SOURCE : LE FIGAROLassalle, Dupont-Aignan, Asselineau… À l’approche de 2027, le retour des inépuisables candidats à la présidentielle
ANALYSE - Malgré leurs faibles scores aux précédents scrutins, plusieurs responsables politiques ambitionnent toujours de renouveler leur candidature. À condition de réunir les 500 signatures d’élus requises.
Jean Lassalle, Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud… Tous les cinq ans, à l’occasion de l’élection présidentielle, d’anciens candidats profitent du rayonnement médiatique qu’offre la campagne pour refaire surface. « La seule solution qui s’offre à eux reste de se présenter à l’élection présidentielle, sinon ils disparaissent du paysage », note le politologue Frédéric Sawicki, spécialiste des scrutins présidentiels.
À l’approche de 2027, ces éternels candidats affichent déjà leurs ambitions. « Tout est prêt, je travaille d’arrache-pied et le programme est quasiment bouclé », assure Nicolas Dupont-Aignan, déjà candidat en 2012, 2017 et 2022. Pourtant, encore récemment, l’homme aux 4,70 % - son meilleur score - en 2017 hésitait à se représenter. Mais « la dépendance du pays face à l’Union européenne n’est plus tenable » selon lui, et le récent accord entre Ursula von der Leyen et Donald Trump concernant les droits de douane n’a fait que le conforter dans cette idée. Alors une quatrième candidature s’impose, juge-t-il.
« Ils peinent à apporter de la substance au débat public »
« J’irai au bout, et ceux qui pensent le contraire se trompent », clame celui qui se définit comme le candidat « souverainiste » dont la France a besoin. Et les 500 signatures de maires nécessaires pour se présenter, qu’il n’a pas encore réunies, ne sont pas un problème : « Je suis le seul souverainiste qui peut les avoir », assure-t-il.
Du fait de l’élection municipale de 2026, qui pourrait occasionner des bouleversements dans les mairies, Jean Lassalle n’est pas si catégorique : « Les signatures seront difficiles à trouver », estime le double candidat à l’Élysée. Le truculent septuagénaire, qui se lancera à l’automne dans un one-man-show, hésite même à participer à la course élyséenne, tant la situation est « illisible ». Mais celui qui a longtemps navigué aux côtés de François Bayrou laisse entrevoir ses ambitions : « Je n’écarte pas du tout la possibilité de me représenter », assure l’ancien député qui, dans une interview à La République des Pyrénées en janvier, avouait « se préparer tout doucement à 2027 ». « Il me reste un peu moins de deux ans pour me décider », confie-t-il après un rapide calcul.
Mais les deux hommes ne peuvent pas être considérés comme des « petits candidats », selon Simon Persico, professeur à Science Po Grenoble : « Il faut différencier les candidats qui font moins de 1 % des autres. » « Jean Lassalle et François Asselineau, par exemple, n’ont pas la même portée », complète Frédéric Sawicki. Ce dernier avait réuni seulement 0,92 % des voix en 2017, loin des 3,13 % en 2022 de l’ancien du MoDem. Absent il y a trois ans faute d’avoir réuni les 500 parrainages nécessaires, François Asselineau, candidat pro-Frexit, a d’ores et déjà fait part de sa volonté de se présenter dans deux ans. Mais pour quel impact ? « Finalement, ces candidats peinent à apporter de la substance au débat public », répond Simon Persico.
« Une publicité sans commune mesure »
Malgré tout, l’occasion est trop belle. « L’élection présidentielle offre une publicité sans commune mesure », analyse Frédéric Sawicki pour justifier la présence de ces inépuisables candidats. Un constat qui pousse certains partis à s’engager tous les cinq ans malgré les faibles probabilités de victoire. À l’image du parti d’extrême gauche Lutte ouvrière, dont Arlette Laguiller, recordman du nombre de participation à l’élection présidentielle avec six tentatives, a longtemps été la candidate.
« L’idée n’est pas de gagner, mais de rappeler leur message », rappelle Frédéric Sawicki. À savoir, pour LO, les idées historiques de l’extrême gauche : l’anticapitalisme, la défense des travailleurs et la valorisation de la classe ouvrière. Dans une interview à Sud Radio, au mois de juin, Nathalie Arthaud, candidate lors des trois dernières élections sans jamais atteindre 1 %, n’a pas écarté l’idée de représenter une nouvelle fois son parti lors du prochain scrutin. Sans pour autant se projeter totalement. À la question de savoir si elle sera candidate à la succession d’Emmanuel Macron, la porte-parole du parti trotskiste s’est contentée d’espérer voir « une révolte générale » naître avant…
Je ne sais que penser de ces "petits" candidats qui s'offrent un moment de gloire une fois tous les cinq ans...
D'un côté, j'ai du mal à percevoir ce qu'ils apportent exactement au débat politique.
Mais d'un autre côté, il faut admettre aussi que les "gros" candidats sont idéologiquement assez pauvres. Il n'est donc pas choquant que d'autres candidats cherchent à apporter une alternative.
J'ai moi-même voté NDA en 2017. Mais depuis, il m'a déçu. Et sa candidature me semble être une source de division supplémentaire, un obstacle à la nécessaire mise en œuvre de l'union des droites.