
Le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Charles Ange Ginésy, est lui aussi visé par l’association de lutte contre la corruption.
Qui de Laurent Wauquiez ou Eric Ciotti est le meilleur sosie français de Trump ? L’allié de Marine Le Pen a un avantage sur son ancien ami : comme le président américain, il est surveillé par la justice. Déjà visé par une enquête pour détournement de fonds publics dans le cadre de la campagne des législatives 2022, notre Trump de la Riviera est également ciblé par une plainte d’Anticor, rapporte le Monde. Encore pour détournement de fonds publics. L’affaire concerne le poste de président de la commission des finances du département des Alpes-Maritimes, occupé par Eric Ciotti depuis qu’il a démissionné de la présidence de la collectivité en 2017, en raison de la loi sur le non-cumul des mandats. Son successeur, Charles Ange Ginésy, est d’ailleurs lui aussi visé par la plainte.
Pour Anticor, ce retrait est une «mise en scène» et ce poste, «unique en France» et «qui n’existait pas lors de la mandature précédente», aurait été créé pour permettre à l’élu de contourner le non-cumul. Et donc de conserver ses avantages, comme «un véhicule du département», un «bureau» ou un usage «des moyens de communication du département à des fins personnelles.». Anticor soupçonne également Eric Ciotti d’avoir «disposé des moyens humains du conseil départemental pour son activité de parlementaire». Cela nous rappelle quelque chose. Marine Le Pen et Eric Ciotti vont donc tous deux espérer que la proposition de loi du second visant à supprimer l’exécution provisoire des peines d’inéligibilité soit vite votée.
Enquête ouverte depuis 2019
Les faits signalés par la branche locale de l’association remontent à 2019, date à partir de laquelle le parquet de Nice s’était saisi et avait ouvert une enquête préliminaire. Enquête trop lente qu’Anticor a donc voulu relancer avec cette plainte, alors que «les faits perduraient», selon son juriste. Cette fois, l’organisation a aussi pu s’appuyer sur un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) de Provence-Alpes-Côte d’Azur de décembre 2023. Celui-ci souligne des «cumuls d’emplois non déclarés ou non autorisés». D’après la CRC, il s’agit «en l’espèce [de] quatre collaborateurs du cabinet et deux agents de la collectivité exerçant également leurs fonctions au sein du cabinet [qui] sont, ou ont été, dans le même temps assistants parlementaires à l’Assemblée nationale». De quoi rappeler l’affaire pour laquelle Marine Le Pen a récemment été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à quatre ans de prison et cinq ans d’inéligibilité.
Soulignons au passage qu’Eric Ciotti reste visé par une autre enquête préliminaire du parquet de Nice pour «détournement de fonds publics». Elle avait été ouverte en mai 2024 après le signalement d’un référent local d’Anticor. La procédure se penche sur la mise à disposition gratuite, pour les proches du patron de l’UDR, de places de parking, de 2021 à 2023, par la chambre de commerce et d’industrie, sur le port de Nice. Comme Eric Ciotti le dénonçait encore en janvier 2025, la délinquance n’en finit plus d’exploser dans la région niçoise…
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