les républicains capitulent face à Obama

[tisiphoné]

(de notre correspondant aux États-Unis) Les sénateurs sont parvenus à un accord sur le budget et la dette qui ne lâche rien sur l’Obamacare. Les Républicains de la Chambre, affaiblis, acceptent de le voter.

La sortie de crise est cette fois bien enclenchée. Les leaders démocrates et républicains du Sénat sont parvenus à trouver et annoncer, mercredi midi à Washington, un accord –certes temporaire- sur la réouverture des services fédéraux et surtout l’extension de l’autorisation d’emprunter pour le Trésor américain. Un accord qui ne lâche quasiment rien aux revendications républicaines. Le texte accorde au Trésor la possibilité d’emprunter jusqu’au 7 février. Le texte en négociation au Sénat prévoit aussi la réouverture, jusqu’au 15 janvier, des services fédéraux, dont certains, dits non-essentiels, sont fermés depuis le 1er octobre. Plusieurs centaines de milliers d’Américains sont actuellement au chômage technique. La proposition de loi des sénateurs inclut encore la mise sur pied d’une commission chargée d’étudier les moyens de réduire le déficit budgétaire sur les dix ans qui viennent. La loi d’assurance-santé dite Obamacare est quasiment intacte, le texte ne faisant que durcir les procédures de contrôle des revenus des Américains qui demandent des subventions pour leur couverture santé.

Il restait encore, à la mi-journée, des questions sur la suite des événements. Quelle chambre allait-elle voter en premier ? Il serait plus rapide de commencer par la Chambre, mais le Sénat semblait être disposé à commencer la séquence. A la chambre haute, tous les yeux étaient tournés vers les sénateurs républicains les plus résolus contre l’Obamacare, qu’ils jugent d’inspiration « socialiste ». Allaient-ils laisser faire, sous la pression de leurs pairs, ou chercher encore à différer l’adoption du texte ? Ted Cruz, du Texas, a annoncé son intention de voter contre mais pas de retarder le vote. Les Représentants républicains semblaient disposés à approuver le texte, avec les voix démocrates, selon les déclarations de John Boehner, président de la Chambre. Il était important d’avancer le plus vite possible. Le Trésor ne pouvait emprunter que jusqu’à aujourd’hui, et ne pouvait plus ensuite assurer le fonctionnement de l’Etat qu’en comptant sur ses réserves – autour de 30 milliards de dollars. Les marchés ont bien réagi aux annonces d’hier, mais sans exubérance. Les Républicains ne peuvent guère se réjouir que d’une chose : avoir sauvegardé les niveaux de dépense prévus par le « séquestre » entré en vigueur en mars.

Mon camp est allé « trop loin » et « a merdé » selon un sénateur républicain

Mardi, deux propositions de loi élaborées par les Représentants ont capoté avant même d’être soumises au vote. Elles n’avaient pas le soutien d’un nombre suffisant de conservateurs. Leur échec a souligné la division du camp républicain entre les modérés, qui voient leur parti plonger dans les sondages, et des jusqu’au-boutistes qui refusaient encore d’admettre qu’ils ont perdu la bataille de l’Obamacare. Le sénateur républicain Lindsey Graham, élu de Caroline du Sud, proche du leader de la Chambre, John Boehner, a reconnu que son camp est allé « trop loin » et « a merdé ». Il n’a pas non plus mâché ses mots à l’encontre des démocrates, dont l’intransigeance va selon lui laisser des traces dans de futures négociations : « n’auraient-ils pas pu, dans l’intérêt de la nation, céder un peu de terrain ? ». Depuis mardi, il est clair en tout cas que John Boehner n’a plus le contrôle du groupe conservateur à la Chambre.

Barack Obama, lui, s’est tenu en retrait de toutes ces discussions. James Thurber, politologue à l’American University de Washington, relève qu’il « a pris une autre attitude », en comparaison de la crise –similaire- de 2011. A l’époque, le Président et ses proches conseillers s’étaient directement impliqués, et avaient finalement lâché trop de concessions. Cette fois, Barack Obama a estimé, conforté par les sondages, que l’opinion fait porter aux Républicains la responsabilité de la crise et que le temps joue pour lui. Le texte qui devait arriver sur son bureau hier soir, au plus tôt, serait pour lui une grande victoire.

Mais Washington aura senti le vent du boulet. Mardi, l’agence Fitch a accentué la pression en annonçant qu’elle envisageait d’abaisser la note de la dette souveraine américaine , à laquelle elle attribuait jusqu’ici le meilleur rating possible, le Triple A.

[Crapulax]

Ce n'est que mettre un pansement sur la plaie mais en rien la soigner.Rendez vous le 7 février pour le remake de cet épisode.

[sebmbala]

reculer pour mieux sauter.

[Kelenner]

Mais Washington aura senti le vent du boulet. Mardi, l’agence Fitch a accentué la pression en annonçant qu’elle envisageait d’abaisser la note de la dette souveraine américaine , à laquelle elle attribuait jusqu’ici le meilleur rating possible, le Triple A.

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Quand ce mensonge éhonté va leur exploser en pleine poire, ça va faire très, très, très, mal.

[Steph]

Il me semble qu'il y a eu depuis les années 70, une vingtaine de "shutdown" aux States.
Pour ce concerne l'agence Fitch, elle est la dernière à avoir conservé le triple A pour les Etats unis.

[le parisien]

Il me semble qu'il y a eu depuis les années 70, une vingtaine de "shutdown" aux States.

Sauf que là, le shutdown est intervenu pour des motifs débiles : les Républicains ne voulaient pas de Obama-Care, ils refusaient d'adopter un budget qui prévoyait le financement de cette mesure, il sont allé jusqu'au shutdown et le pire, c'est que ce shutdown n'a pas empêcher Obama-Care d'entrer en vigueur. Un grand numéro de Don Quichotte de la part de John Boehner (le chef de républicain majoritaires à la Chambre de Représentants) et Ted Cruz (le plus virulents des opposant à Obama-Care).

Mais le pire, c'était pas le shutdown. Le pire, c'était le plafond de la dette. En refusant jusqu'au dernier moment de relever le plafond de la dette, les Républicain ont failli mettre les USA en état de cessation de paiement, ce qui aurait plongé le pays (et par ricochet le reste du monde) dans une grave crise économique et financière. Jusqu'à moins de 48 heures de la deadline les Républicains ont joués au poker menteur pour tenter d'arracher des concessions à Obama et aux démocrates mais au final, ils n'ont quasiment rien eu et ont été forcé de capituler.
Au poker, quand t'as une main pourrie et que le bluff ne prend pas, faut savoir se coucher au bout d'un moment...

[Kelenner]

Ces bisbilles de cour de récré cachent le fond du problème, ce fameux "plafond de la dette" qui est désormais colossal et qui est totalement déconnecté de la production réelle des USA. Le jour où tous les créanciers vont réclamer des comptes en même temps (ce qui pourrait fort bien arriver, vu que les chinois notamment, mais également les saoudiens, possèdent d'immenses quantités de dette américaine), tous ces dollars pourris vont s'écrouler et les conséquences risquent d'être cataclysmiques.

J'ai l'impression qu'on mesure mal cette terrible épée de Damoclès qui nous atteindrait fatalement par ricochet.

[le parisien]

C'est valable pour la plupart des états occidentaux qui ont des créances monstrueuses vis à vis des banques. Mais les banques n'auraient aucun intérêt à demander le remboursement complet et immédiats de ce dettes : sur le long terme, il est beaucoup plus rentables de laisser courir la dette et de s'en mettre plein les fouilles via les intérêts...

[Crapulax]

Etats-Unis:Dette de 16000 Milliards de dollars.
Bons du trésor US détenus par la Chine:Entre 10 et 15%.

Résultats,le jour ou les USA ne pourront pas faire la guerre,faute de moyens,aux pays producteurs de matières premières qui ne veulent plus de leur monnaie comme devise pour les échanges mondiaux(comme l'Irak avait tenté de le faire pour le pétrole)),alors les States sombreront dans le chaos le plus total.

Et plus ça va,plus il est question de remettre cette valeur en cause.N'oublions pas que les Etats-Unis ont mis à la tete de l'Europe Goldman Sachs,ce qui entrainera aussi sa chute.Il est temps que l'Europe si elle ne veut pas connaitre ce risque se prennent en main toute seule et cesse de s'aligner face au Dollar alors que l'Euro est plus fort et que la Zone Euro est la première puissance économique mondiale.

Les USA font marcher la planche à billets parce qu'ils le peuvent mais le jour ou l'inflation sera au plus haut,ça deviendra de la monnaie de singe.Du reste,ça c'est la plus grande réussite des Américains,ce qui leur a permis de se remplir les fouilles jusqu' à maintenant:Avoir imposer le Dollar comme monnaie universelle.

[Steph]

Avec les accords de libre échange entre Washington et Bruxelles, ont est mal barré.
L'Europe sera pour le coup, complétement dépendante des States.

[Crapulax]

Elle l'est pratiquement depuis le début de sa création.