Les journalistes de «Libération» ont-ils la climatisation au bureau ?
Posté : 05 juillet 2025 07:42
Voilà qui devrait rassurer les électeurs de droite et d'extrême droite de ce forum.
Des éditorialistes suggèrent que notre rédaction aurait osé critiquer la clim alors qu’elle tournerait à plein régime dans nos locaux. Spoiler : on n’en a pas.
La une de Libération du mercredi 2 juillet, consacrée à l’usage grandissant de la climatisation en France, a visiblement provoqué une bouffée de chaleur du côté des commentateurs de droite et d’extrême droite. Dans son édito, notre directeur délégué de la rédaction, Paul Quinio, rappelait que si «la climatisation de certains lieux stratégiques ou collectifs restera encore pour de nombreuses années la solution», le plan massif de climatisation défendu par Marine Le Pen et Eric Ciotti constitue «un contresens écologique». Notamment parce que son utilisation multiplie la consommation d’électricité – et donc, ces jours-ci, d’énergie produite par des centrales à gaz.
Dans l’émission les Grandes Gueules sur RMC, un bandeau volontairement provocateur – «La clim est-elle d’extrême droite ?» – a suffi à déclencher une salve de critiques contre notre journal. Habituée aux outrances, la chroniqueuse Barbara Lefebvre s’est lancée dans une tirade moqueuse : «Les journalistes de Libération, j’imagine qu’ils travaillent à l’éventail en ce moment ? […] Parce que j’imagine bien qu’ils n’ont pas la clim, n’est-ce pas ? […] Ou en tout cas, s’ils l’ont, j’espère que le directeur de la rédaction a fait arrêter la clim, arrêter ce crime majeur.» Amère, la médiatique enseignante – qui n’aime pas la clim parce qu’elle lui a transmis une fois la légionellose – a poursuivi en accusant les journalistes de Libé de «se foutre du monde». Et d’estimer que si la climatisation pour une personne âgée dans un Ehpad ou un hôpital est prioritaire, «un journaliste à Libé, ce n’est effectivement pas prioritaire pour avoir à subir la clim».
Sur Europe 1, même musique : le journaliste Eliot Deval a demandé à ses invités de commenter notre une. Pour Erik Tegnér, à la tête du média d’extrême droite Frontières, «ces gens-là sont des hypocrites ! Moi, j’aimerais bien aller voir les bureaux de Libé et voir s’il y a de la climatisation». Avant d’ironiser en imaginant qu’«il faudrait presque lancer une forme de commission d’enquête. On se rendra dans tous les médias de gauche, on vérifiera s’ils sont, ou non, d’extrême droite, parce qu’avoir la climatisation aujourd’hui, c’est d’extrême droite».
D’autres commentaires de lecteurs et d’internautes ont également interrogé notre journal sur son usage de la climatisation. «Genre y a pas la clim à Libé», a ainsi écrit un utilisateur d’Instagram. Réaction d’un autre lecteur : «C’est débile. C’est comme si tu reprochais à Libé de faire un article sur les végétariens alors qu’ils ne le sont pas ! Et le jour où ils feront un article sur les bienfaits du naturisme, tu leur reprocheras d’être habillés ?»
Puisqu’il semble urgent d’apaiser ces inquiétudes existentielles, CheckNews révèle ici l’état réel de l’arsenal anti-canicule de nos bureaux, situés dans le XIIIe arrondissement de Paris.
Nos locaux, répartis sur trois niveaux (un sous-sol, un rez-de-chaussée et un premier étage), ne sont pas équipés de climatisation. Lors des travaux précédant notre emménagement en décembre 2022, la direction avait choisi de s’en passer, invoquant des raisons écologiques.
Résultat : selon les relevés de température effectués mardi 1er juillet, il a fait entre 29 et 34°C au plus chaud de la journée, à 17 heures.
Pour lutter contre la chaleur, les employés de Libération peuvent compter sur des ventilateurs de plafond, posés avant l’emménagement. Et face à la canicule de ce début de mois de juillet, quelques rafraîchisseurs d’air ont été achetés. Il s’agit d’appareils d’appoint de 50 W, sous forme de tours sur 4 roulettes, dotés d’un réservoir d’eau et d’un système de ventilation. Mais comme l’indique la fiche technique de ces appareils, ils permettent d’«obtenir une brise rafraîchissante mais ne refroidiront pas la pièce». Selon les relevés effectués par un collègue, l’activation des ventilateurs de plafond et des rafraîchisseurs d’appoint ont permis de faire passer la température de 34°C à 32°C dans les services les plus chauds du journal. Rien à voir, donc, avec une climatisation.
Pour ne rien vous cacher, la direction des ressources humaines a également mis en place, face aux fortes chaleurs de cette semaine, un plan de télétravail exceptionnel, pour que les salariés restent chez eux si les conditions y sont plus supportables. A défaut, les employés sur place ont été invités à privilégier les espaces les plus frais du bâtiment.
https://www.liberation.fr/checknews/les ... YDGNTUEXE/
Des éditorialistes suggèrent que notre rédaction aurait osé critiquer la clim alors qu’elle tournerait à plein régime dans nos locaux. Spoiler : on n’en a pas.
La une de Libération du mercredi 2 juillet, consacrée à l’usage grandissant de la climatisation en France, a visiblement provoqué une bouffée de chaleur du côté des commentateurs de droite et d’extrême droite. Dans son édito, notre directeur délégué de la rédaction, Paul Quinio, rappelait que si «la climatisation de certains lieux stratégiques ou collectifs restera encore pour de nombreuses années la solution», le plan massif de climatisation défendu par Marine Le Pen et Eric Ciotti constitue «un contresens écologique». Notamment parce que son utilisation multiplie la consommation d’électricité – et donc, ces jours-ci, d’énergie produite par des centrales à gaz.
Dans l’émission les Grandes Gueules sur RMC, un bandeau volontairement provocateur – «La clim est-elle d’extrême droite ?» – a suffi à déclencher une salve de critiques contre notre journal. Habituée aux outrances, la chroniqueuse Barbara Lefebvre s’est lancée dans une tirade moqueuse : «Les journalistes de Libération, j’imagine qu’ils travaillent à l’éventail en ce moment ? […] Parce que j’imagine bien qu’ils n’ont pas la clim, n’est-ce pas ? […] Ou en tout cas, s’ils l’ont, j’espère que le directeur de la rédaction a fait arrêter la clim, arrêter ce crime majeur.» Amère, la médiatique enseignante – qui n’aime pas la clim parce qu’elle lui a transmis une fois la légionellose – a poursuivi en accusant les journalistes de Libé de «se foutre du monde». Et d’estimer que si la climatisation pour une personne âgée dans un Ehpad ou un hôpital est prioritaire, «un journaliste à Libé, ce n’est effectivement pas prioritaire pour avoir à subir la clim».
Sur Europe 1, même musique : le journaliste Eliot Deval a demandé à ses invités de commenter notre une. Pour Erik Tegnér, à la tête du média d’extrême droite Frontières, «ces gens-là sont des hypocrites ! Moi, j’aimerais bien aller voir les bureaux de Libé et voir s’il y a de la climatisation». Avant d’ironiser en imaginant qu’«il faudrait presque lancer une forme de commission d’enquête. On se rendra dans tous les médias de gauche, on vérifiera s’ils sont, ou non, d’extrême droite, parce qu’avoir la climatisation aujourd’hui, c’est d’extrême droite».
D’autres commentaires de lecteurs et d’internautes ont également interrogé notre journal sur son usage de la climatisation. «Genre y a pas la clim à Libé», a ainsi écrit un utilisateur d’Instagram. Réaction d’un autre lecteur : «C’est débile. C’est comme si tu reprochais à Libé de faire un article sur les végétariens alors qu’ils ne le sont pas ! Et le jour où ils feront un article sur les bienfaits du naturisme, tu leur reprocheras d’être habillés ?»
Puisqu’il semble urgent d’apaiser ces inquiétudes existentielles, CheckNews révèle ici l’état réel de l’arsenal anti-canicule de nos bureaux, situés dans le XIIIe arrondissement de Paris.
Nos locaux, répartis sur trois niveaux (un sous-sol, un rez-de-chaussée et un premier étage), ne sont pas équipés de climatisation. Lors des travaux précédant notre emménagement en décembre 2022, la direction avait choisi de s’en passer, invoquant des raisons écologiques.
Résultat : selon les relevés de température effectués mardi 1er juillet, il a fait entre 29 et 34°C au plus chaud de la journée, à 17 heures.
Pour lutter contre la chaleur, les employés de Libération peuvent compter sur des ventilateurs de plafond, posés avant l’emménagement. Et face à la canicule de ce début de mois de juillet, quelques rafraîchisseurs d’air ont été achetés. Il s’agit d’appareils d’appoint de 50 W, sous forme de tours sur 4 roulettes, dotés d’un réservoir d’eau et d’un système de ventilation. Mais comme l’indique la fiche technique de ces appareils, ils permettent d’«obtenir une brise rafraîchissante mais ne refroidiront pas la pièce». Selon les relevés effectués par un collègue, l’activation des ventilateurs de plafond et des rafraîchisseurs d’appoint ont permis de faire passer la température de 34°C à 32°C dans les services les plus chauds du journal. Rien à voir, donc, avec une climatisation.
Pour ne rien vous cacher, la direction des ressources humaines a également mis en place, face aux fortes chaleurs de cette semaine, un plan de télétravail exceptionnel, pour que les salariés restent chez eux si les conditions y sont plus supportables. A défaut, les employés sur place ont été invités à privilégier les espaces les plus frais du bâtiment.
https://www.liberation.fr/checknews/les ... YDGNTUEXE/