» Il a aussi confirmé que les Etats-Unis «n’ont pas à en envoyer là-bas, parce que, vous savez, nous sommes très loin».
Zelensky veut la «fin à la guerre» en 2025
Volodymyr Zelensky n’a pas tardé à réagir à ces attaques. En conférence de presse, il a estimé ce mercredi à la mi-journée que le président républicain, qu’il «respectait […] malheureusement beaucoup en tant que leader du peuple américain», vit désormais «dans un espace de désinformation» russe. Il a également accusé le président républicain d’aider Vladimir Poutine à sortir de son «isolement» international en acceptant des pourparlers bilatéraux à Ryad. Le président Ukrainien n’a pas manqué de rappelé sa volonté de mettre «fin à la guerre» avec la Russie en 2025 en demandant «des garanties de sécurité» de la part de ses alliés occidentaux.
Les propos de Trump ont évidemment réjoui Moscou. «C’est un signal qu’il comprend notre position», a affirmé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, devant les députés russes, alors que Vladimir Poutine a évalué «positivement» les premières discussions entre Washington et le Kremlin. La France affiche pour sa part sa perplexité, par la voix de la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas. A la sortie du Conseil des ministres, elle a fait savoir qu’Emmanuel Macron a évoqué ce mercredi matin à l’Elysée «la position des Etats-Unis au travers des propos divers et variés et souvent peu compréhensibles [exprimés] par le président Trump», dont «on cherche la cohérence dans le temps», a-t-elle souligné. Avant d’enchaîner : «Les déclarations d’hier sont dans cette lignée (..) Nous ne comprenons pas très bien la logique américaine».
En marge de l’effervescence diplomatique, les frappes russes se sont poursuivies ce mercredi en Ukraine, sur la ville d’Odessa : «14 écoles, 13 jardins d’enfants et une grande zone résidentielle (plus de 500 logements) sont maintenant sans électricité et sans chauffage», a déploré son maire Guennadiï Troukhanov. L’armée russe pilonne depuis trois ans l’infrastructure énergétique et civile ukrainienne, en plus de bombarder des villes et villages de l’Ukraine.
Mise à jour à 12h47, avec l’ajout des déclarations de Volodymyr Zelensky, Sergueï Lavrov et Sophie Primas, puis à 17h06 avec les dernières accusations de Donald Trump.
https://www.liberation.fr/international ... WDQOLICCQ/
Repris au vol par son homologue ukrainien après avoir enchaîné les déclarations saugrenues à son encontre mardi 18 février, le président américain a repris ses invectives, mercredi 19 février.
Raidissement des relations entre Kyiv et Washington, épisode 2. Donald Trump a qualifié mercredi 19 février Volodymyr Zelensky de «dictateur sans élection». Une nouvelle accusation sans fondement qui fait suite aux reproches formulés la veille en conférence de presse, auxquels le leader ukrainien avait répondu. Le républicain y avait enchaîné les allégations, fausses ou infondées, sur l’impopularité de son homologue, un détournement des aides américaines et est même allé jusqu’à l’accuser d’être responsable de l’invasion russe.
Interrogé dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, le milliardaire républicain avait tempêté contre Volodymyr Zelensky, qui avait eu l’outrecuidance de critiquer les discussions russo-américaines mardi en Arabie saoudite – sans la participation des Européens ni de Kyiv. «Je suis très déçu» de ces propos, a tancé Trump, avant de lancer : «Aujourd’hui j’ai entendu “oh nous n’étions pas invités”. Et bien, vous avez été là depuis trois ans. Vous auriez dû y mettre un terme il y a trois ans», a-t-il déclaré. Avant de lancer, à l’adresse du leader ukrainien : «Vous n’auriez jamais dû commencer» la guerre.
En Floride, revenant sur ces discussions de haut niveau entre responsables russes et américains, lors desquelles Washington et Moscou se sont entendus pour nommer des négociateurs sur la guerre, le président américain a jugé qu’elles avaient été «très bonnes» et il s’est dit «bien plus confiant» en la possibilité d’un accord pour mettre fin à la guerre. «La Russie veut faire quelque chose. Ils veulent mettre un terme à la barbarie sauvage», a assuré le milliardaire républicain. Interrogé par ailleurs sur une éventuelle rencontre avec Vladimir Poutine avant la fin du mois, Donald Trump a simplement hoché la tête et répondu : «Probablement».
Lors de sa conférence à Mar-a-Lago, le chef d’Etat américain a aussi reproché à l’Ukraine d’avoir détourné une partie des aides depuis le début du conflit. «Le président Zelensky m’a dit la semaine dernière qu’il ne savait pas où était la moitié de l’argent qu’on leur a donné», a-t-il soutenu, avant de critiquer l’absence d’élections en Ukraine depuis l’invasion russe. «Nous avons une situation où nous n’avons pas eu d’élections en Ukraine, où nous avons une loi martiale essentiellement et où le dirigeant de l’Ukraine – je suis désolé de le dire – mais il est à 4 % d’opinions favorables», a-t-il déclaré, dans un mensonge flagrant, le taux d’approbation de Zelensky se situant plutôt à 57% d’opinion positive selon un sondage réalisé ce jour.
Interrogé sur l’idée, qui émerge et divise des pays européens, d’envoyer des troupes européennes de maintien de la paix en Ukraine, Donald Trump semble la voir d’un bon œil : «S’ils veulent faire cela, c’est super. J’y suis totalement favorable.» Il a aussi confirmé que les Etats-Unis «n’ont pas à en envoyer là-bas, parce que, vous savez, nous sommes très loin».
Zelensky veut la «fin à la guerre» en 2025
Volodymyr Zelensky n’a pas tardé à réagir à ces attaques. En conférence de presse, il a estimé ce mercredi à la mi-journée que le président républicain, qu’il «respectait […] malheureusement beaucoup en tant que leader du peuple américain», vit désormais «dans un espace de désinformation» russe. Il a également accusé le président républicain d’aider Vladimir Poutine à sortir de son «isolement» international en acceptant des pourparlers bilatéraux à Ryad. Le président Ukrainien n’a pas manqué de rappelé sa volonté de mettre «fin à la guerre» avec la Russie en 2025 en demandant «des garanties de sécurité» de la part de ses alliés occidentaux.
Les propos de Trump ont évidemment réjoui Moscou. «C’est un signal qu’il comprend notre position», a affirmé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, devant les députés russes, alors que Vladimir Poutine a évalué «positivement» les premières discussions entre Washington et le Kremlin. La France affiche pour sa part sa perplexité, par la voix de la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas. A la sortie du Conseil des ministres, elle a fait savoir qu’Emmanuel Macron a évoqué ce mercredi matin à l’Elysée «la position des Etats-Unis au travers des propos divers et variés et souvent peu compréhensibles [exprimés] par le président Trump», dont «on cherche la cohérence dans le temps», a-t-elle souligné. Avant d’enchaîner : «Les déclarations d’hier sont dans cette lignée (..) Nous ne comprenons pas très bien la logique américaine».
En marge de l’effervescence diplomatique, les frappes russes se sont poursuivies ce mercredi en Ukraine, sur la ville d’Odessa : «14 écoles, 13 jardins d’enfants et une grande zone résidentielle (plus de 500 logements) sont maintenant sans électricité et sans chauffage», a déploré son maire Guennadiï Troukhanov. L’armée russe pilonne depuis trois ans l’infrastructure énergétique et civile ukrainienne, en plus de bombarder des villes et villages de l’Ukraine.
Mise à jour à 12h47, avec l’ajout des déclarations de Volodymyr Zelensky, Sergueï Lavrov et Sophie Primas, puis à 17h06 avec les dernières accusations de Donald Trump.
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