L’ex-première dame de France, Carla Bruni-Sarkozy, voit un duel Hollande – Le Pen pour la présidentielle de 2017, selon des propos tenus en privé et rapportés par le site Atlantico. «Hollande, c’est pas terrible, dit-elle, d'après le site, et on va en prendre pour dix ans ! Parce que dans cinq ans, c’est Marine Le Pen qui sera face à lui au second tour et bien entendu, il gagnera».
Selon elle, seul son mari pourrait changer la donne. «Oui, c’est vrai, Nicolas pourrait éviter à la France ce duel affreux. Mais pour ma part, je n’ai aucune envie qu’il se replonge là-dedans. Nous sommes très heureux dans notre nouvelle vie», indique-t-elle, toujours selon Atlantico.
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Carla Bruni affiche son mépris pour Hollande, Fillon, Copé... et sa foi en Sarkozy
LE PLUS. La chanteuse joue les Cassandre entre deux promos pour son disque : pour 2017, elle prédit un duel Hollande-Le Pen avec la victoire du socialiste qu’elle paraît cependant mépriser. Et pas un mot sur ses "amis" de l'UMP... Décryptage par Thierry de Cabarrus.
Carla Bruni-Sarkozy a beau être occupée par la promo de son dernier album, elle semble avoir du mal à oublier qu’elle a été la première dame et que l’Élysée, c’est fini pour son mari. Le site Atlantico rapporte une conversation politique qu’elle aurait tenue récemment en privé :
"Hollande, c’est pas terrible, dit-elle, selon le site, et on va en prendre pour dix ans ! Parce que dans cinq ans, c’est Marine Le Pen qui sera face à lui au second tour et bien entendu, il gagnera."
Elle prend des risques, Carla, à jouer les Cassandre de salon. Alors, c’est vrai, cela ressemble à une de ces phrases qu’on peut lâcher un peu imprudemment, dans l’ivresse d’une fin de repas entre amis, lors d’un dîner en ville, sauf que dans ce cas précis, celle qui la prononce n’est pas n’importe qui. Et il est intéressant de décrypter ce qu’elle peut recouvrir, de frustration sans doute, de soulagement peut-être, et de mépris aussi de la part de Madame Sarkozy pour l’ensemble de la classe politique française.
Une petite phrase de Sarkozy ?
D’abord, aucun doute, c’est une petite phrase qui aurait pu être prononcée par Nicolas Sarkozy lui-même. Et qui l’a d’ailleurs peut-être été puis répétée par son épouse.
Il y a tellement de morgue là-dedans, tellement de détestation de François Hollande que cela rappelle le mépris qu’affichait le candidat de la droite pour celui de la gauche pendant la campagne présidentielle.
François Hollande n’est "pas terrible" pourtant. Dans la famille Sarkozy, on a appris à s’en méfier et l’on a payé cher un excès de confiance : il a prouvé qu’il savait gagner et qu’on l’avait sous-évalué au point de ne voir que ses défauts a priori rédhibitoires (le flou, les petites blagues) sans discerner ses qualités décisives (l’obstination, l’intelligence politique).
Alors, forcément, ce mépris affiché pour le président Hollande se double d’une conviction contradictoire à son égard : il va l’emporter une seconde fois en 2017. Sauf que cette fois encore, ce ne sera pas sur ses seules compétences (il n’est "pas terrible"). Donc, il va bénéficier une nouvelle fois de circonstances favorables.
Un mépris pour ses amis aussi
C’est là que la petite phrase de Carla devient intéressante. Hollande est un "mauvais" président mais il va gagner par défaut. Et sans doute parce que Nicolas Sarkozy ne sera pas là pour l’affronter. Voilà qui rappelle cette antienne des gens de droite qui leur a fait répéter en boucle qu’il a manqué quelques semaines de campagne à "Nicolas" pour l’emporter.
Hé bien, cette fois, il va manquer Nicolas tout court pour empêcher François Hollande de gagner malgré sa médiocrité…
Voilà qui en dit long sur le mépris que Carla Bruni affiche envers tous les politiques… qui ne sont pas son propre mari. Car pour l’ex-première dame, aucun des candidats de l’UMP qui se présenteront face au socialiste ne sera en mesure de l’emporter.
Bien sûr, ni les mots ni les noms ne sont pas prononcés. Pourtant, à l’évidence, Madame Sarkozy met dans le même sac tous les leaders de la droite, qu’ils s’appellent François Fillon ou Jean-François Copé, les deux rivaux de la présidence du parti trop occupés à se déchirer, ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand ou encore Bruno Le Maire.
Un ballon d’essai pour Sarkozy ?
Certes, il faut rester prudent, mais sous réserve que cette prédiction de Carla ait été formulée, il y aurait de quoi faire la gueule pour les intéressés. Et s’interroger sur la véritable signification de ces propos qu’il convient de répéter ici : "Hollande, c’est pas terrible, dit-elle, selon le site, et on va en prendre pour dix ans ! Parce que dans cinq ans, c’est Marine Le Pen qui sera face à lui au second tour et bien entendu, il gagnera."
Pourquoi Madame Sarkozy prend-t-elle la peine d’agiter le chiffon brun du Front national sous le nez de ses amis ? Pourquoi voit-elle une sorte de 21 avril à l’envers, qui empêcherait le candidat de la droite d’être présent au premier tour de la présidentielle de 2017 ?
S’agit-il pour elle de mettre en garde, de manière désintéressée, le camp de son mari (le sien, car elle ne semble plus être "de gauche") afin que la droite se ressaisisse et qu’elle évite l’erreur de Lionel Jospin qui n’envisageait pas une élimination par Jean-Marie Le Pen ? Ou alors Carla Bruni-Sarkozy lance-t-elle un ballon d’essai, prépare-t-elle un retour de son mari sur la scène politique ?
Selon le site Atlantico, l’ex-première dame aurait ajouté ce commentaire devant ses amis : "Nicolas pourrait éviter à la France ce duel affreux." Puis, elle aurait aussitôt balayé cette hypothèse en précisant qu’elle-même n’avait "aucune envie qu'il se replonge là-dedans (…) Nous sommes très heureux dans notre nouvelle vie."
On le voit, ces propos tenus en "off" semblent à la fois précis et mûrement réfléchis. L’exact contraire de ces petites phrases de fin de banquet imprudemment prononcées. Alors, de là à imaginer qu’ils ont été tenus à dessein et en service commandé…