Une mère sénane a présenté une requête à Montpellier pour que ses enfants s’installent avec elle sur l’île de Sein (Finistère). Mais un juge aux affaires familiales a jugé l’île hostile pour des enfants. Le maire, très remonté, a écrit au président du tribunal de grande instance.
« Hostile veut dire inhospitalière. Des propos inacceptables. » Jean-Pierre Kerloc’h, maire de l’île de Sein, est en colère. Après les déclarations d’un juge aux affaires familiales de l’Hérault dans le cadre d’une requête présentée en juillet dernier par une femme séparée du père de ses enfants.
« L’île peut être assurément regardée comme étant un lieu de vie relativement hostile pour les enfants », a lancé le magistrat. Ajoutant que leurs conditions de trajet vers Montpellier, lieu d’habitation du père, dans le cadre d’une installation à Sein « seraient extrêmement difficiles en raison de l’insularité et des marées ».
« Isolée, sans eau ni électricité… »
Des propos qui faisaient suite aux arguments de l’avocate du père qui, pour s’opposer à l’installation des enfants de son client sur Sein avec leur mère, allait même jusqu’à qualifier cette commune « d’isolée, sans eau courante, sans électricité, sans voiture, île dangereuse dont les habitants se déplacent à pied avec des petites charrettes… » Sur Sein la résistante, c’est le choc.
Pour contester ce portrait inepte, et non le jugement de l’affaire sur le fond, Jean-Pierre Kerloc’h a écrit au président du tribunal de grande instance de Montpellier : « Nous avons une école primaire, un collège, des commerces et un cabinet médical. En cas d’urgence, nous sommes à vingt minutes de l’hôpital de Brest par hélicoptère ».
Propos intolérables
Quant à la vie des enfants sur Sein, le maire est formel : « Ici, il n’y a pas de problème de sécurité ». Prenant aussi l’exemple de la scolarité sur l’île : « De grands scientifiques, originaires de Sein, ont été scolarisés dans notre école jusqu’à la 3e ». Du côté du conseil général, également, les propos du juge héraultais provoquent la colère. Car le Département œuvre, au nom de la continuité territoriale, que pour la vie quotidienne des Sénans soit identique à celle des continentaux.
Le maire, très remonté, poursuit : « Je ne peux accepter que de tels propos soit tenus sur l’île de Sein par un juge au nom du peuple de France ». Jean-Pierre Kerloc’h attend désormais une réponse du président du tribunal de grande instance de Montpellier.