L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
- Corvo
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L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
N'en déplaise aux insoumis Jean Garrigues à raison.
Pour l’historien Jean Garrigues, la situation politique conflictuelle ouverte avec l’élection d’une assemblée aux contours inédits en 2022, tient beaucoup à l’attitude de Jean-Luc Mélenchon. En instaurant « une opposition de conflictualité », le patron de LFI fait le choix du désordre politique.
Illustré par l’attitude agressive de la Nupes à l’Assemblée, le débat politique français semble paralysé. Est-ce irréversible ?
La structure ternaire LREM-RN-Nupes est l’élément qui paralyse l’Assemblée actuelle. Nous sommes dans une situation qui ne correspond pas à l’esprit de la Ve République, avec une Assemblée nationale à majorité relative et modérée qui est encadrée par deux forces qui n’ont aucun intérêt à jouer le jeu de la convergence, du consensus, de la négociation ou de la coproduction législative. Que ce soit la Nupes d’un côté ou le Rassemblement national de l’autre, ces deux forces ne sont de plus pas en mesure d’incarner une alternative. Elles ne peuvent pas constituer une majorité et elles ne peuvent pas s’associer pour en obtenir une. Nous sommes donc dans une situation de blocage, très différente de tout ce que l’on a connu jusqu’à présent. Depuis 1962, nous avons eu des majorités pas forcément absolues, mais qui avaient face à elles une alternative politique. Ce qui n’empêchait pas le jeu de la convergence, au nom de l’intérêt du pays.
Vous pensez à quoi ?
Je pense aux socialistes qui votent en 1974 l’interruption volontaire de grossesse et inversement, en 1981, à une opposition de droite, incarnée par Jacques Chirac et d’autres, qui va s’abstenir ou voter pour l’abolition de la peine de mort. La configuration actuelle de l’Assemblée empêche ce genre de comportement. Mais la stratégie de la France insoumise a bien été définie comme une stratégie de conflictualité. Cela passe par une violence verbale, parfois physique, au sein de l’Assemblée et à l’extérieur, par un encouragement à la violence quelle qu’elle soit, notamment contre la police. C’est un type d’opposition qui a des objectifs purement électoraux. Il s’agit de rallier un électorat abstentionniste et sensible à la radicalité, ainsi qu’un électorat des banlieues issu de l’immigration.
A-t-on connu d’autres oppositions de ce type dans l’histoire politique républicaine ?
On pourrait par exemple rapprocher la stratégie de la France insoumise de la manière dont les bonapartistes s’opposaient aux républicains au début de la IIIe République, dans les années 1880. Dans les années 1900, au moment de l’affaire Dreyfus, il y avait une extrême droite très souvent antisémite qui, au fond, développait la même stratégie de conflictualité. C’est-à-dire une opposition systématique, une brutalisation du débat public sans avoir de perspective de prise du pouvoir. C’est également ce que l’on a connu dans l’Entre-deux-guerres avec l’Action française. Quand Léon Blum est devenu président du conseil en 1936, un de ses quelques députés a déclaré : « Ce vieux pays gallo-romain va être gouverné par un juif ! » On retrouve également cette stratégie dans les années 50 avec la virulence des propos des poujadistes au sein desquels figure alors un jeune député nommé Jean-Marie Le Pen. Mais jusqu’à maintenant, on n’avait jamais vu une telle stratégie développée par la gauche ou l’extrême gauche, avec la contestation systématique de la légitimité du pouvoir et la mise en scène de coups d’éclats médiatiques.
Quel rôle jouent les médias dans cette stratégie ?
Les médias jouent incontestablement un rôle d’amplification, voire d’exagération de ces opérations bruyantes. La stratégie de la France insoumise est médiatique. Les coups d’éclats du début du XIXe siècle ou de l’Entre-deux-guerres étaient eux aussi destinés aux journaux. Aujourd’hui, il y a en plus l’image et les réseaux sociaux, qui permettent des formes de radicalité nouvelle, comme l’écrasement d’un ballon à l’effigie d’un ministre, entraînant ainsi des résonances immédiates et universelles.
La personnalité d’Emmanuel Macron est-elle selon vous la cause de cette stratégie ?
Je pense qu’étant donné la structuration de l’électorat, cela aurait été la même chose avec un Édouard Philippe ou un Bernard Cazeneuve. Il suffit de lire la virulence des propos de Jean-Luc Mélenchon contre la gauche « traditionnelle ». N’oublions que, concernant François Hollande, il parlait de « capitaine de pédalo ». Il est sûr que la figure d’autorité d’Emmanuel Macron, ainsi que ses maladresses, ont alimenté la stratégie critique,
Cette posture radicale à l’Assemblée a-t-elle contribué à crédibiliser le RN ?
Le propos de Jean-Luc Mélenchon consiste à dire que c’est Emmanuel Macron qui l’a fait monter. Mais la réalité est toute autre. Ce qui s’est passé depuis l’élection de l’an passé, c’est que cette stratégie de conflictualité, assumée par la France insoumise, a validé la dédiabolisation du RN. Alors même que la tradition de violence politique était assumée par l’extrême droite jusqu’à Jean-Marie Le Pen, elle est aujourd’hui incarnée par Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen est débordée sur le thème de l’immigration par Éric Zemmour et le sur terrain de la violence par Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier fait donc clairement le jeu du RN.
Au vu de l’histoire, peut-on dire que ces postures violentes n’ont jamais débouché sur rien ?
C’est une certitude. La stratégie à long terme de Jean-Luc Mélenchon, après ses deux échecs à la présidentielle et quoi qu’il en dise, est de revenir dans une sorte d’orthodoxie trotskyste, de susciter une forme de chaos et de désordre politique, avec en perspective une situation très révolutionnaire. Je crois qu’il y a de sa part une renonciation à la prise de pouvoir par des moyens traditionnels. On voit bien aujourd’hui que cette stratégie « révolutionnaire » est inefficace. L’évolution de l’opinion vers la droite est à l’opposé de la stratégie de la France insoumise, et les partenaires de la Nupes eux-mêmes prennent de plus en plus leurs distances.
La réforme des institutions constitue-t-elle une urgence selon vous ?
Les institutions de la Ve République sont suffisamment souples pour s’adapter à toutes les situations, y compris à celle de la cohabitation, souhaitée par beaucoup de Français. Revenir au septennat en découplant la présidentielle et les législatives permettrait à l’évidence un apaisement, de même qu’un développement de la démocratie participative. Mais si on reste avec cette tripartition à l’Assemblée, rien ne changera d’ici la fin de la mandature. À mon sens, la renaissance d’un vrai débat démocratique passe aujourd’hui par un vrai contrat de gouvernement avec Les Républicains. Cela entraînerait forcément une recomposition de la droite comme de la gauche, qui seraient obligées de se redéfinir par rapport au macronisme. Je ne formule pas là un choix politique, mais cela me paraît une solution souhaitable pour retrouver de l’efficacité et assurer une respiration démocratique.
https://www.lunion.fr/id508026/article/ ... -jeu-du-rn#
Pour l’historien Jean Garrigues, la situation politique conflictuelle ouverte avec l’élection d’une assemblée aux contours inédits en 2022, tient beaucoup à l’attitude de Jean-Luc Mélenchon. En instaurant « une opposition de conflictualité », le patron de LFI fait le choix du désordre politique.
Illustré par l’attitude agressive de la Nupes à l’Assemblée, le débat politique français semble paralysé. Est-ce irréversible ?
La structure ternaire LREM-RN-Nupes est l’élément qui paralyse l’Assemblée actuelle. Nous sommes dans une situation qui ne correspond pas à l’esprit de la Ve République, avec une Assemblée nationale à majorité relative et modérée qui est encadrée par deux forces qui n’ont aucun intérêt à jouer le jeu de la convergence, du consensus, de la négociation ou de la coproduction législative. Que ce soit la Nupes d’un côté ou le Rassemblement national de l’autre, ces deux forces ne sont de plus pas en mesure d’incarner une alternative. Elles ne peuvent pas constituer une majorité et elles ne peuvent pas s’associer pour en obtenir une. Nous sommes donc dans une situation de blocage, très différente de tout ce que l’on a connu jusqu’à présent. Depuis 1962, nous avons eu des majorités pas forcément absolues, mais qui avaient face à elles une alternative politique. Ce qui n’empêchait pas le jeu de la convergence, au nom de l’intérêt du pays.
Vous pensez à quoi ?
Je pense aux socialistes qui votent en 1974 l’interruption volontaire de grossesse et inversement, en 1981, à une opposition de droite, incarnée par Jacques Chirac et d’autres, qui va s’abstenir ou voter pour l’abolition de la peine de mort. La configuration actuelle de l’Assemblée empêche ce genre de comportement. Mais la stratégie de la France insoumise a bien été définie comme une stratégie de conflictualité. Cela passe par une violence verbale, parfois physique, au sein de l’Assemblée et à l’extérieur, par un encouragement à la violence quelle qu’elle soit, notamment contre la police. C’est un type d’opposition qui a des objectifs purement électoraux. Il s’agit de rallier un électorat abstentionniste et sensible à la radicalité, ainsi qu’un électorat des banlieues issu de l’immigration.
A-t-on connu d’autres oppositions de ce type dans l’histoire politique républicaine ?
On pourrait par exemple rapprocher la stratégie de la France insoumise de la manière dont les bonapartistes s’opposaient aux républicains au début de la IIIe République, dans les années 1880. Dans les années 1900, au moment de l’affaire Dreyfus, il y avait une extrême droite très souvent antisémite qui, au fond, développait la même stratégie de conflictualité. C’est-à-dire une opposition systématique, une brutalisation du débat public sans avoir de perspective de prise du pouvoir. C’est également ce que l’on a connu dans l’Entre-deux-guerres avec l’Action française. Quand Léon Blum est devenu président du conseil en 1936, un de ses quelques députés a déclaré : « Ce vieux pays gallo-romain va être gouverné par un juif ! » On retrouve également cette stratégie dans les années 50 avec la virulence des propos des poujadistes au sein desquels figure alors un jeune député nommé Jean-Marie Le Pen. Mais jusqu’à maintenant, on n’avait jamais vu une telle stratégie développée par la gauche ou l’extrême gauche, avec la contestation systématique de la légitimité du pouvoir et la mise en scène de coups d’éclats médiatiques.
Quel rôle jouent les médias dans cette stratégie ?
Les médias jouent incontestablement un rôle d’amplification, voire d’exagération de ces opérations bruyantes. La stratégie de la France insoumise est médiatique. Les coups d’éclats du début du XIXe siècle ou de l’Entre-deux-guerres étaient eux aussi destinés aux journaux. Aujourd’hui, il y a en plus l’image et les réseaux sociaux, qui permettent des formes de radicalité nouvelle, comme l’écrasement d’un ballon à l’effigie d’un ministre, entraînant ainsi des résonances immédiates et universelles.
La personnalité d’Emmanuel Macron est-elle selon vous la cause de cette stratégie ?
Je pense qu’étant donné la structuration de l’électorat, cela aurait été la même chose avec un Édouard Philippe ou un Bernard Cazeneuve. Il suffit de lire la virulence des propos de Jean-Luc Mélenchon contre la gauche « traditionnelle ». N’oublions que, concernant François Hollande, il parlait de « capitaine de pédalo ». Il est sûr que la figure d’autorité d’Emmanuel Macron, ainsi que ses maladresses, ont alimenté la stratégie critique,
Cette posture radicale à l’Assemblée a-t-elle contribué à crédibiliser le RN ?
Le propos de Jean-Luc Mélenchon consiste à dire que c’est Emmanuel Macron qui l’a fait monter. Mais la réalité est toute autre. Ce qui s’est passé depuis l’élection de l’an passé, c’est que cette stratégie de conflictualité, assumée par la France insoumise, a validé la dédiabolisation du RN. Alors même que la tradition de violence politique était assumée par l’extrême droite jusqu’à Jean-Marie Le Pen, elle est aujourd’hui incarnée par Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen est débordée sur le thème de l’immigration par Éric Zemmour et le sur terrain de la violence par Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier fait donc clairement le jeu du RN.
Au vu de l’histoire, peut-on dire que ces postures violentes n’ont jamais débouché sur rien ?
C’est une certitude. La stratégie à long terme de Jean-Luc Mélenchon, après ses deux échecs à la présidentielle et quoi qu’il en dise, est de revenir dans une sorte d’orthodoxie trotskyste, de susciter une forme de chaos et de désordre politique, avec en perspective une situation très révolutionnaire. Je crois qu’il y a de sa part une renonciation à la prise de pouvoir par des moyens traditionnels. On voit bien aujourd’hui que cette stratégie « révolutionnaire » est inefficace. L’évolution de l’opinion vers la droite est à l’opposé de la stratégie de la France insoumise, et les partenaires de la Nupes eux-mêmes prennent de plus en plus leurs distances.
La réforme des institutions constitue-t-elle une urgence selon vous ?
Les institutions de la Ve République sont suffisamment souples pour s’adapter à toutes les situations, y compris à celle de la cohabitation, souhaitée par beaucoup de Français. Revenir au septennat en découplant la présidentielle et les législatives permettrait à l’évidence un apaisement, de même qu’un développement de la démocratie participative. Mais si on reste avec cette tripartition à l’Assemblée, rien ne changera d’ici la fin de la mandature. À mon sens, la renaissance d’un vrai débat démocratique passe aujourd’hui par un vrai contrat de gouvernement avec Les Républicains. Cela entraînerait forcément une recomposition de la droite comme de la gauche, qui seraient obligées de se redéfinir par rapport au macronisme. Je ne formule pas là un choix politique, mais cela me paraît une solution souhaitable pour retrouver de l’efficacité et assurer une respiration démocratique.
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- Victor
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
Tout à fait. Je suis entièrement d'accord avec l'ensemble de ces analyses politiques extrêmement pertinentes.
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
Alexis de Tocqueville
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
Tout a fait Thierry ...
Mélanchon est le premier soutien du FN ...
Contre son gré ?

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Contre son gré ?

La tolérance c'est quand on connait des cons- et qu'on ne dit pas les noms
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
Comme les Dupont Dupont, je dirais même plus, ) l'insu de son plein gré ! 

- Corvo
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- gare au gorille
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
42 % des Français ont déjà voté pour le RN, Mélenchon est juste celui qui contribue à pousser vers nous les électeurs qui nous manquent. Mais il ne faut pas être injuste, Macron aussi nous aide pas mal avec la nullité de sa politique. Pap Ndiaye nous a beaucoup aidé aussi, mais bon il a été recasé dans un poste en or massif et il ne sert plus à rien. Mais oui, Mélenchon est notre meilleur ami, d'autant plus que nous ne sommes pas sectaires contrairement à lui.
* il pleut doucement sur la ville *
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
On peut en effet, à titre personnel, déplorer la stratégie agressive de Mélenchon; mais sur le plan politique le type raconte absolument n'importe quoi. Cette stratégie est, au contraire, un immense succès quand on se souvient d'où part Mélenchon au départ. En 2008, quand il quitte le PS, ce parti est hégémonique à gauche et personne ne conteste son leadership. Mélenchon ne représente alors qu'un courant extrêmement minoritaire à gauche, il commence par des scores confidentiels, puis il fait 11% en 2012, 19% avec une vingtaine de députés en 2017 et finalement presque 23% et 80 députés en 2022. Il n'a fait que progresser, et désormais c'est lui qui donne le tempo à gauche. Le PS a quasiment disparu et en est réduit à lui manger dans la main pour préserver quelques élus.
Il a parfaitement compris une chose, c'est que face à un Macron qui a réussi à rassembler toute la classe politique de la pseudo-"gauche" à la droite classique, il n'y a plus de place pour une opposition "molle" qui sera immédiatement (et à juste titre) soupçonnée de vouloir ensuite se vendre. Le macronisme représente environ un tiers de l'électorat et est rejeté violemment par les deux tiers restants, pour exister à gauche il faut donc adopter une stratégie offensive. Les candidats qui se présentent comme "raisonnables", qu'on le déplore ou non, sont balayés : Hidalgo, Pécresse, Jadot, Roussel ont subi des échecs retentissants, et pour beaucoup historiques (le PS à moins de 2% et LR à 4%, quand on pense où ils étaient il y a encore 10 ans !).
Donc en fait, c'est exactement le contraire qui se passe : Mélenchon a la ligne gagnante, sans lui il n'y aurait plus de gauche à l'heure actuelle.
Il a parfaitement compris une chose, c'est que face à un Macron qui a réussi à rassembler toute la classe politique de la pseudo-"gauche" à la droite classique, il n'y a plus de place pour une opposition "molle" qui sera immédiatement (et à juste titre) soupçonnée de vouloir ensuite se vendre. Le macronisme représente environ un tiers de l'électorat et est rejeté violemment par les deux tiers restants, pour exister à gauche il faut donc adopter une stratégie offensive. Les candidats qui se présentent comme "raisonnables", qu'on le déplore ou non, sont balayés : Hidalgo, Pécresse, Jadot, Roussel ont subi des échecs retentissants, et pour beaucoup historiques (le PS à moins de 2% et LR à 4%, quand on pense où ils étaient il y a encore 10 ans !).
Donc en fait, c'est exactement le contraire qui se passe : Mélenchon a la ligne gagnante, sans lui il n'y aurait plus de gauche à l'heure actuelle.
- Corvo
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
Et oui bien que les deux s'en défendent...LFI (Mélenchon ?)...RN même combat !...gare au gorille a écrit : ↑07 août 2023 13:03
42 % des Français ont déjà voté pour le RN, Mélenchon est juste celui qui contribue à pousser vers nous les électeurs qui nous manquent. Mais il ne faut pas être injuste, Macron aussi nous aide pas mal avec la nullité de sa politique. Pap Ndiaye nous a beaucoup aidé aussi, mais bon il a été recasé dans un poste en or massif et il ne sert plus à rien. Mais oui, Mélenchon est notre meilleur ami, d'autant plus que nous ne sommes pas sectaires contrairement à lui.
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
Corvo a écrit : ↑07 août 2023 13:14Et oui bien que les deux s'en défendent...LFI (Mélenchon ?)...RN même combat !...gare au gorille a écrit : ↑07 août 2023 13:03
42 % des Français ont déjà voté pour le RN, Mélenchon est juste celui qui contribue à pousser vers nous les électeurs qui nous manquent. Mais il ne faut pas être injuste, Macron aussi nous aide pas mal avec la nullité de sa politique. Pap Ndiaye nous a beaucoup aidé aussi, mais bon il a été recasé dans un poste en or massif et il ne sert plus à rien. Mais oui, Mélenchon est notre meilleur ami, d'autant plus que nous ne sommes pas sectaires contrairement à lui.
Non vous n'avez rien compris. Mélenchon et Macron Même combat, faire le jeu du RN !!
D'ailleurs nous les remercions vivement tous les deux pour leurs participations.

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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
C'est plutôt Mélenchon qui fait le jeu du RN par ses méthodes radicales mais ne vous réjouissez pas trop vite, vous n'avez pas gagné la guerre, du moins pas encore. Le chemin est encore long et parsemé d'embûches pour le RN.gare au gorille a écrit : ↑07 août 2023 13:49
Non vous n'avez rien compris. Mélenchon et Macron Même combat, faire le jeu du RN !!
D'ailleurs nous les remercions vivement tous les deux pour leurs participations.![]()
"La valeur ne dépend pas de la religion, mais de l'amour qui nous fait considérer l'autre comme un frère ou une sœur"
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"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
Tout à fait, mais comme disait le Baron, l'essentiel est de participer et tant qu'à faire d'être le mieux placé possible et il faut dire que monsieur Macron et monsieur Mélenchon nous aident beaucoup .Patchouli38 a écrit : ↑07 août 2023 13:57C'est plutôt Mélenchon qui fait le jeu du RN par ses méthodes radicales mais ne vous réjouissez pas trop vite, vous n'avez pas gagné la guerre, du moins pas encore. Le chemin est encore long et parsemé d'embûches pour le RN.gare au gorille a écrit : ↑07 août 2023 13:49
Non vous n'avez rien compris. Mélenchon et Macron Même combat, faire le jeu du RN !!
D'ailleurs nous les remercions vivement tous les deux pour leurs participations.![]()
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
Jean Garrigues a raison, car il dit ce que Corvo pense.
Corvo ne va pas choisir un autre politologue historien (ou non)d'un avis différent.
Ce monsieur (et Corvo qui pense qu'il a raison):
-regrette que l'opposition s'oppose. A la différence de nombre d'oppositions du passé. En effet, une vision politique de la réalité comme affrontement de deux camps socialement bien définies n'a pas de légitimité : ce n'est pas une "bonne" opinion, acceptable, tout le monde devant être réuni dans "l'intérêt de la France" tel que défini par ceux qui gouvernent et ceux qui les soutiennent.
-regrette que la configuration actuelle (les trois blocs) ne permette pas à chacun d'eux de sortir de ses postures pour voter des textes présentés par l'un ou l'autre des blocs.
Ah bon? Si par exemple, le gouvernement présente un texte "sanctuarisant" le droit à l'IVG, personne d'autre que lui et ses soutiens parlementaires ne le vote? Donc ça s'est produit, l'opposition de gauche a soutenu et ça peut se reproduire N'IMPORTE QUAND.
Tout dépend de ce qui est à voter.
J'observe que lorsque l'opposition de gauche présente des amendements taxant les superprofits pour financer la baisse des recettes des Caisses de Retraite, le gouvernement, l'opposition d'extrême droite, votent contre ou "s'abstiennent".
Pour augmenter le SMIC et l'indexer sur la hausse des prix, ils ne craignent pas de "bloquer" ENSEMBLE et de s'opposer stérilement à l'opposition.
Donc il s'agit bien d'exercer une pression sur l'opposition pour qu'elle soutienne...la politique d'un gouvernement qui n'a pas de majorité absolue et DEVRAIT faire des compromis, afin...qu'il n'ait pas à le faire
Garrigues "oublie" quelques "petits" détails comme l''explication HISTORIQUE (ça la fout mal pour un "historien"de l'évolution politique qui a ABOUTI à la situation des trois blocs.
C'est la première fois sans l'Histoire de la V_me République que ça se produit, alors que ses institutions sont taillées sur mesure pour l'éviter.
Le désistement au 2 nd tour; le report des voix NE FONCTIONNE PLUS. Le hold up "démocratique" n'est plus totalement possible et même le "front républicain" s'effrite
D'où ça vient sinon du cumul des effets sur l'opinion de TOUTES les politiques de TOUS les gouvernements depuis 40 ans au moins.
Depuis cette époque, l'exécutif ne tient que par lui.
Il gouverne de p^lis en plus contre l'opinion, fait monter l'abstention et l'exaspération en comptant sur un bloc pour s'opposer à l'autre.
Sans MLP, Macron n'aurait pas eu cet épouvantail et n'aurait pas été élu.
Garrigues devrait être candidat à la succession de Macron: ce serait plus clair.
Son "analyse" c'est de la politique politicienne de série B.
Corvo ne va pas choisir un autre politologue historien (ou non)d'un avis différent.
Ce monsieur (et Corvo qui pense qu'il a raison):
-regrette que l'opposition s'oppose. A la différence de nombre d'oppositions du passé. En effet, une vision politique de la réalité comme affrontement de deux camps socialement bien définies n'a pas de légitimité : ce n'est pas une "bonne" opinion, acceptable, tout le monde devant être réuni dans "l'intérêt de la France" tel que défini par ceux qui gouvernent et ceux qui les soutiennent.
-regrette que la configuration actuelle (les trois blocs) ne permette pas à chacun d'eux de sortir de ses postures pour voter des textes présentés par l'un ou l'autre des blocs.
Ah bon? Si par exemple, le gouvernement présente un texte "sanctuarisant" le droit à l'IVG, personne d'autre que lui et ses soutiens parlementaires ne le vote? Donc ça s'est produit, l'opposition de gauche a soutenu et ça peut se reproduire N'IMPORTE QUAND.
Tout dépend de ce qui est à voter.
J'observe que lorsque l'opposition de gauche présente des amendements taxant les superprofits pour financer la baisse des recettes des Caisses de Retraite, le gouvernement, l'opposition d'extrême droite, votent contre ou "s'abstiennent".
Pour augmenter le SMIC et l'indexer sur la hausse des prix, ils ne craignent pas de "bloquer" ENSEMBLE et de s'opposer stérilement à l'opposition.
Donc il s'agit bien d'exercer une pression sur l'opposition pour qu'elle soutienne...la politique d'un gouvernement qui n'a pas de majorité absolue et DEVRAIT faire des compromis, afin...qu'il n'ait pas à le faire
Garrigues "oublie" quelques "petits" détails comme l''explication HISTORIQUE (ça la fout mal pour un "historien"de l'évolution politique qui a ABOUTI à la situation des trois blocs.
C'est la première fois sans l'Histoire de la V_me République que ça se produit, alors que ses institutions sont taillées sur mesure pour l'éviter.
Le désistement au 2 nd tour; le report des voix NE FONCTIONNE PLUS. Le hold up "démocratique" n'est plus totalement possible et même le "front républicain" s'effrite
D'où ça vient sinon du cumul des effets sur l'opinion de TOUTES les politiques de TOUS les gouvernements depuis 40 ans au moins.
Depuis cette époque, l'exécutif ne tient que par lui.
Il gouverne de p^lis en plus contre l'opinion, fait monter l'abstention et l'exaspération en comptant sur un bloc pour s'opposer à l'autre.
Sans MLP, Macron n'aurait pas eu cet épouvantail et n'aurait pas été élu.
Garrigues devrait être candidat à la succession de Macron: ce serait plus clair.
Son "analyse" c'est de la politique politicienne de série B.
Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
Corvo, tout comme moi, avons le droit d'avoir des opinions. Cela ne vous est pas réservé, la pampa.Hdelapampa a écrit : ↑07 août 2023 15:02 Jean Garrigues a raison, car il dit ce que Corvo pense.
Corvo ne va pas choisir un autre politologue historien (ou non)d'un avis différent.
Ce monsieur (et Corvo qui pense qu'il a raison):
Faut accepter que tout un chacun ne partage pas obligatoirement votre avis.
Ya un côté stalinien chez vous qui est assez désagréable.
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
Alexis de Tocqueville
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
Peut-on faire de la politique sans la moindre éthique, sans la moindre déontologie, sans la moindre morale ?Kelenner a écrit : ↑07 août 2023 13:09 On peut en effet, à titre personnel, déplorer la stratégie agressive de Mélenchon; mais sur le plan politique le type raconte absolument n'importe quoi. Cette stratégie est, au contraire, un immense succès quand on se souvient d'où part Mélenchon au départ. En 2008, quand il quitte le PS, ce parti est hégémonique à gauche et personne ne conteste son leadership. Mélenchon ne représente alors qu'un courant extrêmement minoritaire à gauche, il commence par des scores confidentiels, puis il fait 11% en 2012, 19% avec une vingtaine de députés en 2017 et finalement presque 23% et 80 députés en 2022. Il n'a fait que progresser, et désormais c'est lui qui donne le tempo à gauche. Le PS a quasiment disparu et en est réduit à lui manger dans la main pour préserver quelques élus.
Il a parfaitement compris une chose, c'est que face à un Macron qui a réussi à rassembler toute la classe politique de la pseudo-"gauche" à la droite classique, il n'y a plus de place pour une opposition "molle" qui sera immédiatement (et à juste titre) soupçonnée de vouloir ensuite se vendre. Le macronisme représente environ un tiers de l'électorat et est rejeté violemment par les deux tiers restants, pour exister à gauche il faut donc adopter une stratégie offensive. Les candidats qui se présentent comme "raisonnables", qu'on le déplore ou non, sont balayés : Hidalgo, Pécresse, Jadot, Roussel ont subi des échecs retentissants, et pour beaucoup historiques (le PS à moins de 2% et LR à 4%, quand on pense où ils étaient il y a encore 10 ans !).
Donc en fait, c'est exactement le contraire qui se passe : Mélenchon a la ligne gagnante, sans lui il n'y aurait plus de gauche à l'heure actuelle.
Si vous le pensez alors oui on peut accepter des démarches populistes ou dangereuses ou les deux à la fois comme la stratégie de mélenchon.
Mais si on considère que faire de la politique de la manière la plus irresponsable en faisant monter les tensions et la violence dans la société pour récupérer des voix par ci par là est absolument inacceptable alors il faut condamner de la manière la plus forte possible les politiciens prêts à "casser" la paix civile pour enfin avoir une chance d'arriver au pouvoir.
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
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Re: L’entretien du dimanche. «Mélenchon fait clairement le jeu du RN»
C'est quand même dingue de participer à un fil sans en avoir compris le sujet.gare au gorille a écrit : ↑07 août 2023 13:49
Non vous n'avez rien compris. Mélenchon et Macron Même combat, faire le jeu du RN !!
D'ailleurs nous les remercions vivement tous les deux pour leurs participations.![]()

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