La photo dédicacée de Patrick Mennucci, c'est 10 euros
Vous souhaitez recevoir une photo dédicacée de Patrick Mennucci ? Il vous en coûtera 10 euros. Une visite guidée de Marseille par le maire socialiste des 1er et 7e arrondissements de la ville ? Ce sera 30 euros. Un apéritif ou un déjeuner avec le député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône ? Tarif : 50 ou 100 euros... Patrick Mennucci, candidat à la future primaire organisée par le PS à Marseille pour désigner le candidat socialiste aux élections municipales dans un an, a décidé d'innover.
Alors qu'il doit lancer sa campagne le 8 avril lors d'un meeting au palais des congrès de la ville avec son association Pour Marseille 2014, il a choisi de financer l'organisation de l'événement par la pratique du "crownfunding", jusqu'ici réservée à l'industrie musicale comme méthode de coproduction d'artistes par des internautes mécènes. Par le biais d'un site de financement communautaire, il espère réunir d'ici au 8 avril quelque 5 665 euros, soit le montant correspondant à la location de la salle (5 245 euros) augmenté des frais dévolus au site Internet (420 euros).
"Il se prend pour Michael Jackson!", se moquent ses adversaires locaux. D'autant que quelques happy few auront droit à des "récompenses limitées", moyennant finances bien sûr : 150 euros pour assister au meeting "au premier rang" et avoir un accès "backstage", le double pour être invité à la table de M. Mennucci au dîner d'après-rassemblement.
"C'est une nouvelle façon d'associer le citoyen à l'organisation et au financement d'un événement politique", explique l'élu, pas peu fier de cette "première française", qu'il voit comme un "signal de modernité" et le symbole de sa future campagne électorale qui "sera très axée Internet". M. Mennucci reconnaît par ailleurs que c'est également "intéressant de récupérer un peu d'argent" alors que les comptes de campagne pour les municipales ne sont pas officiellement ouverts.
"ON EST À MARSEILLE..."
Sur place, l'initiative fait réagir, surtout venant de celui qui dénonce à l'envi le mélange des genres du "système guériniste" et doit accueillir, le 2 avril à Marseille, le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg, ennemi juré du président du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini.
"Je ne cautionne pas cette approche monnayée de la politique, mais que voulez-vous, on est à Marseille...", glisse, sévère, un partisan de Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée aux personnes handicapées, elle aussi candidate à la primaire socialiste. "A chacun ses méthodes, mais je ne pense pas que Patrick ait besoin de récolter de l'argent pour organiser un meeting. Il a les fonds de son association pour cela. Il fait surtout ça pour qu'on parle de lui", estime-t-on du côté d'Eugène Caselli, le président de la communauté urbaine, autre prétendant à la mairie.
M. Mennucci, lui, défend la "transparence" de son association financée par "des Marseillaises et des Marseillais" et dont "les comptes sont validés chaque année par deux commissaires aux comptes". Mercredi soir, le "Mennuccithon" avait engrangé une trentaine de "soutiens" et récolté quelque 1 420 euros. Soit un quart du total escompté.
Accroche-toi Justin Biber, Patrick Mennucci arrive !

