Je respecte le vote des grecs, mais franchement, quand on lit le programme de ce premier ministre, pas sûr qu'il serait élu en France :
"Premier ministre
Formation du gouvernement
Le 8 juillet, au lendemain du scrutin législatif, il est nommé Premier ministre par le président de la République, Prokópis Pavlópoulos16. Son gouvernement prend ses fonctions le lendemain17. À la différence de son prédécesseur Alexis Tsipras, il choisit de prêter serment sur la Bible plutôt que sur la Constitution15.
Le secrétariat général en charge de l'intégration des Roms est supprimé et celui de l'égalité des genres voit réduire son champ d'action, suscitant les critiques des mouvements féministes qui déplorent par ailleurs la nomination de seulement cinq femmes au sein du nouveau gouvernement18.
La nomination de personnalités issues de la mouvance néo-fasciste à la tête de ministères a été froidement accueillie à l'étranger et par la communauté juive de Grèce. Israël a ainsi annoncé qu'il ne coopérerait pas avec le ministre de l'Agriculture, Mavroudís Vorídis19.
« Kyriakos Mitsotakis est arrivé au pouvoir en contentant les différentes tendances à droite : les conservateurs traditionnels, les ultralibéraux et l’aile droite autoritaire et xénophobe. Cet équilibre maîtrisé est perceptible dès les premiers jours au pouvoir de son gouvernement », estime Filippa Chatzistavrou, chercheuse en science politique à la Fondation hellénique pour la politique étrangère et européenne18. Il fait entrer dans son gouvernement trois autres personnalités d’extrême droite le 31 août 2021, ce qui fait à nouveau polémique. Le nouveau ministre de la santé, Thános Plévris, s’était illustré par le passé par des propos ouvertement antisémites20.
Réformes économiques
A
u mois d'août 2019, une réforme du droit du travail est adoptée. Elle prévoit la possibilité pour un employeur de licencier ses salariés sans avoir à motiver sa décision, ni à prévenir préalablement les personnes concernées21.
La brigade antifraude de l'administration fiscale est supprimée, et ses employés intégrés au ministère des Finances, ce qui pourrait réduire leur marge de manœuvre22.
I
l lance à partir de 2019 une vague de privatisations, dont notamment celles d’infrastructures touristiques, de terres côtières, et des parts détenus par l’État dans les entreprises de gaz et d’électricité et de l’aéroport d’Athènes23. D'autre part, une réforme fiscale visant à faire du pays « une terre d’accueil pour les milliardaires et les citoyens les plus fortunés », relève le Financial Times, est mise sur pied. Il s'agit d'attirer les investissements en proposant de faibles taux d'imposition.
Une clause protégera les bénéficiaires de cette politique fiscale contre les éventuels changements de politique mis en place par de futurs gouvernements24.
Le premier ministre annonce aussi une baisse de la taxe foncière de 22 % en moyenne. L’allégement de cet impôt est surtout bénéfique aux plus grands propriétaires18.
Le « grand projet de loi sur la croissance », adopté durant l'été 2020, prévoit la restriction du droit de grève et la suppression des conventions collectives, qui avaient déjà été suspendues en 2012 à la demande de la troïka puis rétablies par le gouvernement Tsipras25.
En mai 2022, dans un contexte de hausse de l'inflation (près de 10 % sur un an) et de mobilisation des syndicats, le gouvernement augmente le salaire minimum à 713 euros brut par mois, soit une hausse de 50 euros, et revalorise certaines aides sociales. Cette annonce est accueillie favorablement par le patronat, qui y voit un moyen de relancer la croissance économique, mais avec réserves par les syndicats et partis de gauche, qui la jugent insuffisante. En 2022, près de 60 % des salariés déclarent avoir réduit leur consommation de produits alimentaires de base en raison de la hausse des prix, tandis que 74 % disent avoir diminué leur consommation de chauffage ou d’électricité26.
Immigration
Les priorités du gouvernement en matière d'immigration sont de « renforcer la protection des frontières grecques et européennes » et d'être plus strict sur l'octroi de l'asile en Grèce pour faciliter les expulsions vers la Turquie18.
La prise en charge des soins hospitaliers pour les étrangers sans ressources est supprimée et la période pendant laquelle les réfugiés ayant obtenu l’asile peuvent résider dans des logements sociaux passe de six mois à un mois25.
Kyriákos Mitsotákis annonce en 2023 l’extension de 35 km du mur de séparation avec la Turquie, ce qui permettra de recouvrir la quasi-totalité de la frontière de 192 km entre les deux pays, ainsi que le déploiement de gardes-frontières supplémentaires. Il demande à l'Union européenne de contribuer à financer ce projet, évalué à au moins 100 millions d'euros27.
Environnement
Sur les questions environnementales, le gouvernement assouplit la législation afin de faciliter l’exploration pétrolière28.
Défense et sécurité
Le gouvernement prévoit de recruter de 1 500 policiers, la construction de prisons de haute sécurité et plus de sévérité dans les allégements de peines et les permissions accordées aux détenus18. Sur la période 2018 à 2020, la Grèce est devenue le quatrième pays d'Europe en termes de densité des forces de l'ordre, avec 525 policiers pour 100 000 habitants29.
Les dépenses militaires sont augmentées de 60 % pour l’année 2021 dans un contexte de tensions avec la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan30.
Éducation
Dans le domaine éducatif, de nouvelles lois viennent supprimer des programmes du secondaire la sociologie et les arts, mais renforcent le grec ancien et la place de la religion31.
Une force spéciale de police est créée début 2021 pour patrouiller sur les campus universitaires; elle doit être constituée d’un millier de policiers munis de matraques et de sprays anti-agression. Des manifestations d'étudiants et d'universitaires ont contesté cette mesure. Le coût de cette brigade − 20 millions d’euros par an, alors que le budget annuel de l’enseignement supérieur est de 91,6 millions d’euros − a été critiqué32.
Santé
Le budget consacré à la santé est diminué de près de 20% pour 2021, ce qui fait polémique dans un contexte de pandémie de Covid-19 33.
Restriction de la liberté de la presse
En 2022, la Grèce est classée 108e sur 180 pays dans le monde dans le classement annuel de Reporters sans frontières (RSF), ayant perdu 42 places depuis l'entrée en fonction de Kyriákos Mitsotákis34.
En 2023, un rapport de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) du Parlement européen souligne que l’État de droit et la liberté de la presse sont « gravement menacés » en Grèce. Le rapport pointe en particulier la concentration des médias entre les mains de quelques oligarques, les restrictions imposées aux ONG et aux journalistes qui traitent de la question migratoire, l'usage de logiciels espions illégaux contre des journalistes, les poursuites judiciaires et l’inculpation de journalistes, la remise en cause du système d’équilibre des pouvoirs et la faible efficacité de la justice35.
Scandale des écoutes téléphoniques
Article détaillé : Affaire des écoutes téléphoniques en Grèce (2022).
En juillet 2022, les services de cybersécurité du Parlement européen ont repéré des traces d'un logiciel espion sur le téléphone portable de l’eurodéputé socialiste Nikos Androulakis, ce qui conduit à faire connaitre l'affaire des écoutes dont ont été victimes des dirigeants de l'opposition et des journalistes, qui ont été espionnés par les services de renseignement grecs (EYP)36.
Face au scandale, le secrétaire général du bureau du premier ministre qui est également son neveu, Grigoris Dimitriadis, et Panagiotis Kontoleon, le directeur des services de renseignement, démissionnent tous deux. Kyriákos Mitsotákis se défend pour sa part d’être impliqué dans cette affaire, puis accuse son prédécesseur Alexis Tsipras de l’avoir aussi mis sur écoute lorsqu’il était au pouvoir tout en affirmant la nécessité d’avoir un service de renseignement efficace face à un voisin comme la Turquie. Le refus du premier ministre de reconnaitre sa responsabilité, alors qu'il avait dès son arrivée à la tête du gouvernement placé l’EYP - rattaché auparavant au ministère de l’intérieur - directement sous son autorité, accentue la polémique.
Au Parlement, 142 députés votent en faveur de l’ouverture d'une enquête parlementaire : « L’espionnage des politiciens, des personnalités publiques, des journalistes et des hommes d’affaires n’est pas normal… Nous avons un premier ministre qui ne savait pas […], qui ne répond pas, qui refuse de prendre ses responsabilités politiques et continue de vouloir camoufler le scandale des écoutes », a dénoncé le président du groupe parlementaire socialiste37.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kyri%C3%A ... t%C3%A1kis
"La valeur ne dépend pas de la religion, mais de l'amour qui nous fait considérer l'autre comme un frère ou une sœur"
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells