Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

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Corvo
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Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par Corvo »

Se référer au départ du général, c’est défendre une vision plébiscitaire de nos institutions. Une présidentielle anticipée avec sa procédure qui favorise l’affrontement sur le compromis et sa logique de sauveur est un fantasme dévastateur.

On entend beaucoup, en ce moment, cet argument massue : «Emmanuel Macron est fautif, il a perdu deux élections législatives et a voulu, malgré tout, continuer à appliquer son programme, dès lors, il doit démissionner.» Cette phrase semble (semble seulement) frappée au coin du bon sens démocratique. Et même s’il est évident pour tout le monde qu’Emmanuel Macron est, par lui-même, le principal problème, sa démission entraînerait un problème supérieur encore : une élection présidentielle anticipée. Croire que la crise politique se résoudrait par une présidentielle est une lubie.

L’élection présidentielle, sa procédure qui favorise l’affrontement sur le compromis, sa logique personnaliste qui laisse croire que la solution ne peut venir que d’un sauveur, plus énergique que son prédécesseur (Sarkozy), plus normal (Hollande), plus disruptif (Macron) est un fantasme dévastateur qui à la peau dure. L’idée, pourtant démentie par les faits, depuis 2002, selon laquelle la campagne présidentielle est un moment refondateur est toujours solidement ancrée alors que cela n’est plus possible depuis la fin de la binarité gauche-droite.

Personnalisme, égotisme et mythe de «l’équation personnelle»
Se référer à la démission de De Gaulle en 1969, pour dire, comme ce fut aussi dit après la victoire du «non» au référendum sur l’Europe en 2005 de Chirac, qu’Emmanuel Macron aurait dû démissionner après la défaite de son camp à des législatives qu’il avait lui-même entraînées par sa décision de dissoudre, c’est défendre une vision plébiscitaire de nos institutions. C’est vrai, le premier président de la Ve avait cette vision. Mais faire aujourd’hui comme De Gaulle, adoubé par l’histoire à une époque du triomphe du pouvoir vertical, serait un grave anachronisme. Le personnalisme, l’égotisme et le mythe de «l’équation personnelle» salvatrice et thaumaturge sont les plaies de notre débat politique.

La solution, c’est la marginalisation du président. Son cantonnement dans le seul domaine pour lequel il est majoritairement salué : la politique étrangère. Pour le reste, c’est au Parlement que la politique doit être déterminée. Par le compromis qui devrait s’y construire, puisque c’est devant le Parlement, et lui seul, que le Premier ministre est responsable. C’est donc d’abord dans la relation des groupes parlementaires entre eux, puis dans leur relation avec Matignon que devrait se jouer la suite des évènements. Pour cela, il faudrait que l’ensemble de la classe politique oublie un peu Emmanuel Macron et oublie beaucoup leurs propres candidats pour 2027. Qu’ils pensent plutôt aux Français d’octobre 2025.

https://www.liberation.fr/politique/dem ... GTIBI2EDY/
papibilou
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par papibilou »

Exact. Je le répète notre régime était présidentiel jusqu'en 2024. Depuis il est devenu parlementaire. Le PDR n'a plus de pouvoir qu'en politique étrangère et défense et se retrouve donc comme le président allemand ou italien, cantonné à la nomination d'un PM. Le changer ne résoudra rien.
Seul changement qui pourrait faire évoluer , une proportionnelle avec prime au vainqueur, mais là on donne carrément le pouvoir au RN.
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Corvo
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par Corvo »

papibilou a écrit : 12 octobre 2025 19:30 Exact. Je le répète notre régime était présidentiel jusqu'en 2024. Depuis il est devenu parlementaire. Le PDR n'a plus de pouvoir qu'en politique étrangère et défense et se retrouve donc comme le président allemand ou italien, cantonné à la nomination d'un PM. Le changer ne résoudra rien.
Seul changement qui pourrait faire évoluer , une proportionnelle avec prime au vainqueur, mais là on donne carrément le pouvoir au RN.
Comme quoi vous et moi pouvons quelquefois être d'accord. ;)
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Kelenner
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par Kelenner »

Encore une fois, c’est renverser les responsabilités. Macron n’a aucune raison de démissionner, MAIS il doit tenir compte du résultat des législatives, or il refuse obstinément de le faire. S’il ne veut pas être un Président spectateur, alors il doit démissionner, mais il est le seul responsable de la situation.
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jeandu53
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par jeandu53 »

Corvo a écrit : 12 octobre 2025 19:13 Se référer au départ du général, c’est défendre une vision plébiscitaire de nos institutions. Une présidentielle anticipée avec sa procédure qui favorise l’affrontement sur le compromis et sa logique de sauveur est un fantasme dévastateur.

On entend beaucoup, en ce moment, cet argument massue : «Emmanuel Macron est fautif, il a perdu deux élections législatives et a voulu, malgré tout, continuer à appliquer son programme, dès lors, il doit démissionner.» Cette phrase semble (semble seulement) frappée au coin du bon sens démocratique. Et même s’il est évident pour tout le monde qu’Emmanuel Macron est, par lui-même, le principal problème, sa démission entraînerait un problème supérieur encore : une élection présidentielle anticipée. Croire que la crise politique se résoudrait par une présidentielle est une lubie.

L’élection présidentielle, sa procédure qui favorise l’affrontement sur le compromis, sa logique personnaliste qui laisse croire que la solution ne peut venir que d’un sauveur, plus énergique que son prédécesseur (Sarkozy), plus normal (Hollande), plus disruptif (Macron) est un fantasme dévastateur qui à la peau dure. L’idée, pourtant démentie par les faits, depuis 2002, selon laquelle la campagne présidentielle est un moment refondateur est toujours solidement ancrée alors que cela n’est plus possible depuis la fin de la binarité gauche-droite.

Personnalisme, égotisme et mythe de «l’équation personnelle»
Se référer à la démission de De Gaulle en 1969, pour dire, comme ce fut aussi dit après la victoire du «non» au référendum sur l’Europe en 2005 de Chirac, qu’Emmanuel Macron aurait dû démissionner après la défaite de son camp à des législatives qu’il avait lui-même entraînées par sa décision de dissoudre, c’est défendre une vision plébiscitaire de nos institutions. C’est vrai, le premier président de la Ve avait cette vision. Mais faire aujourd’hui comme De Gaulle, adoubé par l’histoire à une époque du triomphe du pouvoir vertical, serait un grave anachronisme. Le personnalisme, l’égotisme et le mythe de «l’équation personnelle» salvatrice et thaumaturge sont les plaies de notre débat politique.

La solution, c’est la marginalisation du président. Son cantonnement dans le seul domaine pour lequel il est majoritairement salué : la politique étrangère. Pour le reste, c’est au Parlement que la politique doit être déterminée. Par le compromis qui devrait s’y construire, puisque c’est devant le Parlement, et lui seul, que le Premier ministre est responsable. C’est donc d’abord dans la relation des groupes parlementaires entre eux, puis dans leur relation avec Matignon que devrait se jouer la suite des évènements. Pour cela, il faudrait que l’ensemble de la classe politique oublie un peu Emmanuel Macron et oublie beaucoup leurs propres candidats pour 2027. Qu’ils pensent plutôt aux Français d’octobre 2025.

https://www.liberation.fr/politique/dem ... GTIBI2EDY/
Sauf que la Constitution a été faite par de Gaulle. L'esprit des institutions, c'est l'esprit gaulliste. Or, l'article le reconnaît lui-même, de Gaulle avait une vision plébiscitaire des institutions : moi président, je veux passer par-dessus le régime des partis pour avoir un lien direct avec le peuple, et si un jour je m'aperçois que le peuple ne me suit pas, je démissionne. L'esprit des institutions tel que défini par de Gaulle, c'est aussi la volonté d'en finir avec le régime des partis de la IVe République.

Or aujourd'hui, on constate que Macron est rejeté par les Français, et que ce rejet provoque une instabilité politique que nous ne connaissions plus et qui nous renvoie aux pires heures de la IVe République.

Alors bien sûr, on nous rétorquera que de Gaulle est mort il y a longtemps, que le contexte a changé...

Mais il n'en demeure pas moins que l'esprit des institutions tel qu'il fut défini par de Gaulle commande que Macron démissionne : parce qu'il est rejeté par les Français, et parce que je rejet provoque une instabilité politique.

Mais Macron n'est pas de Gaulle : ça, on l'a bien compris.
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jeandu53
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par jeandu53 »

papibilou a écrit : 12 octobre 2025 19:30 Exact. Je le répète notre régime était présidentiel jusqu'en 2024. Depuis il est devenu parlementaire. Le PDR n'a plus de pouvoir qu'en politique étrangère et défense et se retrouve donc comme le président allemand ou italien, cantonné à la nomination d'un PM. Le changer ne résoudra rien.
Seul changement qui pourrait faire évoluer , une proportionnelle avec prime au vainqueur, mais là on donne carrément le pouvoir au RN.
Il y a déjà eu des périodes de cohabitation. Notre régime n'a donc pas toujours été présidentiel.

On s'aperçoit donc que, selon les époques, notre régime est tantôt présidentiel, tantôt parlementaire. Tout dépend du contexte. Et ceci alors même que la Constitution n'a pas été modifiée sur ces points. Ce qui prouve que l'esprit des institutions compte autant que la lettre de la Constitution.
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par Corvo »

jeandu53 a écrit : 12 octobre 2025 19:42
Corvo a écrit : 12 octobre 2025 19:13 Se référer au départ du général, c’est défendre une vision plébiscitaire de nos institutions. Une présidentielle anticipée avec sa procédure qui favorise l’affrontement sur le compromis et sa logique de sauveur est un fantasme dévastateur.

On entend beaucoup, en ce moment, cet argument massue : «Emmanuel Macron est fautif, il a perdu deux élections législatives et a voulu, malgré tout, continuer à appliquer son programme, dès lors, il doit démissionner.» Cette phrase semble (semble seulement) frappée au coin du bon sens démocratique. Et même s’il est évident pour tout le monde qu’Emmanuel Macron est, par lui-même, le principal problème, sa démission entraînerait un problème supérieur encore : une élection présidentielle anticipée. Croire que la crise politique se résoudrait par une présidentielle est une lubie.

L’élection présidentielle, sa procédure qui favorise l’affrontement sur le compromis, sa logique personnaliste qui laisse croire que la solution ne peut venir que d’un sauveur, plus énergique que son prédécesseur (Sarkozy), plus normal (Hollande), plus disruptif (Macron) est un fantasme dévastateur qui à la peau dure. L’idée, pourtant démentie par les faits, depuis 2002, selon laquelle la campagne présidentielle est un moment refondateur est toujours solidement ancrée alors que cela n’est plus possible depuis la fin de la binarité gauche-droite.

Personnalisme, égotisme et mythe de «l’équation personnelle»
Se référer à la démission de De Gaulle en 1969, pour dire, comme ce fut aussi dit après la victoire du «non» au référendum sur l’Europe en 2005 de Chirac, qu’Emmanuel Macron aurait dû démissionner après la défaite de son camp à des législatives qu’il avait lui-même entraînées par sa décision de dissoudre, c’est défendre une vision plébiscitaire de nos institutions. C’est vrai, le premier président de la Ve avait cette vision. Mais faire aujourd’hui comme De Gaulle, adoubé par l’histoire à une époque du triomphe du pouvoir vertical, serait un grave anachronisme. Le personnalisme, l’égotisme et le mythe de «l’équation personnelle» salvatrice et thaumaturge sont les plaies de notre débat politique.

La solution, c’est la marginalisation du président. Son cantonnement dans le seul domaine pour lequel il est majoritairement salué : la politique étrangère. Pour le reste, c’est au Parlement que la politique doit être déterminée. Par le compromis qui devrait s’y construire, puisque c’est devant le Parlement, et lui seul, que le Premier ministre est responsable. C’est donc d’abord dans la relation des groupes parlementaires entre eux, puis dans leur relation avec Matignon que devrait se jouer la suite des évènements. Pour cela, il faudrait que l’ensemble de la classe politique oublie un peu Emmanuel Macron et oublie beaucoup leurs propres candidats pour 2027. Qu’ils pensent plutôt aux Français d’octobre 2025.

https://www.liberation.fr/politique/dem ... GTIBI2EDY/
Sauf que la Constitution a été faite par de Gaulle. L'esprit des institutions, c'est l'esprit gaulliste. Or, l'article le reconnaît lui-même, de Gaulle avait une vision plébiscitaire des institutions : moi président, je veux passer par-dessus le régime des partis pour avoir un lien direct avec le peuple, et si un jour je m'aperçois que le peuple ne me suit pas, je démissionne. L'esprit des institutions tel que défini par de Gaulle, c'est aussi la volonté d'en finir avec le régime des partis de la IVe République.

Or aujourd'hui, on constate que Macron est rejeté par les Français, et que ce rejet provoque une instabilité politique que nous ne connaissions plus et qui nous renvoie aux pires heures de la IVe République.

Alors bien sûr, on nous rétorquera que de Gaulle est mort il y a longtemps, que le contexte a changé...

Mais il n'en demeure pas moins que l'esprit des institutions tel qu'il fut défini par de Gaulle commande que Macron démissionne : parce qu'il est rejeté par les Français, et parce que je rejet provoque une instabilité politique.

Mais Macron n'est pas de Gaulle : ça, on l'a bien compris.
Mais personne n'est de Gaulle à part de Gaulle. de Gaulle est parti (plutôt s'est fait lourdé) en, j'avais 20 ans appelé (et tondu) et pas le droit le vote, 1969 nous sommes aujourd'hui en 2025...et depuis l'eau mais pas qu'elle à coulé dessous les ponts.
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par Kelenner »

jeandu53 a écrit : 12 octobre 2025 19:44
papibilou a écrit : 12 octobre 2025 19:30 Exact. Je le répète notre régime était présidentiel jusqu'en 2024. Depuis il est devenu parlementaire. Le PDR n'a plus de pouvoir qu'en politique étrangère et défense et se retrouve donc comme le président allemand ou italien, cantonné à la nomination d'un PM. Le changer ne résoudra rien.
Seul changement qui pourrait faire évoluer , une proportionnelle avec prime au vainqueur, mais là on donne carrément le pouvoir au RN.
Il y a déjà eu des périodes de cohabitation. Notre régime n'a donc pas toujours été présidentiel.

On s'aperçoit donc que, selon les époques, notre régime est tantôt présidentiel, tantôt parlementaire. Tout dépend du contexte. Et ceci alors même que la Constitution n'a pas été modifiée sur ces points. Ce qui prouve que l'esprit des institutions compte autant que la lettre de la Constitution.
Oui, tout à fait, et les cohabitations n'ont pas posé de soucis parce que Mitterrand, puis Chirac, ont respecté le résultat des urnes et nommé un PM d'un autre bord. Le gros souci de la Vème, c'est quand on tombe sur un Président extrémiste comme Macron qui refuse d'accepter la réalité électorale et qui s'accroche au pouvoir.
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par jeandu53 »

@Corvo :

Oui, le contexte a changé. Mais notre constitution est la même. Donc qu'on ne vienne pas dire que la référence à la démission de De Gaulle en 1969 n'a pas lieu d'être. Si, on peut penser que, si l'autre gugusse avait un semblant d'honneur et de sens des responsabilités, il ferait comme de Gaulle en 1969.
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par gare au gorille »

jeandu53 a écrit : 12 octobre 2025 19:44
papibilou a écrit : 12 octobre 2025 19:30 Exact. Je le répète notre régime était présidentiel jusqu'en 2024. Depuis il est devenu parlementaire. Le PDR n'a plus de pouvoir qu'en politique étrangère et défense et se retrouve donc comme le président allemand ou italien, cantonné à la nomination d'un PM. Le changer ne résoudra rien.
Seul changement qui pourrait faire évoluer , une proportionnelle avec prime au vainqueur, mais là on donne carrément le pouvoir au RN.
Il y a déjà eu des périodes de cohabitation. Notre régime n'a donc pas toujours été présidentiel.

On s'aperçoit donc que, selon les époques, notre régime est tantôt présidentiel, tantôt parlementaire. Tout dépend du contexte. Et ceci alors même que la Constitution n'a pas été modifiée sur ces points. Ce qui prouve que l'esprit des institutions compte autant que la lettre de la Constitution.

Oui mais ces périodes de cohabitation étaient possible du fait d'une majorité issue des législatives. Quand dans une législative un parti obtient une majorité le président de la république doit choisir le premier ministre de cohabitation dans cette majorité et le gouvernement peut ensuite enclancher des réformes bonnes ou mauvaises, mais soutenues par sa majorité.
Dans le cas présent on voit bien que Lecornu n'a aucun pouvoir et que sa seule feuille de route est de ne surtout rien faire. Il ne peut se permettre de contrarier aussi bien à droite qu'à gauche et à la moindre décision il se mettra à dos un coté de l'échiquier. Il devient juste le représentant de l'inefficacité du centre mou dans toute sa splendeur. N'agissant pas, se contentant d'habiter la fonction il est certain de voir sa cote monter, sa seule mission étant de tenir la posture le plus longtemps possible.
* il pleut doucement sur la ville *
* Et le poète soul engueulait l' Univers *
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par jeandu53 »

Nous sommes d'accord, oui. Je veux simplement noter qu'il est réducteur de dire que notre régime politique fut un régime présidentiel jusqu'en 2024.

En réalité, si on observe notre constitution, on constatera que notre régime politique est fondamentalement parlementaire, c'est-à-dire que la couleur politique du gouvernement dépend de la majorité au Parlement (plus précisément, dans une des deux chambres du parlement : l'AN). C'est la pratique, l'esprit, qui a fait de notre régime politique un régime présidentiel.
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par Fonck1 »

gare au gorille a écrit : 12 octobre 2025 20:07
jeandu53 a écrit : 12 octobre 2025 19:44

Il y a déjà eu des périodes de cohabitation. Notre régime n'a donc pas toujours été présidentiel.

On s'aperçoit donc que, selon les époques, notre régime est tantôt présidentiel, tantôt parlementaire. Tout dépend du contexte. Et ceci alors même que la Constitution n'a pas été modifiée sur ces points. Ce qui prouve que l'esprit des institutions compte autant que la lettre de la Constitution.

Oui mais ces périodes de cohabitation étaient possible du fait d'une majorité issue des législatives. Quand dans une législative un parti obtient une majorité le président de la république doit choisir le premier ministre de cohabitation dans cette majorité et le gouvernement peut ensuite enclancher des réformes bonnes ou mauvaises, mais soutenues par sa majorité.
Dans le cas présent on voit bien que Lecornu n'a aucun pouvoir et que sa seule feuille de route est de ne surtout rien faire. Il ne peut se permettre de contrarier aussi bien à droite qu'à gauche et à la moindre décision il se mettra à dos un coté de l'échiquier. Il devient juste le représentant de l'inefficacité du centre mou dans toute sa splendeur. N'agissant pas, se contentant d'habiter la fonction il est certain de voir sa cote monter, sa seule mission étant de tenir la posture le plus longtemps possible.
d'un autre côté, RE, PS, LFi, les verts, ou n'importe quel autre parti ne pourrait rien faire non plus et n'a absolument aucune majorité.
dans tous les cas, tous ces partis se verraient immédiatement sanctionné à la première mesure et encore plus les extrêmes que les autres, qui peuvent user de compromis.
curieusement quand il faut se mettre une augmentation, là ils sont tous, partis extrêmes compris, d'accord....
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par papibilou »

gare au gorille a écrit : 12 octobre 2025 20:07
Dans le cas présent on voit bien que Lecornu n'a aucun pouvoir et que sa seule feuille de route est de ne surtout rien faire. Il ne peut se permettre de contrarier aussi bien à droite qu'à gauche et à la moindre décision il se mettra à dos un coté de l'échiquier. Il devient juste le représentant de l'inefficacité du centre mou dans toute sa splendeur. N'agissant pas, se contentant d'habiter la fonction il est certain de voir sa cote monter, sa seule mission étant de tenir la posture le plus longtemps possible.
Rien faire ? Surement pas! Il nous faut un budget. Et si vous trouvez a droite ou à gauche celui qui aura une majorité dites le moi, je suis curieux.
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par gare au gorille »

papibilou a écrit : 12 octobre 2025 23:02
gare au gorille a écrit : 12 octobre 2025 20:07
Dans le cas présent on voit bien que Lecornu n'a aucun pouvoir et que sa seule feuille de route est de ne surtout rien faire. Il ne peut se permettre de contrarier aussi bien à droite qu'à gauche et à la moindre décision il se mettra à dos un coté de l'échiquier. Il devient juste le représentant de l'inefficacité du centre mou dans toute sa splendeur. N'agissant pas, se contentant d'habiter la fonction il est certain de voir sa cote monter, sa seule mission étant de tenir la posture le plus longtemps possible.
Rien faire ? Surement pas! Il nous faut un budget. Et si vous trouvez a droite ou à gauche celui qui aura une majorité dites le moi, je suis curieux.

Un mauvais budget n'est pas une fin en soi, il est juste devenu un alibi pour faire valoir le maintien coute que coute d'un gouvernement fantoche privé de tout moyen d'action. S'il bouge une oreille dans un sens qui déplait ce gouvernement explose.
Nous assistons à une comédie, à du mauvais théâtre ou tout le monde joue à faire semblant.
Un budget peut se reconduire, se rectifier en cours de route, je viens de voir que l'Espagne fonctionne depuis plusieurs années en reconduisant le même budget, en l'adaptant à la situation, sans pour autant en faire un prétexte pour imposer un gouvernement fantoche dont la seule fonction est d'éviter un retour aux urnes.
* il pleut doucement sur la ville *
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Re: Démission de Macron : pourquoi celle du général de Gaulle en 1969 ne peut être convoquée

Message par Corvo »

gare au gorille a écrit : 13 octobre 2025 01:27
papibilou a écrit : 12 octobre 2025 23:02
Rien faire ? Surement pas! Il nous faut un budget. Et si vous trouvez a droite ou à gauche celui qui aura une majorité dites le moi, je suis curieux.

Un mauvais budget n'est pas une fin en soi, il est juste devenu un alibi pour faire valoir le maintien coute que coute d'un gouvernement fantoche privé de tout moyen d'action. S'il bouge une oreille dans un sens qui déplait ce gouvernement explose.
Nous assistons à une comédie, à du mauvais théâtre ou tout le monde joue à faire semblant.
Un budget peut se reconduire, se rectifier en cours de route, je viens de voir que l'Espagne fonctionne depuis plusieurs années en reconduisant le même budget, en l'adaptant à la situation, sans pour autant en faire un prétexte pour imposer un gouvernement fantoche dont la seule fonction est d'éviter un retour aux urnes.
Tout le monde sait pourquoi le RN souhaite la dissolution. Tic...tac...
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