Les apiculteurs se préparent au lancement du «piégeage de printemps», une technique bien particulière pour appâter les frelons asiatiques qui déciment leurs ruches.
Depuis son apparition en France, en 2004, le frelon asiatique terrorise les apiculteurs. L’espèce, qui ne connaît aucun prédateur en Europe, est un véritable problème pour les éleveurs d’abeilles en France. Ces derniers réclament l'utilisation massive des pièges à frelons.
Aux prémices du printemps, les femelles reproductrices des colonies de frelons asiatiques sortent de leur période d’hibernation. Pour éviter la propagation de milliers d’individus, les apiculteurs ont prévu d’utiliser la méthode du «piégeage de printemps».
À l’aide d’un récipient rempli d’un appât liquide, sucré et alcoolisé, les éleveurs d’abeilles attirent les frelons qui ravagent les ruches. Ce récipient, constitué de cônes d’entrée, permet aux insectes de rentrer dans le piège, mais empêche toute sortie.
«Ceux qui pratiquent le piégeage printanier perçoivent un effet bénéfique», a expliqué à l’AFP Éric Darrouzet, enseignant-chercheur à l’université de Tours.
Si les études scientifiques étayant la pratique d’un piégeage précoce font encore défaut, son efficacité est déjà visible sur le terrain. Dans le Morbihan, la Vendée et les Pyrénées-Atlantiques, où le piégeage a été pratiqué entre 2016 et 2019, une baisse de nids de frelons a été constatée par l’Institut de l’Abeille.
Les frelons menacent 300.000 ruches chaque année
Les frelons asiatiques fragilisent les essaims d’abeilles de deux manières : ils nourrissent leurs larves du thorax des abeilles d’une part, et stressent les butineuses par leur présence, les dissuadant de sortir.
L’insecte prédateur, qui est présent sur l’ensemble du territoire national, est très prolifique. «Rien n’arrête sa progression. On perd des ruches par centaines», a déploré à l’AFP Christian Guespin, apiculteur et vice-président du Groupement de défense sanitaire des abeilles des Côtes d’Armor (GDSA22).
«De 2,6% à 29,2% des colonies d’abeilles», représentant plus de 300.000 ruches, «pourraient disparaître chaque année en France», selon une étude de l’université Paris Saclay et du Muséum national d’histoire naturelle.
En 2023, le GDSA22 lançait une campagne départementale de piégeage printanier. À Trégastel (Côtes-d’Armor), l’opération avait permis de capturer 1.146 fondatrices en six semaines. Ainsi, au cours de l’année, 53 nids de frelons asiatiques avaient été dénombrés au sein de la commune, contre 90 en 2022, sans piégeage printanier.
Certains pièges ont des parois ajourées, qui laissent libre-cours à tous les insectes, sauf les frelons asiatiques, qui sont plus gros. «Pour limiter les impacts collatéraux sur la biodiversité», le plan national 2024 de lutte contre le frelon, publié mardi 27 février, prescrit les guêpiers qui laissent s’échapper au maximum les autres insectes.
une tête de bouteille plastique coupée retournée dans son corps avec un peu de liquide, aidez les apiculteurs !
personnellement je vais en faire deux ou trois ce week-end.
soyez citoyens et responsables.