La société de rapidité !

[Sov Strochnis]

Je reproduis un message écrit à l'instant:

"Dans notre société tout doit aller vite, les mots d'amour, la pensée amoureuse. Notre société est tellement angoissée et stressée que la technologie qu'elle a créé doit forcement être utilisée. A l'époque où il fallait attendre une lettre pour savoir si l'autre vous aimait, il fallait patienter. Aujourd'hui tout est rapide. On loupe son code rapidement, on s'énerve rapidement, on le fait savoir rapidement, on aimerait être aimé rapidement. Bientôt on inventera le portable télépathique et on saura si l'autre pense à nous ou pas dans la journée juste en rentrant dans son cerveau. On ne retient plus les moments vécus, seuls comptent ceux qui nous manquent, il faut combler l'absence de l'autre avec des textos. Tout devient trop rapide, tout doit être rapide. Le couple doit se conformer à ce qui se fait de meilleur, si un couple s'envoie des sms toutes les deux minutes, il faudra en faire autant...Alors qu'il y a à peine plus d'un an, l'attente de revoir l'autre après un ou deux jours sans sms régénérait notre désir de le voir. Aujourd'hui il faut que l'autre nous rassure le plus vite possible sur son amour, car on est des êtres fragiles qui ont besoin d'être entourés. Mais c'est ainsi, si mon amour veut du sms, elle en aura. Ce sera juste répétitif, et à la moindre absence on lui reprochera. Mais quel est ce monde oppressant ? Il faut faire des salutations rituels sur Internet, envoyer des messages par portable, se dire les choses qu'on aime entendre...et les moments où l'on se voit n'ont du coup plus l'impact qu'ils auraient du avoir, noyés dans les déclarations webiques ou par texto."

[bubulle]

"De l'ennuie nait l'envie" dit le dicton..

Je constate tout comme toi cette frénésie de communication stérile aux sentiments, mais comme un devoir. J'ai le recul sur le passé et c'est vrai que les lettres manuscrites véhiculaient ce qu'on n'osait se dire, elle parlaient de l'âme et du coeur,dépositaires des silences des rencontres physiques.

L'image que j'ai d'aujourd'hui, ce n'est pas tant la vitesse que la peur du vide. Cette peur ne viendrait elle pas de cette obligation de n'avoir aucun moment où s'ennuyer ou rêver. Les enfants sont formatés ainsi maintenant, qu'entre l'école, le judo ma musique l'es écrans de tous poils, ils ne savent plus se rencontrer eux même dans la rêverie et l'ennui.
Ca donne les jeunes adultes que je constate. Les rêves sont préfabriqués par la pub et les émissions télévisées de bas étage.( parce que la tél c'est vraiment lamentable 99 % du temps)
On a mis l'enfant au centre du foyer pour en faire un roi, mais un roi SEUL.

[tisiphoné]

Nous avons tous le besoin de d'être rassuré, le besoin de paraitre, d'être reconnu. et en amour, hélas cala ne déroge pas à la règle.

miroir dis moi: qui est la plus belle?

[bubulle]

plus ou moins et ça dépend à quel age ..
l'adulte structuré et axé correctement n'a pas besoin de la réassurance de lui même au travers l'autre , il sait qui il est ..il est suffisamment bon pour lui même.

que chacun ait besoin de plaire ou d'être reconnu , bien sur .. mais être reconnu pour soi même n'est pas convenir à l'autre, à ce que l'autre demande de toi et qui n'est pas toi , c'est même tout le contraire .. et c'est le distingo que je faisais entre passion et amour ..hors comment rester soi même dans la passion ??? impossible .. c'est un état permanent de doute et de plaisir mais aussi de douleur .." un mal qui nous fait du bien " disait Léo Ferré.

la première urgence est de sortir de la demande d'amour et de devenir soi même . Ca ne se fait pas tout seul ..

[Jarod1]

L'équilibre de l'âme ne se résume pas - je parle pour moi- exclusivement à une communication permanente avec la personne aimée.

Nul besoin de recevoir à longueur de journée sms, mail, et autres coups de fils, c'est même prodigieusement gonflant.

On a besoin aussi de relations de travail, amicales ou familiales satisfaisantes par exemple, où même simplement d'être seul avec soi-même pour s'épanouir.

En terme commercial, c'est très dangereux de de n'avoir qu'un seul client, parce que si par hasard, tu le perds, tout s'effondre.

[bubulle]

c'est tout à fait ça .. on existe pas qu'au travers l'autre même si on peut se définir en partie au travers le regard que les autres vous renvoient de vous même . On parle alors d'axage ..

la symbiose ne permet ni de grandir ni de s"ouvrir et surtout pas de devenir soi même ..Chacun, même s'il a un amour dans sa vie a une vie privée .. qui ne regarde pas l'autre.

le comportement symbiotique par excellence est un comportement infantile qui n'amène ien de bon et généralement ne dure pas .

Comme le dit si bien Sov, ça devient vite gonflant .. on se sent phagocité , empêché de vivre .. et empêché d'être soi même .. ça amène généralement à une rupture de laquelle celui qui a un besoin symbiotique sortira meurtri avec un ressenti d'abandon et de frustration ..

voire la racine dans l'enfance ..

généralement les demande de symbiose ou de relation symbiotiques " sucent " très vite l"énergie de l'autre et aura l'effet contraire à celui recherché .

avis aux symbotiques ..;0) laissez les vivre !vos compagnes ou compagnons ;0)

faire un couple ce n'est pas "un et un font un .. mais bien un et un font deux" ..!! alors les expressions comme " sa moitié " ben faut pas ..

[Alogos]

la société de rapidité est aussi la société de consommation. On consomme du sentiment car il renvoit une bonne image, les films "à la française" nous racontent inlassablement la même histoire d'un jeune couple qui se remet en question, et voilà que les "bonnes questions, celles qu'il faut se poser" sont déjà écrites, la scène déjà jouée.
On nous propose des modèles de couple, des façons de vivre, des sentiments tout prèts, en kit : tout est déjà là. Alors c'est la difficile quête de l'autre idéal, l' inaccessible étoile.
L' être humain est complexe et retors. Vite et bien mais je fais à ma façon, pareil que les autres.
On est sans cesse frustré, en manque, en demande ; le malheur, c'est qu'il y a abondance - On rate, on recommence ; pas vu pas pris - on fait comme avec l'ordi ; en surbrillance, clic, supprimé. Place nette pour recommencer.
c'était moins romantique mais plus honnéte dans les 70's : coucher n'est pas aimer. Quelle hyper-conso. de sexe en ce temps-là !
Qu'est-ce qu'il en reste au soir d'une vie ? pourrait-on écrire dans son Journal. Ben, que c'est vite passé.