Cahuzac : quand Hollande... et Sarkozy ont su

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tisiphoné
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Cahuzac : quand Hollande... et Sarkozy ont su

Message par tisiphoné » 27 avril 2013 16:18

Pour Marianne, Michel Gonelle, l'homme par qui le scandale Cahuzac est arrivé, raconte tout. Et notamment comment le chef de l’État et son prédécesseur ont appris les turpitudes de l'ancien ministre. Récit.

ncien maire UMP de Villeneuve-sur-Lot (de 1993 à 2001), tendance « gaulliste social », Michel Gonelle collectionne les cartes anciennes, mais pas seulement. En bon avocat, il sait aussi constituer un dossier. Et l'affaire Cahuzac, c'est « son » dossier.

Il lui a même valu d'être voué aux gémonies par tous, à commencer par sa propre famille politique, quand le site Mediapart a dévoilé le scandale. Avec, en prime, une étiquette de « corbeau » collée dans son dos, rôle qu'il dément vigoureusement : « Je n'ai jamais envoyé de lettre anonyme à qui que ce soit ! Je suis avocat, pas procureur. J'ai une robe noire, pas une robe rouge ! »

Cette semaine, il a reçu Marianne dans son cabinet à Agen. Ce qu'il raconte éclaire d'un jour nouveau le scandale Cahuzac.

1. L’Élysée n'a pas voulu savoir

Le 15 décembre 2012, un samedi, Michel Gonelle se trouve place Dauphine, à Paris, à un jet de pierre du Palais de justice.

« En plein désarroi » depuis les premières révélations de Mediapart sur Jérôme Cahuzac, le 4 décembre, il veut écrire à François Hollande pour lui dire tout ce qu'il sait sur son ministre du Budget.

C'est alors qu'il se souvient d'Alain Zabulon : avant de devenir directeur de cabinet adjoint du président de la République, en charge des affaires intérieures et des collectivités locales, ce Martiniquais, ancien préfet de Corrèze, a été sous-préfet de Villeneuve-sur-Lot entre 1997 et 1999.

« Sans lui, assure Michel Gonelle, on n'aurait jamais fait la communauté de communes. J'ai beaucoup de considération pour la façon dont il a porté, à l'époque, la parole de l'Etat, de gueuleton en réunion. C'est un homme chaleureux, honnête, qui a eu maintes fois l'occasion, sur le terrain, de constater combien Jérôme Cahuzac pouvait être borderline. »

Le 15 décembre, donc, Michel Gonelle appelle le standard de l'Elysée : « Je voudrais parler à Alain Zabulon, s'il vous plaît. - C'est urgent ? lui demande une secrétaire. - Oui, et très important. - S'il peut, il vous rappelle. » De fait, le directeur de cabinet adjoint de François Hollande le rappelle cinq minutes plus tard.

- «Vous vous doutez de la raison pour laquelle je vous appelle ? » demande l'avocat.

- « Oui, un petit peu.»

- « J'ai préparé une lettre manuscrite pour le président de la République, il en fera ce qu'il voudra.»

- « Vous pensez bien que c'est très sensible, je vais en référer. »

- « Et ma lettre ? »

- « Attendez, je reviens rapidement vers vous. »

- « Ne pourrait-on pas se voir ? Pas à votre bureau, évidemment. »

- « Je suis très occupé cet après-midi. J'organise l'arbre de Noël de l'Elysée. »

A l'époque, le sujet est d'autant plus brûlant que Michel Gonelle n'a pas admis publiquement détenir une copie du fameux enregistrement qui sera fatal à Cahuzac. La conversation dure plusieurs minutes.

« J'ai raconté en détail à Alain Zabulon tout ce que je savais, affirme l'avocat agenais. Je lui ai expliqué les circonstances dans lesquelles Jérôme Cahuzac avait laissé un premier message sur mon téléphone, en 2000, avant d'appuyer par erreur sur la touche « rappel ». Je lui ai dit comment j'avais sauvegardé ce message, avec l'aide d'un technicien, sur deux mini-CD, dont j'avais confié un des exemplaires à Jean-Louis Bruguière [ancien juge antiterroriste] lorsqu'il s'était présenté à la députation à Villeneuve-sur-Lot...»

Son interlocuteur élyséen, qui semble très attentif, lui pose une ultime question : « Avez-vous encore cet enregistrement ? », « Oui », répond l'avocat. Le téléphone de Gonelle reste silencieux le lundi suivant.

Le mardi, appel de la secrétaire : « Je vous passe M. Zabulon. » S'ensuit un blanc, puis de nouveau : « Il vient de prendre une communication, je vous rappelle. »

« Je n'ai jamais été rappelé », assène l'avocat qui, ce soir-là, connaît son premier contact avec Mediapart. Vers 22 h 30, un journaliste l'interroge sur ses contacts avec l'Elysée. Qui a parlé ? Mystère.

La suite prend la forme d'un communiqué, le lendemain, dans lequel l'Elysée évoque les « explications confuses » de Michel Gonelle, une façon de botter en touche qui reste évidemment en travers de la gorge de l'avocat.

« Pourrais-je exercer ce métier depuis quarante ans si je m'exprimais de manière confuse ? » s'offusque Gonelle, qui décide de prendre au pied de la lettre la suite du communiqué présidentiel : s'il a des éléments, qu'il les transmette à la justice !

Pour l'heure, la justice n'est pas saisie de l'affaire. « En bon petit soldat », Michel Gonelle appelle le juge d'instruction Guillaume Daïeff, qui enquête au tribunal de grande instance de Paris sur une affaire de fraude fiscale. « Je suis à votre disposition », lui annonce-t-il. « Nous sommes deux, répond le juge. Je vais consulter mon collègue. »

La trêve de Noël passe et ce n'est que le 7 janvier que Guillaume Daïeff le rappelle. « Formalisez votre demande par une lettre », lui demande-t-il. Gonelle s'exécute le jour même.

Le lendemain, le parquet de Paris annonce l'ouverture d'une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale ». Une semaine plus tard, Gonelle est convoqué à Bordeaux par un capitaine et une commissaire divisionnaire de la division nationale d'investigations financières et fiscales.

« Des pointures », se souvient l'avocat, qui leur remet le deuxième mini-CD sur lequel a été consignée une voix qu'il certifie être celle de Jérôme Cahuzac : l'appel émanait du même numéro que le message précédent, dans lequel Cahuzac annonçait la venue du ministre de l'Intérieur de l'époque, le socialiste Daniel Vaillant, pour inaugurer un commissariat. Raison pour laquelle il n'a « jamais eu aucun doute » sur son identité.

Comme il l'a fait avec Alain Zabulon, il raconte aux policiers les conditions dans lesquelles il a sauvegardé cet enregistrement, et à qui il l'a fait écouter :

« Comme tous les messages, celui-là allait disparaître automatiquement après quatorze jours. Je l'ai fait entendre à un ou deux adjoints et à quelques intimes, dont Florent Pedebas [ancien gendarme et fondateur d'un cabinet de détectives privés qui se présente comme « la référence » en Midi-Pyrénées]. Avant qu'elle ne disparaisse en fumée, je me suis dit qu'il convenait de sauvegarder cette archive sensible dans laquelle cet homme affirmait qu'il allait devenir maire à ma place. J'ai fait appel à un sonorisateur du coin, Jacques X. Il m'a fait venir un dimanche matin et a réalisé ces deux mini-CD qu'il a rangés dans des étuis en plastique vert. Je n'ai pas voulu les conserver à la maison. Je les ai gardés au cabinet. Je ne m'en suis jamais servi. Je me serais exposé à une plainte en diffamation, et puis on ne m'aurait pas écouté. J'affirme par ailleurs qu'il n'y a eu aucune coupure, aucun montage.»

Sur le pas de la porte, l'un des deux enquêteurs de la PJ lui fait part de l'importance « considérable » de l'évasion fiscale en France. Gonelle se dit que sa pièce à conviction est entre de bonnes mains.

2. Comment Nicolas Sarkozy a été mis au courant

La droite a un avantage sur la gauche, grâce à la couleur politique de celui qui détient l'enregistrement fatal : un élu UMP. Elle dispose d'informations concordantes bien avant les camarades de Jérôme Cahuzac.

C'est le 12 novembre 2006, un samedi après-midi, que Jean-Louis Bruguière rend visite à Michel Gonelle. Le juge antiterroriste vient chercher auprès de l'ancien maire de Villeneuve-sur-Lot des informations sur la circonscription qu'il envisage de conquérir sous les couleurs de l'UMP.

« On parle des qualités et des défauts de Jérôme Cahuzac, notamment de ce train de vie hors du commun, de cet appartement de l'avenue de Breteuil, à Paris, et de cette activité de chirurgien dont il ne parle jamais », se souvient l'avocat qui, à un moment, interroge Bruguière : «Vous savez qu'il a un compte en Suisse ? » « Qu'est-ce qui vous permet de dire ça ? » demande Bruguière. Et l'avocat de raconter l'accident téléphonique qui s'est produit six ans plus tôt.

- «Vous avez encore ce truc ?» demande le juge.

- « Oui, il est là. »

- « Vous pouvez me le faire écouter ? »

- « Non, je n'ai rien pour lire les mini-CD. »

- « Ça vous embête de me le confier ? Je vous le rendrai. »

- « Ce n'est pas facile de tout comprendre, vous verrez. »

« J'ai des techniciens capables d'améliorer le son », glisse le juge, qui a fait une bonne partie de sa carrière main dans la main avec le contre-espionnage français, cette DST dont Nicolas Sarkozy n'a pas encore orchestré la fusion avec les RG, pour donner naissance à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

« Pourquoi aurais-je refusé de confier ce CD au Premier président du tribunal de grande instance de Paris, magistrat de haut rang auréolé de prestige ? »

Une copie du fameux enregistrement a donc quitté le cabinet de l'avocat dès novembre 2006. « Nous n'en avons jamais reparlé, mais il ne me l'a jamais rendu, rapporte Gonelle. Qu'en a-t-il fait ? Je suis convaincu qu'il l'a remis aux services de renseignements. »

Un signe : lorsque le nom de Bruguière paraîtra dans la presse, après la révélation de l'affaire, le juge expliquera qu'il avait congédié cet avocat un peu bizarre. Gonelle lui répliquera en confiant à la PJ la lettre que lui a adressée Bruguière au lendemain du scrutin. Un long courrier dans lequel il le remercie pour ce qu'il lui a apporté, avant de lui déclarer son amitié.

Les archives de la DST, versées au pot de la DCRI, que prend en main à l'époque l'ineffable Bernard Squarcini, « l'espion du président », ne sont pas la seule source d'information de Nicolas Sarkozy.

Deux autres convergent à l'époque vers le puissant ministre du Budget et ancien trésorier de la campagne : Eric Woerth. L'une est douanière, l'autre, fiscale.

Côté douanes, un spécialiste de l'évasion fiscale, élu depuis dans une ville du Val-d'Oise, rédige une note dans laquelle il mentionne l'existence du compte suisse de Cahuzac. Une note sensible qui ne manque pas de remonter jusqu'à la cellule fiscale de Bercy, autrement dit au cabinet du ministre.

Côté fisc, le désormais célèbre Rémy Garnier, l'un des meilleurs limiers de sa génération, à en croire les notes dont ses supérieurs le gratifient jusqu'à ce qu'il prétende infliger un redressement à la principale coopérative de pruniculteurs de Villeneuve-sur-Lot.

Outragés, ces derniers se tournent aussitôt vers l'élu local, Cahuzac : « Sauvez-nous, sinon on crève ! » Cahuzac se fend d'une visite auprès du ministre du Budget de l'époque, Christian Sautter (Lionel Jospin est alors Premier ministre). La cellule fiscale de Bercy pond une lettre expliquant alors que le redressement est justifié. Cahuzac repart à l'assaut et obtient gain de cause : la cellule fiscale propose une nouvelle mouture, favorable à la coopérative.

Rémy Garnier, bien implanté grâce à la puissante CGT, obtient les deux courriers, mais s'incline. Provisoirement du moins, car, un an plus tard, sa hiérarchie le renvoie vers la coopérative. Avec le résultat que l'on sait : du jour au lendemain, Garnier voit sa carrière brisée. Poussé à bout, mais toujours détenteur des codes informatiques, il se plonge dans le dossier fiscal de Cahuzac.

En juin 2008, il rédige une note au (nouveau) ministre du Budget, Eric Woerth, sous couvert de ses chefs, où il demande que l'on vérifie l'existence d'un compte en Suisse. Compte dont il a entendu parler par un inspecteur des impôts proche de Michel Gonelle, qui devient bientôt son avocat.

« C'est la clé de l'affaire, avance Gonelle. On ne comprend rien si on ne prend pas en compte la relation entre Eric Woerth et Jérôme Cahuzac, qui dira du premier, en dépit de toutes les enquêtes judiciaires en cours, qu'il est un parfait honnête homme. » La manifestation extérieure la plus visible de cette alliance intervient lorsque Cahuzac, pour voler au secours d'un Woerth empêtré dans l'affaire de la vente à bas prix d'un terrain de l'hippodrome de Compiègne, nomme un expert bien connu entre Pau et Villeneuve-sur-Lot, le professeur de droit public Philippe Terneyre.

Le résultat est tellement favorable à Woerth que le tribunal administratif doit s'incliner. Silence contre coup de pouce ? Deux rapports enterrés contre une dose de bienveillance future ? On voit mal Nicolas Sarkozy, informé comme il est, passer à côté d'un « biscuit » aussi savoureux.

La conviction de Gonelle est la suivante : l'enregistrement n'a pas seulement été transmis à la DST, il a circulé de main en main jusqu'à ce qu'une copie parvienne à la rédaction de Mediapart. Mais nous n'en sommes pas là. Le décès brutal de Philippe Séguin, en janvier 2010, libère le poste de président de la Cour des comptes, que Nicolas Sarkozy propose au socialiste Didier Migaud, libérant du même coup le poste de président de la commission des Finances.

Qui choisir, sachant que le prétendant doit être obligatoirement membre de l'opposition et de la commission des Finances ? Le choix des socialistes, avalisé par l'Elysée, se porte sur Cahuzac. Ce dernier est-il tenu par la fameuse « cassette », comme a pu l'être DSK par les notes blanches des RG sur ses frasques sexuelles ? L'un à la commission des Finances, l'autre au FMI ? Une bombe politique à retardement ? Michel Gonelle prend l'hypothèse très au sérieux.

Rappelons, en tout cas, que Nicolas Sarkozy avait un autre moyen de savoir pour Cahuzac : l'ancien chef de l'Etat avait un lien privilégié avec Hervé Dreyfus, gestionnaire de fortune et homme de confiance de Jérôme Cahuzac et, surtout, demi-frère du patron de la banque chargée des fonds de Cahuzac en Suisse, Reyl & Cie.

3. Le jugement caché


Le 9 novembre 2007, la 31e chambre du tribunal de grande instance de Paris rend un jugement concernant Jérôme Cahuzac, 49 ans au moment des faits et pas de condamnation au casier judiciaire.

L'homme est poursuivi pour avoir, de juin 2002 à novembre 2004, employé au noir une femme de ménage d'origine philippine sans autorisation de travail.

Déclaré coupable, il s'en sort plutôt bien, puisqu'il est dispensé de peine - décision qui n'est pas inscrite à son casier judiciaire. Il est vrai qu'il a bien fait les choses : après avoir payé la jeune femme au lance-pierre, il l'a fait régulariser et a payé sa dette à l'Urssaf, avant de la reprendre à son service.

Qui imagine un instant que le parquet n'ait pas alerté la chancellerie et que cette information ne soit pas remontée jusqu'au Château ? Personne, étant donné l'étroite sujétion dans laquelle Nicolas Sarkozy entend, à l'époque, conserver la justice. Une tache qui n'empêchera pas Cahuzac de se voir confier la commission des Finances.

Au moins un homme, à gauche, est également mis dans la confidence : Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Il a reçu une copie du dossier des mains de l'élu socialiste qui a ouvert les portes du Lot-et-Garonne à Cahuzac. Question : cette affaire, par simple prudence, n'interdisait-elle pas qu'on lui confiât le ministère du Budget ?

Epilogue (provisoire)


Pour Michel Gonelle, pas de doute, à droite comme à gauche, on savait. Le dernier renseignement qu'il a reçu le conforte davantage encore : après le cambriolage dont Jérôme Cahuzac a été victime, en octobre 2012, au cours duquel lui avaient officiellement été dérobées une dizaine de montres, pour un montant de 100 000 € - et dont l'écho est forcément parvenu jusqu'à l'Elysée -, l'ancien ministre du Budget aurait envoyé l'un de ses fidèles avocats à... Singapour.

Preuve supplémentaire que beaucoup ont fait semblant de tomber du placard. Qu'on nous a raconté une histoire à dormir debout pour cacher le « vrai » Cahuzac : celui qui, notamment, lorsqu'il présidait la commission des Finances, se faisait apporter par cartons entiers, comme il en avait le droit, des dizaines de dossiers fiscaux.
c'est un bon long, mais ça explique beaucoup de choses.

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Re: Cahuzac : quand Hollande... et Sarkozy ont su

Message par gemmill » 27 avril 2013 16:35

dans les GG , l'ancien maire d'Hénin-Beaumont a été tout aussi explicite.
il n'y a que les gogos pour croire que la nomination de Cahuzac au ministére ne venait pas en réponse a des services rendus quelques peu douteux.
si maupassant est devenu fou , c'est parce que il avait une conscience aigüe de la matiére , du néant et de la mort.
"extension du domaine de la lutte".michel houellbecq

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Re: Cahuzac : quand Hollande... et Sarkozy ont su

Message par MissJulie » 27 avril 2013 19:06

c la faute a Sarko encore ? ha ha ha ;)

GG !

le parisien
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Re: Cahuzac : quand Hollande... et Sarkozy ont su

Message par le parisien » 27 avril 2013 19:29

A l'époque, Cahuzac est un simple député-maire, je doute que Sarko ait été intéressé par son cas...

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Re: Cahuzac : quand Hollande... et Sarkozy ont su

Message par Crapulax » 28 avril 2013 11:53

:XD: C'est vrai qu'Eric Woerth lui bénéficiait de la main de l'Elysée sur la justice. :content79 :content79
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
...La mort avant le déshonneur!

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Re: Cahuzac : quand Hollande... et Sarkozy ont su

Message par Fonck1 » 28 avril 2013 20:09

MissJulie a écrit : c la faute a Sarko encore ? ha ha ha ;)

GG !
personne a dit que c'était directement sa faute,mais il est possible que lui comme d'autre,soient coupable,de part leurs responsabilités.
Appel à participation pour le forum
où est ce qu'il trouve toute cette énergie? :mdr3:
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Hollande alerté dès le 15 décembre de l'existence enregistre

Message par tisiphoné » 19 juin 2013 07:32

Le Figaro a assisté mardi matin à l'audition clé du directeur de cabinet adjoint de l'Élysée, Alain Zabulon, par la commission d'enquête sur l'affaire Cahuzac.

Qui, à l'Élysée, était chargé de suivre l'affaire Cahuzac? À cette question du député UMP Guillaume Larrivé, le directeur-adjoint de cabinet de François Hollande, Alain Zabulon, a répondu en substance: personne. Auditionné mardi matin pendant plus de deux heures par la commission d'enquête parlementaire sur les dysfonctionnements de l'État dans cette affaire, Alain Zabulon a confirmé avoir eu un contact téléphonique depuis son domicile, le samedi 15 décembre 2012, avec l'ancien maire RPR de Villeneuve-sur-Lot, Michel Gonelle, le prédécesseur de Jérôme Cahuzac à la mairie. Alain Zabulon était sous-préfet de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) de juillet 1997 à février 2000.

L'entretien téléphonique a duré «entre un quart d'heure et vingt minutes», précise Alain Zabulon, qui a déclaré sous serment: «Michel Gonelle m'a dit que depuis dix jours (les révélations de Mediapart datant du 4 décembre), il était l'objet d'une forte pression de journalistes qui l'accusaient d'être le détenteur d'un enregistrement» dans lequel Jérôme Cahuzac évoquait l'existence d'un compte bancaire en Suisse. Michel Gonelle «le vivait très mal», poursuit Alain Zabulon, qui évoque à propos de cet échange téléphonique «un récit ou une confession». L'ancien maire de Villeneuve-sur-Lot lui parle de l'enregistrement, d'une lettre qu'il a écrite au président de la République, lettre qu'Alain Zabulon dira ne jamais avoir vue ni lue. «Il me demande mes conseils, mes instructions». «À la réflexion, mon analyse est que Michel Gonelle a depuis des années un fardeau (…) Peut-être a-t-il vu en moi une porte de sortie.»
«On croit en la bonne foi de Jérôme Cahuzac»

Le directeur-adjoint de cabinet quitte alors son domicile direction l'Élysée, où l'on est en plein préparatifs de l'arbre de Noël. Il se rend dans le bureau de Pierre-René Lemas. Le secrétaire général de l'Élysée l'emmène aussitôt dans le bureau de François Hollande. «J'en rends compte au président de la République. Il est évidemment très attentif à ce que j'explique et me dis: “Si vous avez un nouveau contact (avec Michel Gonelle), dites-lui que ces éléments devront être portés à la connaissance de la justice”.»

Alain Zabulon ajoute, à l'adresse du président de la République: «J'ai de bonnes raisons de penser que les choses ne vont pas en rester là. Je pense qu'il serait bon que le ministre soit informé.» Réponse du chef de l'État: «Oui, effectivement, préviens-le». Cet entretien entre le chef de l'État et son directeur de cabinet adjoint, jusque-là inconnu des membres de la commission d'enquête, est l'élément fort de cette audition. Alain Zabulon appelle alors Jérôme Cahuzac au téléphone. Devant la commission d'enquête, il précise: «Les informations de Mediapart sont très récentes. On leur apporte à l'époque peu de crédit. On croit en la bonne foi de Jérôme Cahuzac.»

Alain Zabulon raconte que le 17 décembre, Michel Gonelle a cherché à le rappeler. Il est absent de son bureau. Il montre aux députés la photocopie des appels reçus à son bureau ce jour-là. Mais au moment où la secrétaire veut lui passer Gonelle au téléphone, Zabulon prend un appel en interne. «J'imagine qu'il va me rappeler. Il ne m'a jamais rappelé.» À plusieurs reprises, il insiste sur le fait que «sa participation est strictement limitée», et qu'il n'a jamais pris contact avec les cabinets de Pierre Moscovici, le ministre de l'Économie, ni de Jérôme Cahuzac, ministre du Budget. Il fait part aux députés de ses doutes à propos du récit de Michel Gonelle: «Je m'interroge sur la crédibilité à accorder à ce récit.» «J'en arrive à la conclusion d'une forme d'instrumentalisation de la présidence de la République.»

Pourquoi n'avez-vous pas saisi la justice au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale qui impose à toute autorité de saisir le procureur de la République s'il a connaissance d'une affaire? À cette question d'Étienne Blanc (UMP, Ain), Alain Zabulon répond inlassablement: «Sur la base d'un témoignage oral qui appelle des interrogations quant à sa crédibilité et à sa cohérence, il n'y a pas d'élément pour que la présidence de la République saisisse la justice. C'était à l'intéressé lui-même de le faire, et depuis longtemps».

Alain Zabulon ajoute: «L'attitude de la présidence de la République était constante. C'était à la justice et à elle seule de dénouer les fils de la vérité (…) Le président est très attaché à la séparation des pouvoirs». Alain Zabulon n'a plus eu aucun contact avec Michel Gonelle et a découvert le 21 décembre dans la presse le contenu de son échange téléphonique du 15 décembre avec lui.

La commission d'enquête, présidée par Charles de Courson (UDI), a prévu d'auditionner à nouveau Michel Gonelle.

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