Selon une estimation de l'Insee, le chômage était estimé à 7,1% au premier trimestre 2023. «Nos efforts pour atteindre l'Objectif Plein Emploi se traduisent dans ces chiffres», a commenté Olivier Dussopt.
Source:Le Figaro.L'emploi résiste envers et contre tout,mais l'atterrissage se confirme,après des années de créations massives de postes...
Ce mercredi, les statisticiens nationaux ont annoncé leur première estimation du taux de chômage au premier trimestre 2023. Sur les trois premiers mois de l'année, celui-ci est resté «stable», au plus bas, à 7,1%, indique l'Insee dans un communiqué.
Côté pile, malgré le ralentissement de l'emploi - sur le trimestre, le nombre de chômeurs n'a diminué que de 7000, «à peine», commente la publication de l'Insee -, le taux de chômage est à son niveau le plus bas depuis des décennies. Outre 2008 et 2020, un creux aussi marqué n'avait pas été vu depuis... 1982, comme le fait régulièrement remarquer Emmanuel Macron.
Si le taux de chômage des femmes s'établit à 6,8%, celui des hommes atteint 7,4%. Celui des jeunes - 15-24 ans - recule quant à lui de nouveau, à 16,6%, au plus bas depuis 1989.
Autres bonnes nouvelles, le taux d'emploi des 15-64 ans a atteint son plus haut niveau depuis cinquante ans, le sous-emploi - les personnes qui souhaiteraient travailler davantage - a légèrement diminué, de même que le nombre de Neet - ces jeunes ni en emploi, ni en formation, ni en études - : leur taux était estimé à 12,3%, fin mars.
Côté face, sur le trimestre, le halo autour du chômage - les personnes qui ont recherché un emploi sans être disponible pour travailler, qui n'ont pas recherché mais souhaitent travailler ou celles qui souhaitent travailler mais ne sont pas disponibles et qui n'ont pas recherché d'emploi - a augmenté, ajoute l'Insee. Il regroupe désormais près de deux millions de personnes, soit 4,6% des 15-64 ans.
De même, le taux de chômage de longue durée s'est stabilisé, et celui des plus de cinquante ans a «rebondi légèrement» sur le trimestre.
«Pas de quoi crier cocorico»:
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, s'est rapidement félicité de ces bons résultats : «Nos efforts pour atteindre l'Objectif Plein Emploi se traduisent dans ces chiffres. Nous continuons !», a-t-il écrit, ajoutant être «mobilisé pour le plein et le bon emploi». Interrogée sur France Inter mercredi matin, la patronne de la CGT a, quant à elle, relativisé ces chiffres.
«C'est une baisse qui a lieu dans tous les pays du monde, et la France reste au-dessus de la moyenne européenne. Donc, il n'y a pas de quoi crier cocorico», a cinglé Sophie Binet. La représentante du syndicat s'est aussi insurgée contre les réformes de l'assurance-chômage et des minimas sociaux souhaitée par l'exécutif pour accélérer le retour à l'emploi des personnes sans travail.
La chute spectaculaire du taux de chômage ces cinq dernières années, de 9,5% à 7,2%, est régulièrement brandie par Emmanuel Macron comme l'une des réussites phares de son quinquennat.
«Plus personne ne parle de chômage. On n'a pas totalement réglé le sujet. Mais dans une période compliquée où plusieurs de nos voisins ont ré-augmenté leur chômage, nous l'avons baissé de manière continue et il continue de baisser, de plus de deux points», s'est ainsi félicité le chef de l'État, à l'Élysée, lors de la présentation de ses plans pour accélérer la réindustrialisation du pays.
L'exécutif espère par ailleurs que ses réformes - retraites, assurance-chômage, industrie verte, apprentissage - permettront de poursuivre sur cette voie. Un nouveau projet de loi «plein emploi» est attendu début juin pour atteindre cet objectif.
Dans leurs différentes prévisions, les institutions s'attendent pour leur part à une stagnation, voire à une remontée du taux de chômage dans les prochains mois. Engendrée par la crise énergétique, l'inflation, ainsi qu'une croissance moins forte que les années précédentes, celle-ci pourrait toutefois n'être que transitoire.
Dans sa dernière note de conjoncture, l'Insee tablait ainsi sur un taux établi à 7,2% sur les six premiers mois 2023, «compte tenu du ralentissement attendu de l'emploi». L'OFCE parie quant à elle sur un taux de chômage établi à «7,9 % à la fin de l'année prochaine, contre 7,2 % actuellement».
De son côté, la Banque de France écrivait, dans ses projections macroéconomiques de mars, que «l'emploi salarié marchand continuerait de fléchir en 2023 et 2024, sous les effets du ralentissement de l'activité et d'un rétablissement modéré des gains de productivité des entreprises». Elles reprendraient toutefois à partir de 2025 : le taux de chômage remonterait donc, vers 8,2%, avant de repartir à la baisse, dans deux ans.
https://www.lefigaro.fr/social/le-taux- ... 3-20230517
