???NFOGRAPHIE - L'explosion au sein de l'usine AZF aurait été causée par une fuite de carburant pour fusée sur le site industriel voisin, selon une enquête publiée dans Sud Ouest.
Une fuite de carburant pour fusée qui aurait provoqué le réveil de deux bombes dormantes, tapies dans le sol sous l'usine AZF depuis la Seconde Guerre mondiale. Le quotidien régional Sud Ouest publie dans son édition du 29 août les résultats des recherches menées par Laurent Jacob, polytechnicien et ingénieur retraité de l'armement, sur les causes de l'explosion de l'usine AZF en septembre 2001. Des révélations qui risquent de faire du bruit, alors que la cour d'appel de Toulouse doit rendre son arrêt sur le procès AZF le 24 septembre. L'avocat de la mairie de Toulouse a déjà dénoncé un «coup de bluff».
L'ancien directeur de la Compagnie française de l'azote chimique, accompagné par une équipe d'experts, propose un nouveau scénario, éloigné de la thèse officielle. Celle-ci expliquait l'explosion par un mélange malencontreux de deux produits incompatibles, un produit chloré pour piscine avec du nitrate d'ammonium. Trente et une personnes sont mortes lors de l'explosion.
Une fuite de carburant pour fusée
Selon les travaux de Laurent Jacob, c'est une série de réactions en chaîne qui a causé le drame. Dix tonnes d'ergol, le carburant utilisé pour propulser la fusée Ariane, auraient fuitées de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE), voisine d'AZF. Cette fuite aurait provoqué une déflagration, car l'ergol explose à l'air libre. Une déflagration si forte qu'elle aurait fait trembler le sol. C'est ce séisme qui aurait réveillé deux bombes dormantes, tapies sous l'usine AZF, issues des frappes aériennes de l'aviation anglaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Et c'est cette deuxième explosion qui aurait ravagé le quartier de Toulouse.
Pour étayer sa thèse, le spécialiste met notamment en avant des témoignages faisant état d'une odeur de poisson pourri avant le drame, ce qui correspondrait précisément à l'odeur de l'ergol. «La forme et les couleurs des colonnes de fumée décrites par les témoins correspondent à celles provoquées par des explosions souterraines», indique également le quotidien régional.
Reste à expliquer comment et pourquoi l'ergol aurait fuité, en premier lieu. S'il ne peut pas l'assurer, l'auteur n'exclut pas que la fuite d'ergol soit liée à un projet d'attentat. Selon lui, la SNPE faisait l'objet de menaces prises en compte par les services de renseignement. «Après l'attentat du 11 Septembre à New York, les autorités craignaient que des terroristes ne fassent sauter le site dans le but de libérer du phosgène, un gaz suffocant que le vent aurait pu disperser sur Toulouse», affirme Sud Ouest
Thèse peut être moins farfelue que l'explosion de nitrate.....