Syndicats de sylviculteurs et de sapeurs-pompiers ont dénoncé ce samedi l'absence de Canadair prépositionnés en Gironde pour lutter contre les départs de feu en dépit d'une demande en ce sens de la préfecture, deux jours après l'incendie qui a détruit près de 650 hectares de forêt près de Lacanau.
«C'est un constat, malgré la demande du préfet de région, l'Etat a préféré les prépositionner dans le Sud-Est pour des raisons qui le regardent», a déclaré à l'AFP le président de l'Association régionale de défense des forêts contre l'incendie, Bruno Lafon, également président du Syndicat des sylviculteurs.
«C'est une responsabilité de l'Etat. Si le gouvernement veut une forêt de production en France, on la protège. Est-ce qu'il préfère protéger la garrigue? C'est une question de politique forestière», a-t-il ajouté.
La préfecture de Gironde a pour sa part confirmé à l'AFP avoir demandé, comme les autres années, le prépositionnement des Canadair à l'aéroport de Mérignac, sans succès.
Quatre Canadair ont été engagés dans la lutte contre l'incendie, mais dépêchés de Marignane (Bouches-du-Rhône) ils n'ont pu intervenir sur le champ.
La Gironde arrive en première position au niveau national quand aux départs de feu, bien avant le sud-est du pays, a par ailleurs souligné Bruno Lafon, de même que, dès jeudi, le préfet Patrick Stéfanini.
Ce dernier a expliqué à la presse vendredi que l'absence de Canadair était le fruit d'arbitrages, liés aux restrictions budgétaires.
«Ces Canadair, nous devons les partager avec la France entière. Et jeudi pendant que l'incendie faisait rage ici nous avons dû partager les Canadair pour un autre incendie dans les Landes», a-t-il déclaré.
«Nous avions demandé que ces moyens aériens soient sur place», a pour sa part déclaré Philippe Laqueche, président de la section girondine du Syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels.
Depuis la tempête de 1999, a-t-il rappelé, il reste beaucoup d'arbres couchés, ce qui rend plus difficile la lutte au sol contre les incendies, car les accès sont parfois problématiques, d'où la nécessité de moyens aériens.
Il est évident que, dans le cas de l'incendie de Lacanau, l'absence des Canadair pouvant intervenir rapidement «n'a pas aidé», a-t-il ajouté.
Les pilotes de bombardiers d'eau de la base ont fait grève début juillet, pour la première fois depuis 1998, pour dénoncer un manque de moyens affectés à la maintenance de leurs avions et l'absence de dialogue social avec leur direction, a-t-il rappelé.
En Gironde, «nous avions déjà donné l'alerte l'an dernier et ils (les deux Canadair) avaient été remis» à Mérignac, a-t-il dit en soulignant que cette année le syndicat n'avait pas eu gain de cause.
Le secrétaire général du Syndicat des sylviculteurs, Christian Pinaudeau, a pour sa part dit ne pas savoir si cette absence avait été déterminante.
Il a cependant souligné les conséquences «catastrophiques» de l'incendie qui a détruit 650 hectares pour la filière bois, estimant le coût à supporter pour les propriétaires forestiers à deux millions d'euros.
L'incendie de jeudi est l'un des plus importants dans la région depuis les années 1990, a-t-il ajouté. La Gironde compte plus de 400.000 hectares de forêt, soit 46% du territoire. La filière bois y génère 34.000 emplois, a-t-il rappelé, et «un chiffre d'affaires supérieur à celui des vins de Bordeaux, autour de 3 milliards par an».
Samedi, Florian Philippot, vice-président du Front national a également mis en cause le «désengagement de l'Etat».
«L'ampleur de la propagation (de l'incendie) tient en partie à l'absence de Canadair prépositionnés cette année à Mérignac», a-t-il affirmé: «Le désengagement de l'Etat dans la sécurité civile, et en particulier dans le domaine de la lutte aérienne contre les feux de forêts, est ici clairement en cause».
Et oui, l'Etat ne sert à rien, les fonctionnaires sont des fainéants et les impôts, c'est trop cher...

Il n'y absolument aucun mérite à exciter les gens. Le vrai héros c'est celui qui apaise.
La laïcité n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l'ordre public.