L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

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L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par UBUROI »

Aucun sujet sur Renaud Van Ruymbeke! ?

C'est vrai qu'ici, on préfère "chier" sur la justice française à longueur de clavier.
Les "juges rouges" comme disent les cons qui oublient que l'Affaire URBA c'est lui avec la juge Jean Pierre
Il était juge, lui, sans doute le meilleur incorruptible de la lutte contre la corruption qui place notre "beau "pays qu' à la ...20è place sur 173 et pas à la 1ère qui devrait être la nôtre, nous les donneurs de leçons à l'Ukraine par exemple, comme je le lis trop souvent ici!
Personne n'en parle. Je m'en charge pour vous rappeler qu'il est mort ce 10 mai, date anniversaire de l'arrivée au pouvoir de la gauche en 1981, cette gauche qui fut la 1ère victime de ses enquêtes!
La mort de Renaud Van Ruymbeke, juge d’instruction emblématique des « affaires »

Le magistrat, au statut d’icône dans le monde judiciaire, s’est occupé des plus grands dossiers politico-financiers, d’Elf à Bygmalion, et a incarné la lutte contre la corruption.

Par Fabrice Lhomme
Publié le 10 mai 2024 à 19h18, modifié le 11 mai 2024 à 09h02
https://www.lemonde.fr/disparitions/art ... _3382.html

Le dernier échange de SMS date de la fin du mois de janvier 2021. Il était question d’un documentaire pour France 2, L’Affaire qui a fait exploser la droite, auquel il avait accepté de participer – il s’agissait notamment d’aborder le dossier Bygmalion, qu’il avait instruit. Au dernier moment, il s’était ravisé. « Je suis toujours inquiet dès qu’il s’agit des affaires que je ne peux évoquer », nous écrivit-il d’abord. Puis, quelques jours plus tard : « A la réflexion, compte tenu du contexte dans lequel le documentaire s’inscrit et des procédures en cours, je ne peux et ne veux pas du tout apparaître dans le documentaire. »

Jusqu’au bout, Renaud Van Ruymbeke, mort à l’âge de 71 ans, sera resté cet homme affable et réfléchi, parfois écartelé entre le devoir de réserve qui s’impose aux magistrats et son envie de faire partager la grande affaire de sa vie : la justice. Son décès, annoncé par la chancellerie vendredi 10 mai, a provoqué une vive émotion dans la magistrature, tant cet homme d’allure svelte, au regard malicieux derrière de fines lunettes et à l’éternelle petite moustache, avait acquis, au fil de décennies d’enquêtes spectaculaires, le statut d’icône.

De fait, personne n’aura mieux incarné que lui la figure du juge d’instruction intrépide dont les investigations font trembler les puissants. Même Eric Dupond-Moretti, dont l’hostilité pour cette corporation est notoire, y est allé de son hommage. « La France perd un grand magistrat et la justice un immense serviteur. J’adresse mes condoléances émues à sa famille et à ses proches », a écrit sur X le garde des sceaux.

Joies de la médiatisation
Né en 1952 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Renaud Van Ruymbeke a eu très tôt la vocation. Dès sa sortie de l’Ecole nationale de la magistrature (ENM), en 1977, il demande à instruire les affaires économiques et financières. Nommé au tribunal de Caen, il récupère un peu par hasard, en 1979, alors qu’il n’a que 27 ans, une procédure qui va bientôt le rendre célèbre :
- l’enquête incrimine en effet le ministre du travail de Valéry Giscard d’Estaing, Robert Boulin, mêlé à l’achat suspect d’un terrain à Ramatuelle (Var). La mise en cause de l’homme d’Etat, que l’on dit alors « premier ministrable », fait grand bruit. C’est le début des affaires politico-financières, conduites par quelques juges d’instruction courageux, à une époque où la justice est le plus souvent aux ordres du pouvoir politique.

Avec cette affaire, Van Ruymbeke devient à la fois le porte-drapeau et l’incarnation de ces « juges rouges », comme ils sont – improprement – surnommés. S’il découvre les joies de la médiatisation, « VR », comme le rebaptisent ses collègues, est rapidement – et violemment – dégrisé. Le 30 octobre 1979, le corps du ministre du travail est retrouvé sans vie dans un étang de la forêt de Rambouillet (Yvelines). Dans une lettre rédigée juste avant sa mort, il dénonce « un juge ambitieux, haineux de la société et considérant a priori un ministre comme un prévaricateur ».

Lire aussi | « L’affaire Boulin, c’est l’affaire de tous »

L’issue dramatique de cette affaire marquera fortement le jeune magistrat, qui a bien cru que sa carrière, à peine commencée, allait se terminer. Si, depuis près d’un demi-siècle, ils sont nombreux à penser que Boulin a été assassiné, Van Ruymbeke, lui, a toujours donné du crédit à la thèse officielle, celle du suicide d’un homme qu’il s’apprêtait à inculper.

Crimes de lèse-majesté
Au début des années 1990, en poste à Rennes, il reprend un dossier précédemment instruit par Thierry Jean-Pierre, l’affaire Urba. La procédure porte sur des attributions frauduleuses de marchés publics derrière lesquelles se profile le financement occulte du Parti socialiste. Là encore, Van Ruymbeke frappe les esprits : en 1992, il conduit une perquisition au siège du Parti socaliste (PS), puis inculpe Henri Emmanuelli, trésorier du PS ; deux crimes de lèse-majesté aux yeux du pouvoir mitterrandien. Jusqu’alors abhorré par la droite, l’incontrôlable juge, dont la notoriété ne cesse de croître, devient la bête noire de la gauche… et un modèle pour toute une génération de magistrats, bien décidés à conquérir leur indépendance.

Chargé de procédures sensibles, dont l’une le conduit cette fois aux trousses du Parti républicain (PR), Van Ruymbeke n’en conserve pas moins une forme de détachement. Il trouve refuge dès qu’il le peut dans sa petite maison de Mordelles (Ille-et-Vilaine), où il s’adonne à l’une de ses passions, le piano. Doué, il donne même parfois des concerts en comité restreint.

Derrière une apparence austère, c’est un homme jovial. Dans son cabinet, au palais de justice de Rennes, il a placardé un poster de Lucky Luke légendé ainsi : « I’m a poor lonesome JI ! » (« je suis un pauvre juge d’instruction solitaire »). Un clin d’œil à l’isolement inhérent à la fonction, mais aussi aux reproches qui lui sont parfois faits de la jouer « perso ». Logique, après tout : ce grand amateur de football était attaquant. Les habitués du stade de la Route-de-Lorient, à Rennes, le croisaient régulièrement, l’incontournable galette-saucisse en main, aux matchs du Stade rennais.

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Renaud Van Ruymbeke, ancien magistrat : « L’Europe doit revoir sa copie sur la transparence financière et les paradis fiscaux »

Signataire en 1996 de l’« appel de Genève » contre la corruption, il se découvre un nouveau cheval de bataille. Pendant plus de vingt ans, il fera de la lutte contre le blanchiment et les paradis fiscaux un combat prioritaire, au point d’y consacrer un livre, Offshore. Dans les coulisses édifiantes des paradis fiscaux (Les liens qui libèrent, 2022).

Délaissant pour une fois les scandales politico-financiers, il parvient à résoudre l’énigme de la mort d’une jeune Anglaise, Caroline Dickinson, assassinée en 1996 à Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine). Il choque en ordonnant que 3 800 hommes des environs se soumettent à des tests ADN, procédure alors balbutiante. Cinq ans plus tard, le meurtrier sera arrêté aux Etats-Unis, confondu par son empreinte génétique.

Approche humaniste du métier
Nommé en 2000 au pôle financier parisien, il collectionne les dossiers médiatiques, Elf, Karachi, Kerviel-Société générale,et ... Balkany
- L’un d’eux aurait pu sceller sa perte : l’affaire des frégates de Taïwan, sombre histoire de rétrocommissions en marge de la vente de matériel militaire français à Taipei. En 2004, il est mis sur la piste, par un informateur désireux de rester anonyme, de Clearstream, une chambre de compensation luxembourgeoise. Fichiers à l’appui, l’homme assure que cette structure abrite les fonds occultes de politiciens corrompus, parmi lesquels figurerait Nicolas Sarkozy.

Van Ruymbeke prend au sérieux ses révélations, dont il tente de vérifier le bien-fondé, déclenchant notamment des commissions rogatoires internationales en Italie, où M. Sarkozy aurait supposément ouvert deux comptes secrets sous un nom d’emprunt. Scandalisé, le futur président de la République dépose plainte pour dénonciation calomnieuse.

Deux juges sont désignés, et leurs investigations vont mettre au jour un authentique complot. L’informateur du juge n’est autre que Jean-Louis Gergorin, ancien numéro deux d’EADS, mais surtout affabulateur-né. L’enquête révèle que les listings remis à Van Ruymbeke sont des faux, le scandale est immense. Dominique de Villepin, alors premier ministre, est soupçonné d’avoir trempé dans la manipulation. Lui-même mis en cause par ses pairs, Van Ruymbeke sera finalement blanchi par le Conseil supérieur de la magistrature, sa bonne foi ayant été reconnue, mais il ne se remettra jamais vraiment de l’épisode, qui l’a durablement traumatisé.

Nombre de ses collègues au pôle financier parisien estiment d’ailleurs qu’il n’a plus été le même après cette affaire, y compris dans sa conduite des dossiers dont il avait la charge. Le juge téméraire, voire tête brûlée, laissa la place à un magistrat prudent, tout en retenue. Ainsi, fait rare, en 2017, alors qu’il était cosaisi, avec Serge Tournaire, du dossier Bygmalion, Renaud Van Ruymbeke refuse de signer l’ordonnance de renvoi devant le tribunal, jugeant trop minces, contrairement à son collègue, les charges retenues contre Nicolas Sarkozy.

Il est vrai que les deux magistrats, qui évitaient de se croiser, sont aux antipodes. Quand Tournaire est réputé extrêmement dur, Van Ruymbeke, à l’inverse, a toujours défendu une approche humaniste de son métier. Hostile à la mise en détention provisoire, il réservait le meilleur accueil aux conseils des clients sur lesquels il enquêtait. Cela lui a toujours valu un immense respect au sein de la corporation des avocats.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Renaud Van Ruymbeke décline une mission sur la réforme de la justice proposée par Eric Dupond-Moretti

Parti à la retraite en 2019, il cultivait depuis, au sens propre, son jardin, entouré de sa femme, Bernadette, également magistrate, et de ses nombreux petits-enfants, lui qui était père de sept enfants.

Renaud Van Ruymbeke en quelques dates
19 août 1952 Naissance à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)

1979 Enquête sur le ministre Robert Boulin, qui se suicidera, pour l’achat suspect d’un terrain

1990 Commence à instruire l’affaire Urba

2000 Nommé au pôle financier parisien, où il traitera les dossiers Elf, Karachi, Kerviel-Société générale, Balkany

2004 Manipulé dans l’affaire Clearstream

2019 Prend sa retraite

10 mai 2024 Mort à l’âge de 71 ans
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par gare au gorille »

UBUROI a écrit : 16 mai 2024 22:29 Aucun sujet sur Renaud Van Ruymbeke! ?

C'est vrai qu'ici, on préfère "chier" sur la justice française à longueur de clavier.
Les "juges rouges" comme disent les cons qui oublient que l'Affaire URBA c'est lui avec la juge Jean Pierre
Il était juge, lui, sans doute le meilleur incorruptible de la lutte contre la corruption qui place notre "beau "pays qu' à la ...20è place sur 173 et pas à la 1ère qui devrait être la nôtre, nous les donneurs de leçons à l'Ukraine par exemple, comme je le lis trop souvent ici!
Personne n'en parle. Je m'en charge pour vous rappeler qu'il est mort ce 10 mai, date anniversaire de l'arrivée au pouvoir de la gauche en 1981, cette gauche qui fut la 1ère victime de ses enquêtes!
La mort de Renaud Van Ruymbeke, juge d’instruction emblématique des « affaires »

Le magistrat, au statut d’icône dans le monde judiciaire, s’est occupé des plus grands dossiers politico-financiers, d’Elf à Bygmalion, et a incarné la lutte contre la corruption.

Par Fabrice Lhomme
Publié le 10 mai 2024 à 19h18, modifié le 11 mai 2024 à 09h02
https://www.lemonde.fr/disparitions/art ... _3382.html

Le dernier échange de SMS date de la fin du mois de janvier 2021. Il était question d’un documentaire pour France 2, L’Affaire qui a fait exploser la droite, auquel il avait accepté de participer – il s’agissait notamment d’aborder le dossier Bygmalion, qu’il avait instruit. Au dernier moment, il s’était ravisé. « Je suis toujours inquiet dès qu’il s’agit des affaires que je ne peux évoquer », nous écrivit-il d’abord. Puis, quelques jours plus tard : « A la réflexion, compte tenu du contexte dans lequel le documentaire s’inscrit et des procédures en cours, je ne peux et ne veux pas du tout apparaître dans le documentaire. »

Jusqu’au bout, Renaud Van Ruymbeke, mort à l’âge de 71 ans, sera resté cet homme affable et réfléchi, parfois écartelé entre le devoir de réserve qui s’impose aux magistrats et son envie de faire partager la grande affaire de sa vie : la justice. Son décès, annoncé par la chancellerie vendredi 10 mai, a provoqué une vive émotion dans la magistrature, tant cet homme d’allure svelte, au regard malicieux derrière de fines lunettes et à l’éternelle petite moustache, avait acquis, au fil de décennies d’enquêtes spectaculaires, le statut d’icône.

De fait, personne n’aura mieux incarné que lui la figure du juge d’instruction intrépide dont les investigations font trembler les puissants. Même Eric Dupond-Moretti, dont l’hostilité pour cette corporation est notoire, y est allé de son hommage. « La France perd un grand magistrat et la justice un immense serviteur. J’adresse mes condoléances émues à sa famille et à ses proches », a écrit sur X le garde des sceaux.

Joies de la médiatisation
Né en 1952 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Renaud Van Ruymbeke a eu très tôt la vocation. Dès sa sortie de l’Ecole nationale de la magistrature (ENM), en 1977, il demande à instruire les affaires économiques et financières. Nommé au tribunal de Caen, il récupère un peu par hasard, en 1979, alors qu’il n’a que 27 ans, une procédure qui va bientôt le rendre célèbre :
- l’enquête incrimine en effet le ministre du travail de Valéry Giscard d’Estaing, Robert Boulin, mêlé à l’achat suspect d’un terrain à Ramatuelle (Var). La mise en cause de l’homme d’Etat, que l’on dit alors « premier ministrable », fait grand bruit. C’est le début des affaires politico-financières, conduites par quelques juges d’instruction courageux, à une époque où la justice est le plus souvent aux ordres du pouvoir politique.

Avec cette affaire, Van Ruymbeke devient à la fois le porte-drapeau et l’incarnation de ces « juges rouges », comme ils sont – improprement – surnommés. S’il découvre les joies de la médiatisation, « VR », comme le rebaptisent ses collègues, est rapidement – et violemment – dégrisé. Le 30 octobre 1979, le corps du ministre du travail est retrouvé sans vie dans un étang de la forêt de Rambouillet (Yvelines). Dans une lettre rédigée juste avant sa mort, il dénonce « un juge ambitieux, haineux de la société et considérant a priori un ministre comme un prévaricateur ».

Lire aussi | « L’affaire Boulin, c’est l’affaire de tous »

L’issue dramatique de cette affaire marquera fortement le jeune magistrat, qui a bien cru que sa carrière, à peine commencée, allait se terminer. Si, depuis près d’un demi-siècle, ils sont nombreux à penser que Boulin a été assassiné, Van Ruymbeke, lui, a toujours donné du crédit à la thèse officielle, celle du suicide d’un homme qu’il s’apprêtait à inculper.

Crimes de lèse-majesté
Au début des années 1990, en poste à Rennes, il reprend un dossier précédemment instruit par Thierry Jean-Pierre, l’affaire Urba. La procédure porte sur des attributions frauduleuses de marchés publics derrière lesquelles se profile le financement occulte du Parti socialiste. Là encore, Van Ruymbeke frappe les esprits : en 1992, il conduit une perquisition au siège du Parti socaliste (PS), puis inculpe Henri Emmanuelli, trésorier du PS ; deux crimes de lèse-majesté aux yeux du pouvoir mitterrandien. Jusqu’alors abhorré par la droite, l’incontrôlable juge, dont la notoriété ne cesse de croître, devient la bête noire de la gauche… et un modèle pour toute une génération de magistrats, bien décidés à conquérir leur indépendance.

Chargé de procédures sensibles, dont l’une le conduit cette fois aux trousses du Parti républicain (PR), Van Ruymbeke n’en conserve pas moins une forme de détachement. Il trouve refuge dès qu’il le peut dans sa petite maison de Mordelles (Ille-et-Vilaine), où il s’adonne à l’une de ses passions, le piano. Doué, il donne même parfois des concerts en comité restreint.

Derrière une apparence austère, c’est un homme jovial. Dans son cabinet, au palais de justice de Rennes, il a placardé un poster de Lucky Luke légendé ainsi : « I’m a poor lonesome JI ! » (« je suis un pauvre juge d’instruction solitaire »). Un clin d’œil à l’isolement inhérent à la fonction, mais aussi aux reproches qui lui sont parfois faits de la jouer « perso ». Logique, après tout : ce grand amateur de football était attaquant. Les habitués du stade de la Route-de-Lorient, à Rennes, le croisaient régulièrement, l’incontournable galette-saucisse en main, aux matchs du Stade rennais.

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Renaud Van Ruymbeke, ancien magistrat : « L’Europe doit revoir sa copie sur la transparence financière et les paradis fiscaux »

Signataire en 1996 de l’« appel de Genève » contre la corruption, il se découvre un nouveau cheval de bataille. Pendant plus de vingt ans, il fera de la lutte contre le blanchiment et les paradis fiscaux un combat prioritaire, au point d’y consacrer un livre, Offshore. Dans les coulisses édifiantes des paradis fiscaux (Les liens qui libèrent, 2022).

Délaissant pour une fois les scandales politico-financiers, il parvient à résoudre l’énigme de la mort d’une jeune Anglaise, Caroline Dickinson, assassinée en 1996 à Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine). Il choque en ordonnant que 3 800 hommes des environs se soumettent à des tests ADN, procédure alors balbutiante. Cinq ans plus tard, le meurtrier sera arrêté aux Etats-Unis, confondu par son empreinte génétique.

Approche humaniste du métier
Nommé en 2000 au pôle financier parisien, il collectionne les dossiers médiatiques, Elf, Karachi, Kerviel-Société générale,et ... Balkany
- L’un d’eux aurait pu sceller sa perte : l’affaire des frégates de Taïwan, sombre histoire de rétrocommissions en marge de la vente de matériel militaire français à Taipei. En 2004, il est mis sur la piste, par un informateur désireux de rester anonyme, de Clearstream, une chambre de compensation luxembourgeoise. Fichiers à l’appui, l’homme assure que cette structure abrite les fonds occultes de politiciens corrompus, parmi lesquels figurerait Nicolas Sarkozy.

Van Ruymbeke prend au sérieux ses révélations, dont il tente de vérifier le bien-fondé, déclenchant notamment des commissions rogatoires internationales en Italie, où M. Sarkozy aurait supposément ouvert deux comptes secrets sous un nom d’emprunt. Scandalisé, le futur président de la République dépose plainte pour dénonciation calomnieuse.

Deux juges sont désignés, et leurs investigations vont mettre au jour un authentique complot. L’informateur du juge n’est autre que Jean-Louis Gergorin, ancien numéro deux d’EADS, mais surtout affabulateur-né. L’enquête révèle que les listings remis à Van Ruymbeke sont des faux, le scandale est immense. Dominique de Villepin, alors premier ministre, est soupçonné d’avoir trempé dans la manipulation. Lui-même mis en cause par ses pairs, Van Ruymbeke sera finalement blanchi par le Conseil supérieur de la magistrature, sa bonne foi ayant été reconnue, mais il ne se remettra jamais vraiment de l’épisode, qui l’a durablement traumatisé.

Nombre de ses collègues au pôle financier parisien estiment d’ailleurs qu’il n’a plus été le même après cette affaire, y compris dans sa conduite des dossiers dont il avait la charge. Le juge téméraire, voire tête brûlée, laissa la place à un magistrat prudent, tout en retenue. Ainsi, fait rare, en 2017, alors qu’il était cosaisi, avec Serge Tournaire, du dossier Bygmalion, Renaud Van Ruymbeke refuse de signer l’ordonnance de renvoi devant le tribunal, jugeant trop minces, contrairement à son collègue, les charges retenues contre Nicolas Sarkozy.

Il est vrai que les deux magistrats, qui évitaient de se croiser, sont aux antipodes. Quand Tournaire est réputé extrêmement dur, Van Ruymbeke, à l’inverse, a toujours défendu une approche humaniste de son métier. Hostile à la mise en détention provisoire, il réservait le meilleur accueil aux conseils des clients sur lesquels il enquêtait. Cela lui a toujours valu un immense respect au sein de la corporation des avocats.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Renaud Van Ruymbeke décline une mission sur la réforme de la justice proposée par Eric Dupond-Moretti

Parti à la retraite en 2019, il cultivait depuis, au sens propre, son jardin, entouré de sa femme, Bernadette, également magistrate, et de ses nombreux petits-enfants, lui qui était père de sept enfants.

Renaud Van Ruymbeke en quelques dates
19 août 1952 Naissance à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)

1979 Enquête sur le ministre Robert Boulin, qui se suicidera, pour l’achat suspect d’un terrain

1990 Commence à instruire l’affaire Urba

2000 Nommé au pôle financier parisien, où il traitera les dossiers Elf, Karachi, Kerviel-Société générale, Balkany

2004 Manipulé dans l’affaire Clearstream

2019 Prend sa retraite

10 mai 2024 Mort à l’âge de 71 ans
Admiratif devant ces types...trop vite parti

Les juges rouges sont tout simplement une réalité, ce qui ne veut pas dire que tous les juges sont rouges, mais déjà le syndicat de la magistrature l'est et ne se prive pas de le faire savoir. Après il y aura toujours des cons pour vivre dans le déni des réalités.
Bon le juge en question semblait avoir le coeur plutôt à droite, paix à son âme, il en faut pour tous les gouts.
* il pleut doucement sur la ville *
* Et le poète soul engueulait l' Univers *
(Rimbaud)
UBUROI
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par UBUROI »

gare au gorille a écrit : 17 mai 2024 00:33
UBUROI a écrit : 16 mai 2024 22:29 Aucun sujet sur Renaud Van Ruymbeke! ?

C'est vrai qu'ici, on préfère "chier" sur la justice française à longueur de clavier.
Les "juges rouges" comme disent les cons qui oublient que l'Affaire URBA c'est lui avec la juge Jean Pierre
Il était juge, lui, sans doute le meilleur incorruptible de la lutte contre la corruption qui place notre "beau "pays qu' à la ...20è place sur 173 et pas à la 1ère qui devrait être la nôtre, nous les donneurs de leçons à l'Ukraine par exemple, comme je le lis trop souvent ici!
Personne n'en parle. Je m'en charge pour vous rappeler qu'il est mort ce 10 mai, date anniversaire de l'arrivée au pouvoir de la gauche en 1981, cette gauche qui fut la 1ère victime de ses enquêtes!



Admiratif devant ces types...trop vite parti

Les juges rouges sont tout simplement une réalité, ce qui ne veut pas dire que tous les juges sont rouges, mais déjà le syndicat de la magistrature l'est et ne se prive pas de le faire savoir. Après il y aura toujours des cons pour vivre dans le déni des réalités.
Bon le juge en question semblait avoir le coeur plutôt à droite, paix à son âme, il en faut pour tous les gouts.
Tu as la culture syndicale d'un invertébré! Le SM est un syndicat parmi 5 autres ...
Un peu d'histoire te fera, à toi mais aussi aux autres invertébrés, le plus grand bien; mais j'ai des doutes car les cervelles popauls sont trop calaminées :XD:


Un nouveau syndicat s’installe dans le monde judiciaire : CFDT Magistrats
Publié le 21/01/2022

Olivia Dufour

Journaliste
Alors que la profession de magistrats est secouée depuis novembre par une crise sans précédent, un nouveau syndicat est né le 7 janvier dernier : CFDT Magistrats. Explications.

Un nouveau syndicat s'installe dans le monde judiciaire : CFDT Magistrats

« Des magistrats qui se syndiquent, c’est le Pape qui a des gosses » se serait écrié un professeur de droit lors de la création du Syndicat de la magistrature à la fin des années 60*. En l’espace de 50 ans, le phénomène est si bien entré dans les mœurs qu’un cinquième syndicat vient de naître le 7 janvier. Quelques anciens d’Unité Magistrats (ex-FO-Magistrats) viennent de signer en effet avec la CFDT un accord qui donne officiellement naissance au 5e syndicat : CFDT Magistrats. Un mini séisme dans un univers stable depuis des décennies. L’histoire du syndicalisme dans la magistrature est en effet relativement récente. Elle nait en 1968 avec la création du Syndicat de la magistrature (gauche). Il s’agit à l’époque de libérer les juges du politique et d’affirmer leur indépendance. Six ans plus tard, l’Union syndicale des magistrats est créée dans le prolongement de l’Union fédérale des magistrats de 1945. D’un côté, un syndicat fortement politisé qui fait bouger les lignes. De l’autre un syndicat qui se décrit comme apolitique et modéré, majoritaire et entièrement concentré sur la défense des conditions de travail des magistrats. En 1981, l’association professionnelle des magistrats (très marqué à droite) nait en réaction à la politique de Robert Badinter. Puis, en 1990, apparait un troisième acteur : FO Magistrats. Les deux entités les plus représentatives sont aujourd’hui l’USM et le SM. Depuis quelques temps d’ailleurs, ils ont tendance à signer de plus en plus de communiqués communs et à mener des actions ensemble.

« Nous sommes tous très attachés au syndicalisme confédéré »
C’est dans ce paysage que va désormais s’inscrire ce cinquième acteur. Son secrétaire général est Bertrand Diet, président du Tribunal judiciaire de Dieppe. « Le syndicat a été fondé par des magistrats qui ne se reconnaissaient pas dans l’offre syndicale » confie Emmanuel Poinas, délégué général et conseiller à la Cour d’appel d’Aix-en-Provence. Le syndicat a également un trésorier général, Nadine Barret, vice-présidente à Draguignan. La première étape a consisté à créer un syndicat en 2018, avec l’objectif d’adhérer à une centrale syndicale. « Nous sommes tous très attachés au syndicalisme confédéré car c’est un lieu des conquêtes démocratiques déterminantes au 19e et au 20e siècle, explique le délégué général. Nous pensons également que dans la situation où se trouve la magistrature aujourd’hui, c’est une réponse pertinente et indispensable. L’état des conditions de travail montre que le syndicalisme tel qu’il a été pratiqué jusqu’ici n’a pas permis d’éviter leur dégradation ». Une centrale syndicale, c’est aussi la possibilité pour les magistrats de rencontrer tous les métiers dans tous les territoires et donc, aux yeux des fondateurs, de les sortir de leur isolement.

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger va rencontrer les magistrats
Le choix de la CFDT ? « C’est une organisation apolitique qui correspond à notre vision du syndicalisme » explique Emmanuel Poinas. Ce syndicat n’est pas tout à fait un étranger dans le monde judiciaire puisqu’il est déjà présent chez les greffiers. En revanche, il n’était pas encore implanté dans la magistrature. « Nous souhaitons prendre notre part dans la lutte contre les difficiles conditions de travail des magistrats et la dégradation du service offert aux justiciables » explique le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger. C’est évidemment le bon moment tant au regard de la libération de la parole déclenchée par l’appel des 3000 que des Etats généraux de la justice. « Nous voulons contribuer à porter leur voix sur des questions comme les moyens, les difficultés du métier, la reconnaissance des compétences ou encore le sens du service public, notamment face à la tentation des algorithmes », précise-t-il. « Que des magistrats aient envie de rejoindre le premier syndicat de France c’est positif tant pour nous que pour la Chancellerie ». Laurent Berger a d’ailleurs décidé d’aller prochainement à la rencontre des magistrats lors d’une visite en juridiction.

Augmenter les promotions pour anticiper les départs en retraite
Le nouveau syndicat est déjà actif. Il a intenté un recours devant le Conseil d’Etat contre le nombre de postes ouverts à l’ENM en 2021. « Si on reste sur des modes de recrutement prévus alors qu’un tiers des magistrats à l’heure actuelle est âgé de plus de 54 ans, dans 12 ans on aura perdu 30% des effectifs, tandis que la France atteindra 69 millions d’habitants, c’est donc maintenant qu’il faut augmenter les promotions, explique Emmanuel Poinas. « Le ministère nous a donné raison car il a finalement décidé de remonter le nombre de places en 2022 à 460 au lieu des 250 initialement prévues ». Le syndicat a également commencé à visiter des juridictions. « A Lyon, on nous a par exemple signalé une audience tardive de comparutions immédiates qui s’est terminée à… 5 heures du matin ». Le syndicat va déposer un autre recours pour contester les conditions qui encadrent le scrutin à la commission d’avancement, car elles ne permettent pas selon lui de refléter la diversité syndicale. Visiblement CFDT Magistrats est bien décidé à faire sa place.

« Il faut se donner les moyens de lutter contre des situations qui dégénèrent en abus »
Ce qu’entend apporter ce syndicat de neuf ? Le combat pour une indépendance envisagée de manière concrète par le renforcement des garanties dans l’exercice de la mission. « Il faut une définition de l’indépendance qui ne soit pas fondée sur la seule vertu du juge mais sur un corpus juridique cohérent, c’est comme un pays sans code de la route, si vous comptez sur la seule bonne volonté des conducteurs vous n’êtes pas sûr d’éviter les accidents » explique Emmanuel Poinas. Parmi les mesures souhaitées, figure en particulier l’instauration d’une séparation des pouvoirs plus cohérente à l’intérieur même des juridictions entre la fonction juridictionnelle et la fonction administrative. « Cela permettrait d’objectiver des problématiques, par exemple le fait de fixer le nombre d’audiences dans l’année est une décision administrative qui ne peut être contestée, devant aucune instance ; si les magistrats pouvaient dire « c’est trop, on refuse », on aurait avancé sur la question des moyens nécessaires pour fonctionner et on n’en serait peut-être pas à deux ans de stocks de dossiers ». Et de conclure « il faut se donner les moyens de lutter contre des situations qui dégénèrent en abus ». Le site internet du syndicat sera mis en ligne fin janvier.
https://www.actu-juridique.fr/justice/u ... agistrats/

Je rappelle aussi à nos zozos que c'est l'USM qui est majoritaire chez les Juges avec 60% des votes.
D'autre part, il est idiot de dire que le % des voix aux élections professionnlles est le % des syndiqués; cette dernière donnée est inconnue même de Wallayrand de Saint Just du RN, délinquant pas encore condamné en 2017!
Voilà ce qu'a déclaré Wallerand de Saint-Just, sur RFI, le mercredi 1er mars [2017] :

"Il y a 25 à 28% de magistrats qui sont syndiqués au Syndicat de la magistrature. Vous avez une chance sur 4 ou même sur 3, quand vous êtes jugé, de tomber sur un magistrat qui passe son temps à prendre des positions politiques, politiciennes, notamment contre le Front National. C'est innaceptable, il n'y a qu'en France que cela existe !"

C'est faux.

Faux sur les chiffres
Wallerand de Saint Just confond deux choses : les résultats des élections professionnelles de 2016, où le Syndicat de la Magistrature a receuilli 22% des voix et le nombre d'adhérents au Syndicat de la Magistrature, chiffre inconnu qui n'est pas communiqué.

Faux sur "l'exception française"
Les magistrats sont autorisés à faire partie d'une organisation professionnelle en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Italie, en Grèce, au Portugal, en Pologne, en Serbie... Bref, la quasi-totalité des pays européens autorise les magistrats à faire parti d'un syndicat.

En Grande-Bretagne, c'est autorisé également même si les conditions sont plus strictes.

En Espagne : la Constitution de 1978 et une loi organique de 1985, interdit à tout magistrat en activité d’appartenir à un syndicat. Mais il existe des relais, des associations professionnelles de juges par exemple.

Rappelons enfin que la Charte sociale du Conseil de l’Europe garantit la liberté syndicale des magistrats.

Les magistrats ne peuvent pas s'engager politiquement
Il ne faut pas confondre syndicalisme, le fait de pouvoir faire entendre ses intérêts professionnels, et engagement politique.

En France, l'ordonnance de 1958, relative au statut de la magistrature, prévoit un certain nombre d’interdictions, dont la participation à une délibération politique, au nom du devoir de réserve et de l’impartialité.
https://www.francetvinfo.fr/replay-radi ... 63321.html

C'est vrai que cet article de France Info ne peut pas passer dans les rangs du RN qui fera la chasse aux "agents de l'étranger" comme Poutine, s'il parvient à lobotomiser la franchouillerie en 2027.

Au fait, sur ce juge, que dalle à dire pour le Peskov de BOrdella dans le forum?!
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le chimple
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par le chimple »

UBUROI a écrit : 16 mai 2024 22:29 Aucun sujet sur Renaud Van Ruymbeke! ?

C'est vrai qu'ici, on préfère "chier" sur la justice française à longueur de clavier.
Les "juges rouges" comme disent les cons qui oublient que l'Affaire URBA c'est lui avec la juge Jean Pierre
Il était juge, lui, sans doute le meilleur incorruptible de la lutte contre la corruption qui place notre "beau "pays qu' à la ...20è place sur 173 et pas à la 1ère qui devrait être la nôtre, nous les donneurs de leçons à l'Ukraine par exemple, comme je le lis trop souvent ici!
Personne n'en parle. Je m'en charge pour vous rappeler qu'il est mort ce 10 mai, date anniversaire de l'arrivée au pouvoir de la gauche en 1981, cette gauche qui fut la 1ère victime de ses enquêtes!
La mort de Renaud Van Ruymbeke, juge d’instruction emblématique des « affaires »

Le magistrat, au statut d’icône dans le monde judiciaire, s’est occupé des plus grands dossiers politico-financiers, d’Elf à Bygmalion, et a incarné la lutte contre la corruption.

Par Fabrice Lhomme
Publié le 10 mai 2024 à 19h18, modifié le 11 mai 2024 à 09h02
https://www.lemonde.fr/disparitions/art ... _3382.html

Le dernier échange de SMS date de la fin du mois de janvier 2021. Il était question d’un documentaire pour France 2, L’Affaire qui a fait exploser la droite, auquel il avait accepté de participer – il s’agissait notamment d’aborder le dossier Bygmalion, qu’il avait instruit. Au dernier moment, il s’était ravisé. « Je suis toujours inquiet dès qu’il s’agit des affaires que je ne peux évoquer », nous écrivit-il d’abord. Puis, quelques jours plus tard : « A la réflexion, compte tenu du contexte dans lequel le documentaire s’inscrit et des procédures en cours, je ne peux et ne veux pas du tout apparaître dans le documentaire. »

Jusqu’au bout, Renaud Van Ruymbeke, mort à l’âge de 71 ans, sera resté cet homme affable et réfléchi, parfois écartelé entre le devoir de réserve qui s’impose aux magistrats et son envie de faire partager la grande affaire de sa vie : la justice. Son décès, annoncé par la chancellerie vendredi 10 mai, a provoqué une vive émotion dans la magistrature, tant cet homme d’allure svelte, au regard malicieux derrière de fines lunettes et à l’éternelle petite moustache, avait acquis, au fil de décennies d’enquêtes spectaculaires, le statut d’icône.

De fait, personne n’aura mieux incarné que lui la figure du juge d’instruction intrépide dont les investigations font trembler les puissants. Même Eric Dupond-Moretti, dont l’hostilité pour cette corporation est notoire, y est allé de son hommage. « La France perd un grand magistrat et la justice un immense serviteur. J’adresse mes condoléances émues à sa famille et à ses proches », a écrit sur X le garde des sceaux.

Joies de la médiatisation
Né en 1952 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Renaud Van Ruymbeke a eu très tôt la vocation. Dès sa sortie de l’Ecole nationale de la magistrature (ENM), en 1977, il demande à instruire les affaires économiques et financières. Nommé au tribunal de Caen, il récupère un peu par hasard, en 1979, alors qu’il n’a que 27 ans, une procédure qui va bientôt le rendre célèbre :
- l’enquête incrimine en effet le ministre du travail de Valéry Giscard d’Estaing, Robert Boulin, mêlé à l’achat suspect d’un terrain à Ramatuelle (Var). La mise en cause de l’homme d’Etat, que l’on dit alors « premier ministrable », fait grand bruit. C’est le début des affaires politico-financières, conduites par quelques juges d’instruction courageux, à une époque où la justice est le plus souvent aux ordres du pouvoir politique.

Avec cette affaire, Van Ruymbeke devient à la fois le porte-drapeau et l’incarnation de ces « juges rouges », comme ils sont – improprement – surnommés. S’il découvre les joies de la médiatisation, « VR », comme le rebaptisent ses collègues, est rapidement – et violemment – dégrisé. Le 30 octobre 1979, le corps du ministre du travail est retrouvé sans vie dans un étang de la forêt de Rambouillet (Yvelines). Dans une lettre rédigée juste avant sa mort, il dénonce « un juge ambitieux, haineux de la société et considérant a priori un ministre comme un prévaricateur ».

Lire aussi | « L’affaire Boulin, c’est l’affaire de tous »

L’issue dramatique de cette affaire marquera fortement le jeune magistrat, qui a bien cru que sa carrière, à peine commencée, allait se terminer. Si, depuis près d’un demi-siècle, ils sont nombreux à penser que Boulin a été assassiné, Van Ruymbeke, lui, a toujours donné du crédit à la thèse officielle, celle du suicide d’un homme qu’il s’apprêtait à inculper.

Crimes de lèse-majesté
Au début des années 1990, en poste à Rennes, il reprend un dossier précédemment instruit par Thierry Jean-Pierre, l’affaire Urba. La procédure porte sur des attributions frauduleuses de marchés publics derrière lesquelles se profile le financement occulte du Parti socialiste. Là encore, Van Ruymbeke frappe les esprits : en 1992, il conduit une perquisition au siège du Parti socaliste (PS), puis inculpe Henri Emmanuelli, trésorier du PS ; deux crimes de lèse-majesté aux yeux du pouvoir mitterrandien. Jusqu’alors abhorré par la droite, l’incontrôlable juge, dont la notoriété ne cesse de croître, devient la bête noire de la gauche… et un modèle pour toute une génération de magistrats, bien décidés à conquérir leur indépendance.

Chargé de procédures sensibles, dont l’une le conduit cette fois aux trousses du Parti républicain (PR), Van Ruymbeke n’en conserve pas moins une forme de détachement. Il trouve refuge dès qu’il le peut dans sa petite maison de Mordelles (Ille-et-Vilaine), où il s’adonne à l’une de ses passions, le piano. Doué, il donne même parfois des concerts en comité restreint.

Derrière une apparence austère, c’est un homme jovial. Dans son cabinet, au palais de justice de Rennes, il a placardé un poster de Lucky Luke légendé ainsi : « I’m a poor lonesome JI ! » (« je suis un pauvre juge d’instruction solitaire »). Un clin d’œil à l’isolement inhérent à la fonction, mais aussi aux reproches qui lui sont parfois faits de la jouer « perso ». Logique, après tout : ce grand amateur de football était attaquant. Les habitués du stade de la Route-de-Lorient, à Rennes, le croisaient régulièrement, l’incontournable galette-saucisse en main, aux matchs du Stade rennais.

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Renaud Van Ruymbeke, ancien magistrat : « L’Europe doit revoir sa copie sur la transparence financière et les paradis fiscaux »

Signataire en 1996 de l’« appel de Genève » contre la corruption, il se découvre un nouveau cheval de bataille. Pendant plus de vingt ans, il fera de la lutte contre le blanchiment et les paradis fiscaux un combat prioritaire, au point d’y consacrer un livre, Offshore. Dans les coulisses édifiantes des paradis fiscaux (Les liens qui libèrent, 2022).

Délaissant pour une fois les scandales politico-financiers, il parvient à résoudre l’énigme de la mort d’une jeune Anglaise, Caroline Dickinson, assassinée en 1996 à Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine). Il choque en ordonnant que 3 800 hommes des environs se soumettent à des tests ADN, procédure alors balbutiante. Cinq ans plus tard, le meurtrier sera arrêté aux Etats-Unis, confondu par son empreinte génétique.

Approche humaniste du métier
Nommé en 2000 au pôle financier parisien, il collectionne les dossiers médiatiques, Elf, Karachi, Kerviel-Société générale,et ... Balkany
- L’un d’eux aurait pu sceller sa perte : l’affaire des frégates de Taïwan, sombre histoire de rétrocommissions en marge de la vente de matériel militaire français à Taipei. En 2004, il est mis sur la piste, par un informateur désireux de rester anonyme, de Clearstream, une chambre de compensation luxembourgeoise. Fichiers à l’appui, l’homme assure que cette structure abrite les fonds occultes de politiciens corrompus, parmi lesquels figurerait Nicolas Sarkozy.

Van Ruymbeke prend au sérieux ses révélations, dont il tente de vérifier le bien-fondé, déclenchant notamment des commissions rogatoires internationales en Italie, où M. Sarkozy aurait supposément ouvert deux comptes secrets sous un nom d’emprunt. Scandalisé, le futur président de la République dépose plainte pour dénonciation calomnieuse.

Deux juges sont désignés, et leurs investigations vont mettre au jour un authentique complot. L’informateur du juge n’est autre que Jean-Louis Gergorin, ancien numéro deux d’EADS, mais surtout affabulateur-né. L’enquête révèle que les listings remis à Van Ruymbeke sont des faux, le scandale est immense. Dominique de Villepin, alors premier ministre, est soupçonné d’avoir trempé dans la manipulation. Lui-même mis en cause par ses pairs, Van Ruymbeke sera finalement blanchi par le Conseil supérieur de la magistrature, sa bonne foi ayant été reconnue, mais il ne se remettra jamais vraiment de l’épisode, qui l’a durablement traumatisé.

Nombre de ses collègues au pôle financier parisien estiment d’ailleurs qu’il n’a plus été le même après cette affaire, y compris dans sa conduite des dossiers dont il avait la charge. Le juge téméraire, voire tête brûlée, laissa la place à un magistrat prudent, tout en retenue. Ainsi, fait rare, en 2017, alors qu’il était cosaisi, avec Serge Tournaire, du dossier Bygmalion, Renaud Van Ruymbeke refuse de signer l’ordonnance de renvoi devant le tribunal, jugeant trop minces, contrairement à son collègue, les charges retenues contre Nicolas Sarkozy.

Il est vrai que les deux magistrats, qui évitaient de se croiser, sont aux antipodes. Quand Tournaire est réputé extrêmement dur, Van Ruymbeke, à l’inverse, a toujours défendu une approche humaniste de son métier. Hostile à la mise en détention provisoire, il réservait le meilleur accueil aux conseils des clients sur lesquels il enquêtait. Cela lui a toujours valu un immense respect au sein de la corporation des avocats.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Renaud Van Ruymbeke décline une mission sur la réforme de la justice proposée par Eric Dupond-Moretti

Parti à la retraite en 2019, il cultivait depuis, au sens propre, son jardin, entouré de sa femme, Bernadette, également magistrate, et de ses nombreux petits-enfants, lui qui était père de sept enfants.

Renaud Van Ruymbeke en quelques dates
19 août 1952 Naissance à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)

1979 Enquête sur le ministre Robert Boulin, qui se suicidera, pour l’achat suspect d’un terrain

1990 Commence à instruire l’affaire Urba

2000 Nommé au pôle financier parisien, où il traitera les dossiers Elf, Karachi, Kerviel-Société générale, Balkany

2004 Manipulé dans l’affaire Clearstream

2019 Prend sa retraite

10 mai 2024 Mort à l’âge de 71 ans
Admiratif devant ces types...trop vite parti
Ne pas comparer Renaud Van Ruymbeke! et Jean Pierre avec la bande à Hollande du PNF qui lui cherchait des poux !!!!
https://www.lepoint.fr/societe/quand-re ... 870_23.php
Il suffit de quelques excités politisés pour pourrir une corporation !
Comme pour tout le reste d'ailleurs !
A gauche il y a des gens bien mais il y a hélas une bande de "zozos" qui la pourrit de l'intérieur !
Même à LFI il y a des gens bien , il y a hélas une minorité de vrais cons qui a le pouvoir de nuisance important ...
...C'est curieux chez les marins , le besoin de faire des phrases ...
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par Fonck1 »

gare au gorille a écrit : 17 mai 2024 00:33


Les juges rouges sont tout simplement une réalité, ce qui ne veut pas dire que tous les juges sont rouges, mais déjà le syndicat de la magistrature l'est et ne se prive pas de le faire savoir. Après il y aura toujours des cons pour vivre dans le déni des réalités.
Bon le juge en question semblait avoir le coeur plutôt à droite, paix à son âme, il en faut pour tous les gouts.
c'est là toute l'incohérence de votre méthode politique de pensée, si le juge est à droite il est bien, s'il est à gauche il est mauvais.
vous ne vous êtes juste jamais posé la question du fait que la seule chose qui était intéressante dans cette affaire, c'est s'il faisait bien son boulot.
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par UBUROI »

A méditer par ceux qui ne connaissent pas les conditions de travail des juges, qui ont le mépris facile à l'encontre de commis de l'Etat qui font 70 heures de boulot par semaine pour 7 000€ net avant IR en fin de carrière. Van Ryumbeke est parti à la retraite à 67 ans...pas à 56 ans comme à la RATP :XD:
Un homme juste est mort. Un homme de justice n’est plus. La disparition de Renaud Van Ruymbeke clôt une époque qui laisse un goût d’inachevé mais un parfum d’optimisme : celle du réveil démocratique contre la corruption. Le juge qui traitait les politiques en justiciables comme les autres est décédé le 10 mai, date anniversaire de l’arrivée de la gauche au pouvoir. Dernier hasard espiègle pour ce magistrat qui perquisitionna le siège du Parti socialiste le 14 janvier 1992, puis démonta un à un les rouages d’Urba, la « pompe à phynance » socialiste. À partir de ce moment, l’argent sale jaillit de toutes les caisses noires des partis. La politique française n’en devint pas pure et parfaite, mais elle fut plus propre. En janvier 1992, Renaud Van Ruymbeke résuma son action en quatre mots : « Indépendance, impartialité, sérénité, détermination ». Ils furent la clef de trente années d’effort judiciaires pour plus d’éthique et d’honnêteté dans la démocratie.

Bien sûr, il y a beaucoup à faire encore. La France n’est qu’à la 20e place, sur 180 pays, du classement de la probité établi par Transparency International. Malgré la création du parquet national fi nancier ou de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, il manque une politique vraiment coordonnée contre la corruption. Et si les partis, le Parlement et l’exécutif sont mieux surveillés, les collectivités locales demeurent trop poreuses à la tentation. Quant aux paradis fiscaux, que « RVR », inlassable, dénonça jusqu’au bout, ils prospèrent loin de toute menace judiciaire internationale sérieuse.

Pianiste minutieux, qui élucidait une à une les énigmes de ses partitions, Renaud Van Ruymbeke procédait de même avec ses dossiers de fraude financière. Qu’il s’agisse des affaires Elf ou Kerviel, des rétrocommissions sur la vente des frégates de Taïwan ou sur celle des sous-marins de Karachi, il s’imprégnait des faits pour résoudre les équations criminelles.

Indépendant jusqu’à refuser les effets de meute et de mode de sa corporation, Renaud Van Ruymbeke était un juge des plus intègres et intransigeants. Mais il était d’abord intègre vis-à-vis des justiciables et intransigeant envers lui-même. Cette équanimité obsessionnelle l’amena ainsi, en conscience, à ne pas signer l’ordonnance de renvoi de Nicolas Sarkozy devant le tribunal correctionnel pour l’affaire Bygmalion. Parce que le dossier lui paraissait trop friable. Parce qu’être un homme de justice lui imposait aussi d’être un homme de justesse. Parce que la vérité n’a sa carte dans aucun parti.
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par Victor »

L'affaire URBA c'était une autre époque. Avant le financement public des partis politiques.
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par UBUROI »

Victor a écrit : 17 mai 2024 13:04 L'affaire URBA c'était une autre époque. Avant le financement public des partis politiques.
Certes, mais cela change t il QQ chose au contexte dans lequel ont dû se battre les juges Jean Pierre et Van Ruymbeke dans cette fin des années 80, début 1990!
Mais cette loi sur le financement des partis qui date pour la 1ère de 1988! n'a pas empêcheé la poursuite des pratiques mafieuses du RPR, puis de l'UMP/ Bygmalion et celles des détournements de l'argent public européen RN/Modem...encore en cours.
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par Victor »

UBUROI a écrit : 17 mai 2024 13:22
Victor a écrit : 17 mai 2024 13:04 L'affaire URBA c'était une autre époque. Avant le financement public des partis politiques.
Certes, mais cela change t il QQ chose au contexte dans lequel ont dû se battre les juges Jean Pierre et Van Ruymbeke dans cette fin des années 80, début 1990!
Mais cette loi sur le financement des partis qui date pour la 1ère de 1988! n'a pas empêcheé la poursuite des pratiques mafieuses du RPR, puis de l'UMP/ Bygmalion et celles des détournements de l'argent public européen RN/Modem...encore en cours.
Faut pas mélanger les époques et les problèmes.
Ce qui est reproché au RN et au Modem, c'est peanuts par rapport aux affaires URBA et au financement du RPR de l'époque.
Quand le RN n'avait pas beaucoup de députés, il tirait la langue tout comme le Modem.
Ils ont donc "recyclé" des assistants parlementaires en "salariés" de leur parti.
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par gare au gorille »

Fonck1 a écrit : 17 mai 2024 10:43
gare au gorille a écrit : 17 mai 2024 00:33


Les juges rouges sont tout simplement une réalité, ce qui ne veut pas dire que tous les juges sont rouges, mais déjà le syndicat de la magistrature l'est et ne se prive pas de le faire savoir. Après il y aura toujours des cons pour vivre dans le déni des réalités.
Bon le juge en question semblait avoir le coeur plutôt à droite, paix à son âme, il en faut pour tous les gouts.
c'est là toute l'incohérence de votre méthode politique de pensée, si le juge est à droite il est bien, s'il est à gauche il est mauvais.
vous ne vous êtes juste jamais posé la question du fait que la seule chose qui était intéressante dans cette affaire, c'est s'il faisait bien son boulot.
belle hypocrisie.

Sauf que je n'ai jamais exprimé l'idée qu'un juge à droite était bien, que vous êtes encore dans vos inventions lunaires, vos délires sectaires vos prises à parties stupides et toujours à coté de la plaque. J'ai simplement dit qu'il en fallait pour tous les gouts ce qui veut dire qu'un juge est un homme et que comme tous les hommes un juge a des convictions politiques.
Et contrairement aux âneries de monsieur Uburoi les juges rouges existent et occupent une place importante dans la magistrature.
Ce juge vient de mourir, paix à son âme, faire bien son boulot est la préoccupation d'une majorité de travailleurs et quand un juge fait bien son boulot on ne peut que s'en féliciter, j'ai presque envie de dire que ce devrait être une chose normale et pas un fait exceptionnel.
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par Fonck1 »

gare au gorille a écrit : 17 mai 2024 13:43
Fonck1 a écrit : 17 mai 2024 10:43

c'est là toute l'incohérence de votre méthode politique de pensée, si le juge est à droite il est bien, s'il est à gauche il est mauvais.
vous ne vous êtes juste jamais posé la question du fait que la seule chose qui était intéressante dans cette affaire, c'est s'il faisait bien son boulot.
belle hypocrisie.

Sauf que je n'ai jamais exprimé l'idée qu'un juge à droite était bien, que vous êtes encore dans vos inventions lunaires, vos délires sectaires vos prises à parties stupides et toujours à coté de la plaque. J'ai simplement dit qu'il en fallait pour tous les gouts ce qui veut dire qu'un juge est un homme et que comme tous les hommes un juge a des convictions politiques.
Et contrairement aux âneries de monsieur Uburoi les juges rouges existent et occupent une place importante dans la magistrature.
Ce juge vient de mourir, paix à son âme, faire bien son boulot est la préoccupation d'une majorité de travailleurs et quand un juge fait bien son boulot on ne peut que s'en féliciter, j'ai presque envie de dire que ce devrait être une chose normale et pas un fait exceptionnel.
relisez vous, où alors vous commencez sérieusement à m’inquiéter, si en plus vous ne comprenez pas ce que vous écrivez. :lol:
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par gare au gorille »

Fonck1 a écrit : 17 mai 2024 13:57
gare au gorille a écrit : 17 mai 2024 13:43


Sauf que je n'ai jamais exprimé l'idée qu'un juge à droite était bien, que vous êtes encore dans vos inventions lunaires, vos délires sectaires vos prises à parties stupides et toujours à coté de la plaque. J'ai simplement dit qu'il en fallait pour tous les gouts ce qui veut dire qu'un juge est un homme et que comme tous les hommes un juge a des convictions politiques.
Et contrairement aux âneries de monsieur Uburoi les juges rouges existent et occupent une place importante dans la magistrature.
Ce juge vient de mourir, paix à son âme, faire bien son boulot est la préoccupation d'une majorité de travailleurs et quand un juge fait bien son boulot on ne peut que s'en féliciter, j'ai presque envie de dire que ce devrait être une chose normale et pas un fait exceptionnel.
relisez vous, où alors vous commencez sérieusement à m’inquiéter, si en plus vous ne comprenez pas ce que vous écrivez. :lol:

A l'évidence c'est surtout vous qui ne comprenez plus ce que vous lisez. A aucun moment je n'ai vanté les mérites des juges de droites par rapport à ceux de gauche. Ou alors rapportez moi ces propos !! En fait vous passez votre temps à avancer des trucs qui n'existent que dans votre imagination.
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par Fonck1 »

gare au gorille a écrit : 17 mai 2024 14:58
Fonck1 a écrit : 17 mai 2024 13:57
relisez vous, où alors vous commencez sérieusement à m’inquiéter, si en plus vous ne comprenez pas ce que vous écrivez. :lol:

A l'évidence c'est surtout vous qui ne comprenez plus ce que vous lisez. A aucun moment je n'ai vanté les mérites des juges de droites par rapport à ceux de gauche. Ou alors rapportez moi ces propos !! En fait vous passez votre temps à avancer des trucs qui n'existent que dans votre imagination.

vous dites vous même que les juges rouges sont dans le déni de réalité et qu'ils sont cons.
gare au gorille a écrit : 17 mai 2024 00:33

Les juges rouges sont tout simplement une réalité, ce qui ne veut pas dire que tous les juges sont rouges, mais déjà le syndicat de la magistrature l'est et ne se prive pas de le faire savoir. Après il y aura toujours des cons pour vivre dans le déni des réalités.
Bon le juge en question semblait avoir le coeur plutôt à droite, paix à son âme, il en faut pour tous les gouts.
oui, vous commencez à m’inquiéter.
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par UBUROI »

Fonck1 a écrit : 17 mai 2024 18:21
gare au gorille a écrit : 17 mai 2024 14:58


A l'évidence c'est surtout vous qui ne comprenez plus ce que vous lisez. A aucun moment je n'ai vanté les mérites des juges de droites par rapport à ceux de gauche. Ou alors rapportez moi ces propos !! En fait vous passez votre temps à avancer des trucs qui n'existent que dans votre imagination.

vous dites vous même que les juges rouges sont dans le déni de réalité et qu'ils sont cons.
gare au gorille a écrit : 17 mai 2024 00:33

Les juges rouges sont tout simplement une réalité, ce qui ne veut pas dire que tous les juges sont rouges, mais déjà le syndicat de la magistrature l'est et ne se prive pas de le faire savoir. Après il y aura toujours des cons pour vivre dans le déni des réalités.
Bon le juge en question semblait avoir le coeur plutôt à droite, paix à son âme, il en faut pour tous les gouts.
oui, vous commencez à m’inquiéter.
Les juges affiliés au SM ne sont pas "rouges", quelle drôle d'idée!, mais certains sont bien de gauche, d'autres verts ou LR. Ceux qui sont "de gauche" prônent les valeurs suivantes: égalité, progressisme, insoumission, fraternité, tolérance, solidarité, protection de l'environnement, justice sociale, travail, liberté réelle.
Tout le contraire des valeurs de la peste brune que symbolise dans UE l'AFD que fréquente le parti de BOrdella.
Mais en montrant du doigt les juges rouges, c'est TOUTE la Justice que fustige le parti d'extrême droite dédiabolisé, comme les autres institutions républicaines, les syndicats, un classique des partis dit populistes
Apparence trompeuse...faite pour tromper les perdus de la république. Les autres, pas perdus du tout, ces remugles des vieux partis et groupuscules (tel le GUD, ou Rats Noirs, ou Zouaves etc...) xénophobes, anti sémites, racistes se fichent de cette apparence; ils se terrent mais sortiront en plein jour comme l'AFD en ce moment.
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Re: L'incorruptible juge en charge de la lutte anti corruption est mort le 10 mai

Message par gare au gorille »

Fonck1 a écrit : 17 mai 2024 18:21
gare au gorille a écrit : 17 mai 2024 14:58


A l'évidence c'est surtout vous qui ne comprenez plus ce que vous lisez. A aucun moment je n'ai vanté les mérites des juges de droites par rapport à ceux de gauche. Ou alors rapportez moi ces propos !! En fait vous passez votre temps à avancer des trucs qui n'existent que dans votre imagination.

vous dites vous même que les juges rouges sont dans le déni de réalité et qu'ils sont cons.
gare au gorille a écrit : 17 mai 2024 00:33

Les juges rouges sont tout simplement une réalité, ce qui ne veut pas dire que tous les juges sont rouges, mais déjà le syndicat de la magistrature l'est et ne se prive pas de le faire savoir. Après il y aura toujours des cons pour vivre dans le déni des réalités.
Bon le juge en question semblait avoir le coeur plutôt à droite, paix à son âme, il en faut pour tous les gouts.
oui, vous commencez à m’inquiéter.

Boff, je n'ai jamais parlé de juges dans le déni et me serais bien gardé de dire que les juges sont cons. Je répondais simplement à Uruboi qui niait l'existence des juges rouges et qui traitait de cons ceux qui utilisaient ce terme. Je lui ai simplement répondu que les cons sont ceux qui vivent dans le déni de cette réalité d'une magistrature majoritairement de gauche.
* il pleut doucement sur la ville *
* Et le poète soul engueulait l' Univers *
(Rimbaud)
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