François Hollande président: l'analyse de Christophe Barbier

Forums et débats des campagnes politiques (Forum ouvert lors d' élections)
Verrouillé
Avatar du membre
tisiphoné
Administrateur
Administrateur
Messages : 124337
Enregistré le : 19 septembre 2007 21:53
Localisation : heavens above
Genre :
Contact :

François Hollande président: l'analyse de Christophe Barbier

Message par tisiphoné » 06 mai 2012 20:21

La France s'est finalement donnée à François Hollande, un "homme neuf", "qui n'a jamais exercé de fonction exécutive" et qui doit désormais "bâtir sa stature de président". La réaction de Christophe Barbier.

François Hollande est le septième président de la Ve République. Pour la première fois, la France a choisi un responsable politique qui n'a jamais exercé de fonction exécutive auparavant. Cela montre à quel point la fonction présidentielle est désacralisée, le peuple cherchant un professionnel pour l'exercer, non plus un hypothétique homme providentiel, ni un personnage transcendant.

Cela montre aussi l'ampleur de la crise et de ses ravages sociaux. Nicolas Sarkozy, comme ses homologues depuis 2008, est battu par la crise: le "Sortez les sortants" est une règle d'airain. C'est pour exorciser l'époque que la France se donne à un homme neuf, qui n'a jamais échoué puisqu'il n'a jamais dirigé. Elle le fait sans illusion démesurée, mais sans hésiter.

Enfin, François Hollande, homme consensuel qui a cultivé lentement en lui l'autorité du chef, transformant l'ascendant qu'il exerçait en privé en atout politique, est aussi l'anti-Sarkozy. Quelque chose s'est brisé, très vite, entre le président élu en 2007 et les Français. De ce divorce psychologique est sorti un antisarkozysme intime, qui n'a pas fléchi jusqu'à la présidentielle et qui explique en grande partie l'échec du sortant. De François Hollande, président qui se promet "normal", les Français attendent modestie et autorité, écoute et fermeté, recherche du consensus et capacité à décider: bref, une alliance des contraires très difficile à réaliser.

Ardu aussi sera, pour le nouveau président, d'être fidèle à son programme tout en prenant en compte la réalité. La perspective des législatives l'empêche d'enterrer de suite les plus coûteuses de ses promesses; la situation économique lui créera sans doute de rapides tracas.

Nul état de grâce pour François Hollande, aucun lyrisme autorisé. Il le sait. Il a construit sur cette ligne, dense et sobre, son personnage de candidat: il lui reste à bâtir de même sa stature de président.

Verrouillé

Retourner vers « ARCHIVES DES ÉLECTIONS »