Tout un symbole. Quasi-absente des médias et toujours inconnue du grand public, Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière, a été la première candidate à déposer ce mercredi midi ses 500 parrainages au Conseil constitutionnel. Une formalité qui, si les paraphes sont validés par les Sages, la qualifie pour le premier tour de l'élection majeure de la Ve République.
Créditée pour l'heure de moins de 1% d'intentions de vote, Nathalie Arthaud mène depuis plusieurs mois une intense campagne de terrain, loin des grands médias nationaux. L'effet de surprise avait donc été soigneusement ménagé, même si la figure de proue du parti trotskiste avait quelque peu vendu la mèche la veille à Nantes.
Comme le veut la tradition du secret à LO, Nathalie Arthaud, professeur de 42 ans qui a la lourde charge de succéder à l'emblématique Arlette Laguiller, n'avait jusqu'alors jamais donné le nombre exact de parrainages dont elle disposait. Sa qualification n'en est pas moins spectaculaire, au moment où d'autres candidats, dont Marine Le Pen, peinent à réunir les 500 signatures requises.
"J'ai déposé les signatures qui m'assurent d'être présente à l'élection présidentielle, je tiens à remercier tous les maires car je sais qu'ils ne partagent pas forcément mes idées mais, par ce geste démocratique, ils ont permis ma candidature", a déclaré Mme Arthaud en sortant du Conseil constitutionnel, devant de nombreux micros et caméras.
"Ce n'est jamais facile" d'obtenir le sésame des 500 signatures, a-t-elle ajouté, car "il faut déployer beaucoup d'énergie, sillonner le pays, aller discuter, convaincre des milliers de maires pour être parrainé et je suis soulagée après ce dépôt", a-t-elle ajouté.
Devant le Conseil constitutionnel, la candidate de LO a fait part de son "soulagement", évoquant "le début de sa campagne dans les médias". À compter du 20 mars, tous les candidats qualifiés pour le premier tour de l'élection présidentielle bénéficieront en effet d'une égalité de traitement médiatique à la télévision et à la radio.
Mais avant cela, il faut donc convaincre 500 élus, parlementaires, maires ou conseillers généraux de vous accorder leur confiance. Une confiance que le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan serait en passe d'obtenir, celui-ci préférant attendre le dernier moment pour confirmer sa qualification. "Ça se passe bien", souffle-t-on dans son équipe.
Pour d'autres, les comptes sont plus difficiles. "Nous avons franchi ce matin (mardi, ndlr) le cap des 430 (parrainages). Les choses progressent" assurait ce mercredi Dominique de Villepin dans Direct Matin. Problème, l'ancien premier ministre n'est pas toujours sûr de son fait en matière de signatures.
Le suspense devrait continuer jusqu'au bout, y compris pour le candidat du NPA, Philippe Poutou, qui n'avait pas dépassé le seuil des 500 promesses de signatures et dont la récolte progresse lentement.
Certains candidats semblent très mal engagés. Corinne Lepage a dénoncé les pressions qui ont entraîné des retraits de promesses. La candidate de Cap21 s'en prend avec virulence dans Le HuffPost à ceux qui veulent l'évincer de la campagne présidentielle. Quant aux micro-candidats, comme le jeune Maxime Verner, 22 ans (400 parrainages), l'écologiste indépendant Jean-Marc Governatori aujourd'hui en grève de la faim (400 parrainages), ou l'ex-FN Carl Lang (380 signatures), leur quête des 500 parrainages semble d'ores et déjà compromise.
Il n'y absolument aucun mérite à exciter les gens. Le vrai héros c'est celui qui apaise.
La laïcité n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l'ordre public.