Entre Hollande et Obama, ça gaze de schiste

Obama, conseiller gaz de schiste de Hollande
Washington, 8 heures, en route pour la Silicon Valley. Le comble de la frustration : vous êtes journaliste accrédité à couvrir le voyage officiel de François Hollande aux Etats-Unis, et, le soir du dîner de gala, c’est-à-dire le climax de la visite, ce moment dont tout le monde parle depuis trois jours, vous êtes… dans un avion pour San Francisco. C’est pourtant exactement ce qui est arrivé à la caravane présidentielle, contrainte de découvrir l’extraordinaire bustier noir de Michelle Obama… sur Twitter. Misère de misère. La nuit de François Hollande aura donc été courte, puisqu’il s’envole tôt ce matin pour San Francisco et sa Sillicon Valley. Dans les soutes de l’avion présidentiel, il repart avec un cadeau des Obama : une table ronde en forme de guéridon. Le chef de l’Etat français avait, lui, offert à Barack l’intégrale des œuvres de Lafayette dans une édition de 1830, et à Michelle un vase Baccarat.
C’est peu dire que la délégation française a le sourire aux lèvres. Elle ne cesse de vanter la qualité et l’épaisseur du tapis rouge déployé sous ses pieds par l’administration américaine depuis deux jours. Un conseiller de Hollande nous fait remarquer qu’en vingt-quatre heures Obama et Hollande auront eu entre sept et huit heures de tête-à-tête (mais avec interprète). Ce qui, de mémoire de diplomate, est une sorte de miracle. Si Hollande comprend très bien l’anglais, il le parle peu, et s’exprime souvent en français, notamment quand le sujet interdit toute approximation. Surprise, on a appris que le président français avait demandé à Obama de lui faire un point sur l’exploitation du gaz de schiste aux Etats-Unis. Et, d’après un conseiller de l’Elysée, le bilan du président américain a été excellent. «Non seulement il n’a pas fait mention de problèmes écologiques, mais il a assuré qu’il en avait pour cent ans de réserve devant lui et que c’était aujourd’hui un élément important de la compétitivité américaine», confie un membre de la délégation française. En revanche, et contrairement à ce qu’avait laissé entendre l’Elysée avant le départ, Hollande a oublié de parler de Google et d’évasion fiscale. «Cela a été juste évoqué, mais de façon indirecte», euphémise un collaborateur. Va-t-il se rattraper aujourd’hui à San Franscico ? L’occasion est en or. Puisque Hollande déjeune ce midi avec quelques tycoons du Net américain, dont Eric Schmidt, le patron de Google. G. Bs.