L’exécution provisoire des peines, le RN et les «sacrés faux culs» de chez LR
Posté : 26 septembre 2025 20:28
LR de quoi ?...
Depuis jeudi, droite et extrême droite unissent leurs voix pour dénoncer l’application de l’exécution provisoire des peines prononcées contre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.
Depuis l’annonce d’une peine de prison avec exécution provisoire à l’encontre de Nicolas Sarkozy, jeudi 25 septembre, de nombreux responsables politiques s’insurgent. Comment ? Une peine peut s’appliquer même en cas d’appel ? Eh oui, bienvenue dans le monde réel de la justice apparemment pas si «laxiste»… Marine Le Pen y a évidemment vu un lien avec sa propre condamnation, en mars, assortie d’une peine d’inéligibilité immédiatement applicable.
«La négation du double degré de juridiction par la voie de la généralisation de l’exécution provisoire par certaines juridictions représente un grand danger, au regard des grands principes de notre droit, au premier rang desquels se trouve la présomption d’innocence», a râlé sur X l’ex-candidate à la présidentielle. Rebelote jeudi soir, sur LCI, avec en prime une mise en cause de l’impartialité des magistrats : «Un certain nombre de magistrats ont une sorte de tableau de chasse où ils essayent d’épingler un maximum de politiques.»
Ancien de l’UMP après une longue carrière dans la magistrature, Jean-Paul Garraud, député européen RN et souvent présenté durant la campagne de 2022 par Marine Le Pen comme son «futur garde des Sceaux», a lui aussi mis une pièce dans la machine à baffes, en allant dans le même sens que la patronne, sur X : «Incarcérer l’ancien président de la République avant qu’il ne soit jugé en appel, alors qu’il est présumé innocent et alors même qu’il est innocenté pour trois chefs de prévention sur quatre, c’est en fait et en droit impensable.»
«La justice a appliqué les lois votées par les parlementaires et qui s’imposent à tous»
Même Gérard Larcher, à droite, y est allé de son petit couplet. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le président du Sénat a dit «partager» le «questionnement grandissant au sein de la société sur l’exécution provisoire d’une condamnation alors que les voies de recours ne sont pas épuisées». Voilà qui tranche un peu avec ses propos du printemps. Après la condamnation de Le Pen, le même Larcher disait au Figaro qu’il y avait une «nécessité d’évaluer la loi».
Mais le boss de la Chambre haute était clair. «Bien sûr, il ne faut pas le nier, cette exécution provisoire déroge au principe de l’appel suspensif mais je rappelle que celle-ci a été mise en place pour prévenir la récidive et protéger la société, déclarait-il. […] Je ne mésestime pas les effets du jugement du tribunal correctionnel de Paris mais je ne suis pas “troublé”. Au fond, la justice a appliqué les lois votées par les parlementaires et qui s’imposent à tous. C’est donc l’Etat de droit et j’y suis attaché naturellement.» «Naturellement», du moins tant que ça ne touche pas à un copain.
«Vengeance»
Au RN, le pas de deux de Larcher a agacé son petit monde. Sur BFM TV vendredi matin, le député Sébastien Chenu s’est payé les élus LR, des «sacrés faux culs», selon lui : «Quand c’est Marine Le Pen, il n’y a pas de problème. Quand c’est Nicolas Sarkozy, ah bah là, finalement, ils considèrent que l’exécution provisoire peut poser problème.» Venu de l’UMP sarkozyste, le député du Nord se gargarise même des «principes» de son camp – l’extrême droite.
Quitte à sortir une énormité, en prenant à partie les députés LR sur le vote de la proposition de loi d’Eric Ciotti visant à interdire l’exécution immédiate de peines d’inéligibilité. «Chacun regardera ce qu’a fait son député LR à ce moment-là», a-t-il balancé. Sauf qu’en juin, à l’Assemblée, l’ex-patron de LR rallié au RN avait retiré son texte, face à la bronca de la gauche et du bloc central. Pas fâché avec les faits, Chenu a dézingué au passage, sur BFM TV, la «politisation d’un certain nombre de magistrats» : «Cette décision a une coloration politique, elle rime avec vengeance.» Rien que ça.
https://www.liberation.fr/politique/lex ... FKBUEWOVE/
Depuis jeudi, droite et extrême droite unissent leurs voix pour dénoncer l’application de l’exécution provisoire des peines prononcées contre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.
Depuis l’annonce d’une peine de prison avec exécution provisoire à l’encontre de Nicolas Sarkozy, jeudi 25 septembre, de nombreux responsables politiques s’insurgent. Comment ? Une peine peut s’appliquer même en cas d’appel ? Eh oui, bienvenue dans le monde réel de la justice apparemment pas si «laxiste»… Marine Le Pen y a évidemment vu un lien avec sa propre condamnation, en mars, assortie d’une peine d’inéligibilité immédiatement applicable.
«La négation du double degré de juridiction par la voie de la généralisation de l’exécution provisoire par certaines juridictions représente un grand danger, au regard des grands principes de notre droit, au premier rang desquels se trouve la présomption d’innocence», a râlé sur X l’ex-candidate à la présidentielle. Rebelote jeudi soir, sur LCI, avec en prime une mise en cause de l’impartialité des magistrats : «Un certain nombre de magistrats ont une sorte de tableau de chasse où ils essayent d’épingler un maximum de politiques.»
Ancien de l’UMP après une longue carrière dans la magistrature, Jean-Paul Garraud, député européen RN et souvent présenté durant la campagne de 2022 par Marine Le Pen comme son «futur garde des Sceaux», a lui aussi mis une pièce dans la machine à baffes, en allant dans le même sens que la patronne, sur X : «Incarcérer l’ancien président de la République avant qu’il ne soit jugé en appel, alors qu’il est présumé innocent et alors même qu’il est innocenté pour trois chefs de prévention sur quatre, c’est en fait et en droit impensable.»
«La justice a appliqué les lois votées par les parlementaires et qui s’imposent à tous»
Même Gérard Larcher, à droite, y est allé de son petit couplet. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le président du Sénat a dit «partager» le «questionnement grandissant au sein de la société sur l’exécution provisoire d’une condamnation alors que les voies de recours ne sont pas épuisées». Voilà qui tranche un peu avec ses propos du printemps. Après la condamnation de Le Pen, le même Larcher disait au Figaro qu’il y avait une «nécessité d’évaluer la loi».
Mais le boss de la Chambre haute était clair. «Bien sûr, il ne faut pas le nier, cette exécution provisoire déroge au principe de l’appel suspensif mais je rappelle que celle-ci a été mise en place pour prévenir la récidive et protéger la société, déclarait-il. […] Je ne mésestime pas les effets du jugement du tribunal correctionnel de Paris mais je ne suis pas “troublé”. Au fond, la justice a appliqué les lois votées par les parlementaires et qui s’imposent à tous. C’est donc l’Etat de droit et j’y suis attaché naturellement.» «Naturellement», du moins tant que ça ne touche pas à un copain.
«Vengeance»
Au RN, le pas de deux de Larcher a agacé son petit monde. Sur BFM TV vendredi matin, le député Sébastien Chenu s’est payé les élus LR, des «sacrés faux culs», selon lui : «Quand c’est Marine Le Pen, il n’y a pas de problème. Quand c’est Nicolas Sarkozy, ah bah là, finalement, ils considèrent que l’exécution provisoire peut poser problème.» Venu de l’UMP sarkozyste, le député du Nord se gargarise même des «principes» de son camp – l’extrême droite.
Quitte à sortir une énormité, en prenant à partie les députés LR sur le vote de la proposition de loi d’Eric Ciotti visant à interdire l’exécution immédiate de peines d’inéligibilité. «Chacun regardera ce qu’a fait son député LR à ce moment-là», a-t-il balancé. Sauf qu’en juin, à l’Assemblée, l’ex-patron de LR rallié au RN avait retiré son texte, face à la bronca de la gauche et du bloc central. Pas fâché avec les faits, Chenu a dézingué au passage, sur BFM TV, la «politisation d’un certain nombre de magistrats» : «Cette décision a une coloration politique, elle rime avec vengeance.» Rien que ça.
https://www.liberation.fr/politique/lex ... FKBUEWOVE/