Corvo a écrit : ↑18 juin 2024 08:22
Rembobina...ou non je n'ai pas changé.
Quatre membres, ou ex-membres, du RN doivent comparaître ce mardi pour « provocation à la discrimination ». Et ce, dix ans après la plainte. Une demande de renvoi a toutefois été formulée
C'est une échéance dont se serait bien passé le Rassemblement national.
Un petit caillou dans la chaussure des législatives. Ce mardi, quatre de ses membres ou ex-membres doivent être jugés devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour « provocation à la discrimination » et complicité de ce délit. Au premier rang desquels l’ex-vice président du RN,
Steeve Briois, maire d’Hénin-Beaumont et proche de Marine Le Pen, l’ancienne eurodéputée
Sophie Montel ou encore l’eurodéputé et ex-vice-président du Front national,
Jean-François Jalkh.
L’affaire ne date pas d’hier : la plainte a été déposée il y a dix ans par l’association La Maison des Potes- La maison de l’égalité après la publication du «
guide pratique de l’élu municipal Front national ». A l’époque, le Rassemblement national s’appelait encore le Front National. Il obtenait environ 13 % des suffrages aux législatives.*
Et Jean-Marie Le Pen tenait un rôle de premier ordre. Sur le fond, pourtant, la question reste on ne peut plus actuelle.
Sept ans d’instruction
Ce livret invitait les élus à défendre «
la priorité nationale », notamment dans «
l’accès aux logements sociaux » et à « réclamer » son application. Une question toujours au cœur du programme du RN. « On touche là à la colonne vertébrale de ce parti, estime Me Slim Ben Achour l’un des conseils de l’association.
Il s’agit d’une remise en cause des droits fondamentaux de certaines personnes, ce sont les principes mêmes de l’Etat de droit qui sont visés. »
Au terme de sept années d’instruction, l’information judiciaire a estimé que le parti pouvait défendre publiquement la préférence nationale dans le cadre d’un débat ou de la campagne – l’objectif est alors de faire évoluer la législation – mais pas demander à ses élus de mettre en place une mesure illégale. L’accès au logement social n’est, en effet, pas conditionné à la nationalité. « Ces propos sont conformes à la ligne du parti, insiste l’avocat de Sophie Montel, Me Randolph Schwerdorffer. Si ces idées sont illégales, cela revient à dire que le parti lui-même n’a pas vocation à exister. » Et l’avocat d’assurer que le rôle même d’un parti est de proposer de nouvelles idées, même si celles-ci suscitent le débat.
Selon l’enquête, le texte a été rédigé par Sophie Montel – qui a depuis quitté le parti – à la demande de Steeve Briois, alors secrétaire du parti. Ce que ce dernier dément. Certes, il reconnaît avoir préfacé le fascicule mais assure qu’il en ignorait le contenu. Tous deux sont jugés en tant que complice alors que Jean-François Jalkh, alors directeur des publications du FN, est désigné comme l’auteur principal des faits.
Vers un renvoi ?
Le procès a été renvoyé un nombre incalculable de fois. En janvier dernier, lorsqu’a été fixée cette date d’audience à la mi-juin, impossible d’imaginer le scénario politique de ces derniers jours.
Il pourrait l’être une nouvelle fois : les avocats des prévenus s’apprêtent à faire une demande de renvoi, compte tenu du contexte électoral. «
Si l’audience est réellement renvoyée, c’est un scandale démocratique », s’insurge Me Slim Ben Achour.
Et l’avocat de rappeler que la justice ne pourrait être influencée par le calendrier électoral. Et d’insister : « Le contexte politique est secondaire par rapport aux enjeux ».
https://www.20minutes.fr/justice/409666 ... -nationale