Alors que les débats sur la taxation des plus riches, notamment sur les revenus issus du capital, fait rage des deux côtés de l'Atlantique – élections présidentielles oblige – la Brookings Institution, un centre de réflexion américain de centre gauche, publie une étude chiffrée qui montre la faiblesse de la corrélation entre taux d'imposition du capital et taux de croissance.
Pour Len Bunman, l'économiste qui a mis en ligne ces chiffres sur le site du Tax Policy Center, le département de la Brookings dédié à l'étude de la fiscalité (en association avec l'Urban Institute), on aurait tort de croire les éditos des journaux, qui laissent à penser "qu'aucun volet de la politique fiscale n'est plus important pour la croissance économique que la façon dont on taxe les gains du capital".
Pour Bunman, qui s'appuie sur une courbe compilant ses données, si de faibles taux d'imposition du capital favorisaient la croissance économique, on s'attendrait à voir une relation négative entre les deux – taux forts, faible croissance, et vice versa – or il n'en est rien. Le coefficient de corrélation est de 0,12 (plus ce coefficient s'approche de 1, plus la corrélation entre deux variables est forte). Cette absence de corrélation persiste, sur plusieurs années et avec des variables différentes.
EBRANLER UNE THÉORIE DOMINANTE
Comme tout bon économiste, Len Bunman sait pertinemment que corrélation n'est pas synonyme de causalité, "mais ce graphique devrait affaiblir la théorie prédominante sur la taxation des gains du capital. Diminuer le taux d'imposition du capital ne permet pas de mettre un turbo à l'économie, et l'augmenter ne provoquera pas de dépression."
Cela dit, une faible taxation du capital a selon lui au moins un avantage, "elle fournit beaucoup de travail aux avocats, comptables et génies de la finance car il y a beaucoup à gagner à maquiller des revenus normaux (taxés jusqu'à 35 %) en revenus du capital (dont le taux maximum d'imposition est 15 %)".
"Les niches fiscales que ces génies inventent sont économiquement inefficaces, conclut-il, et ces génies accompliraient un travail productif si seulement ce racket fiscal n'était pas si lucratif." Et de rappeler que "les revenus perdus sur les niches fiscales contribuent à creuser les déficits, ce qui fait en soi du mal à l'économie."
les taxes du capital et croissance n'ont pas de corrélation
- Fonck1
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