https://rmc.bfmtv.com/actualites/police ... 60106.htmlDeux enquêtes ont été ouvertes après des accusations d’agressions sexuelles au collège catholique des Apprentis d’Auteuil à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Le collège catholique Saint-Bernadette, membre du réseau des Apprentis d’Auteuil, accueille des élèves en difficulté. C’est un membre du personnel éducatif qui a alerté RMC s'engage avec vous pour dénoncer un climat de violence omniprésente, mais aussi des accusations d’agressions sexuelles entre collégiens. Face à cela, la direction n’agit pas.
“Il y a des élèves qui sont en difficulté à l’intérieur. Des enseignants qui souffrent, complètement laissés-pour-compte par la direction. La violence est présente partout et il faut vraiment que ça change”.
Ce témoin a demandé à la rédaction d’enquêter. En dix jours, RMC a pu s’entretenir avec une quinzaine d'interlocuteurs: enseignants, éducateurs, parents, élèves. Parmi eux, Marie (le prénom a été modifié), maman d’un enfant qui accuse un élève plus âgé de l’avoir agressé sexuellement dans sa chambre à l’internat.
“J’ai trouvé mon fils transformé, le regard vide. Il n'était pas bien, il ne parlait plus. On m’a parlé d’agression sexuelle sur mon fils. Quelqu’un est monté sur lui et s’est frotté à lui”.
Marie poursuit: “Son copain de chambre, plus petit que lui, a aussi subi des choses. C’était répétitif, non stop, toute la nuit. J’ai porté plainte. J’ai été voir avec l’école et la direction a tranché en disant que l’agresseur devait rester dans l’école”.
Quand la maman demande des explications, voici ce qu’on lui répond: “On fait ce qu’on veut. Il faut être rentable et remplir la structure”.
“Ça fait peur. Pour mon fils, c’était insupportable de reprendre l’école. Et du coup, il a fallu qu’on quitte l’établissement. Tout s’est effondré pour lui”, conclut Marie.
Que fait la direction?
L’agresseur présumé est resté dans le collège et un an plus tard, il a recommencé: selon nos informations, il y aurait eu une fellation forcée sur une camarade. Cette fois-ci, il est renvoyé, mais l’élève qui l’accuse est, elle aussi, exclue, pour “comportement inapproprié, à caractère sexuel”.
Et le climat de violences se poursuit. Octobre dernier: deux élèves de 11 ans dénoncent des attouchements sexuels par un collégien de 14 ans. En conseil de discipline, l’agresseur présumé est maintenu dans l’établissement. Il a fallu une fronde des enseignants qui ont exercé leur droit de retrait pour que la direction, sous pression, finisse par exclure l’adolescent mi-décembre.
Deux enquêtes ouvertes
RMC a contacté le procureur de la République de Pau qui indique que deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes.
Le diocèse, dont dépend le collège, reste, lui, silencieux. Quant à la directrice, elle a fini par répondre par écrit. Elle explique que les décisions prises en conseil de discipline ont été soutenues par l’inspection académique, “pour ne pas aggraver la stigmatisation des jeunes impliqués”.
Le réseau des Apprentis d’Auteuil justifie la situation par des difficultés de recrutement pour encadrer les élèves. Alors que nos témoins, eux, dénoncent avoir reçu pour consigne “de ne pas faire de vagues” lorsque des faits graves sont constatés.
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Sollicité, le ministère de l'Éducation nationale s’est dit “particulièrement attentif” à la situation dans cet établissement privé sous contrat.
intéressant chez les cathos....le diocèse fidèle à lui même....