Jugé plus solide et en meilleure posture judiciaire que le patron du Rassemblement national, son allié niçois pourrait avoir une carte à jouer pour la prochaine présidentielle, notamment auprès des milieux d’affaires.
On vous racontait la semaine dernière l’agitation secouant le Rassemblement national après la publication d’une enquête d’opinion plaçant le président du parti en meilleure position que sa patronne pour 2027. Commandé par un observatoire financé par le milliardaire Pierre-Edouard Stérin, le sondage alimentait l’idée que la sphère libérale-conservatrice avait choisi son candidat…
Observant cette zizanie à l’extrême droite, un cadre Les Républicains se montre sceptique sur le plan B (comme Bardella) : «Il y a une différence entre mener une liste aux européennes et avoir le bouton nucléaire. [Vincent] Bolloré ou Stérin voient son manque d’expérience.» Le même poursuit : «Dans la galaxie catholique, libérale-conservatrice, la crédibilité est importante. Les mecs qui investissent des millions n’ont pas envie d’entendre quelqu’un piquer des crises. Surtout quand ces mecs ont transgressé.» Comprendre : quand des profils d’entrepreneurs, venant de la droite traditionnelle pro-business, longtemps réticents à soutenir le RN, affichent désormais leurs convictions ouvertement…
Pour ce même cadre, Eric Ciotti, l’ex-patron de LR rallié au RN, aurait, lui, une carte à jouer. «Il a goûté au sang lors de la primaire [en 2021]. Il est intellectuellement supérieur à Bardella. Et Bardella n’est pas judiciairement sorti d’affaire.» Pas poursuivi dans l’enquête ayant condamné Le Pen et une vingtaine de figures RN, Jordan Bardella est en revanche visé par une plainte, notamment pour «escroquerie», déposée fin mars par une association anticorruption. Et ce même cadre LR de conclure : «Ciotti joue l’allié fidèle. Mais il a toujours été un excellent lieutenant pour dézinguer. Il saura faire [avec le RN]…» Qui a trahi trahira ?
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