Education : la France peut faire mieux que ses voisins

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Education : ces objectifs européens sur lesquels la France fait mieux que ses voisins

Décrochage, diplômes du supérieur, jeunes enfants scolarisés… Selon une note de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance publiée mardi 7 mai, la France a dépassé plusieurs des buts fixés par l’Union européenne pour 2030 pour le système éducatif. Elle reste toutefois, comme presque tous ses voisins, en retard sur le volet concernant les compétences des élèves.


Ce sont des indicateurs qui esquissent une image du système éducatif français bien moins pessimiste que ceux qui retiennent habituellement l’attention médiatique et politique dans les comparaisons internationales. Qui rappellent, aussi, la multiplicité des enjeux et des visées de l’éducation, au-delà du seul « niveau » des élèves, souvent au cœur du débat public.

Parmi les cinq objectifs que l’Union européenne (UE) a fixés en matière d’éducation et de formation pour 2030 et qui font l’objet d’un suivi statistique, la France en a dépassé trois, alors que les Vingt-Sept n’en ont en moyenne encore atteint aucun, selon une note de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) publiée le 7 mai.

La France fait ainsi mieux que ses voisins sur la proportion de jeunes enfants scolarisés, la réduction des sorties précoces du système de formation et l’accès aux diplômes de l’enseignement supérieur. Pour les deux cibles restantes, qui portent sur les compétences des jeunes, elle est en retard, comme presque tous les pays de l’UE.

Presque tous les jeunes enfants d’au moins 3 ans font partie du système éducatif en France selon les derniers chiffres disponibles (2020-2021), soit le taux le plus haut de l’UE, où la moyenne s’élève à 92,5 %, et la cible à 96 % en 2030. Elle est aussi l’un des rares pays dans lesquels l’instruction est obligatoire dès 3 ans, depuis la loi pour une école de la confiance du ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer, en 2019. L’objectif était toutefois déjà atteint plus tôt, puisque près de 100 % des enfants de 3 ans étaient déjà scolarisés avant 2019. En 2023, la DEPP soulignait en outre que la France était l’un des trois seuls pays de l’UE à requérir un niveau master pour les professeurs des petites classes, tout en notant que le nombre d’élèves par enseignants y était aussi le plus élevé (vingt-trois, contre treize en moyenne dans l’UE), comme en élémentaire et au collège.

Lutte contre le décrochage

Concernant le taux de jeunes de 18 à 24 ans sortis du système scolaire avec, au plus, le diplôme national du brevet et ne suivant plus de formation, il est de 7,6 % en France en 2023. La moyenne des Vingt-Sept est à 9,5 %, là où l’ambition est de passer sous le seuil des 9 % d’ici à 2030. Quinze pays ont atteint cette cible, mais certains, dont l’Italie (10,5 %), l’Allemagne (12,8 %) ou encore l’Espagne (13,7 %), sont encore nettement au-dessus.

Comme dans le reste de l’UE (exception faite de l’Allemagne), ces sorties précoces ont baissé en France, depuis 2011, date à laquelle plus de 11 % des jeunes quittaient le système de formation avec, au plus, un brevet des collèges. En 2010, le ministre Luc Chatel avait fait de la lutte contre le décrochage une de ses priorités, reprise ensuite par les différents ministres de François Hollande. Le seuil de 9 % a été atteint en 2016.
https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html