Oubliées les «dérives» soviétiques et maoïstes de régimes se réclamant du marxisme, oubliés les dizaines de millions de morts des goulags et de la révolution culturelle, Marx, le marxisme et plus encore la lutte des classes sont de retour. C'est en tout cas ce qu'affirme le très sérieux quotidien anglais The Guardian qui souligne qu'il faut bien trouver une alternative au capitalisme en crise et qu'il y en a qu'une, au moins théorique, elle se trouve dans la célèbre théorie décrite par le philosophe allemand au XIXème siècle.
Il faut dire que son monde dominé par une oligarchie toute puissante ressemble étrangement à celui du début du XIXème siècle. Et cela se traduit par des ventes records des livres de Karl Marx, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et même en Allemagne. Même le très sérieux Ministre allemand des finances, Peer Steinbrück, qui a passé quelques nuits blanches au cours des derniers mois pour éviter un effondrement de la zone euro, a déclaré publiquement son admiration pour la théorie marxiste. «On doit admettre que certaines parties de la théorie de Marx ne sont pas si mauvaises» a-t-il déclaré prudemment à Der Spiegel.
Pour autant, comme le souligne The Guardian, les prédictions faites par Karl Marx et Friedrich Engels dans le Manifeste du Parti communiste publié il y 164 ans, le deuxième livre le plus lu au monde après la bible, ne se sont pas vraiment avérées exactes.
La lutte des classes devait déboucher sur la victoire inéluctable du prolétariat contre la bourgeoisie qui «creusait sa propre tombe». La réalité du début du XXIème siècle est exactement le contraire. «Le prolétariat loin d'enterrer le capitalisme, le maintien en vie à bout de bras. Des travailleurs sous payés et surexploités libérés par la plus grande révolution socialiste de l'histoire (Chine) sont conduits au bord du suicide pour permettre à ceux de l'ouest de jouer avec leurs iPads. L'argent chinois finance une Amérique qui sans cela serait en faillite», écrit Stuart Jeffries du Guardian.
Jacques Rancière, professeur marxiste de l'Université de Paris VIII confirme son analyse: «la domination mondiale du capitalisme dépend aujourd'hui de l'existence du parti communiste chinois qui donne aux entreprises capitalistes délocalisées du travail bon marché pour baisser les prix et priver les travailleurs de leurs droits à s'organiser».
Le retour de la théorie marxiste s'explique avant tout parce que pour les jeunes qui sont aujourd'hui séduits, elle n'est pas marquée au fer rouge par le goulag et le totalitarisme.
«Il n'y aura pas de révolution sanglante» prévient un jeune marxiste anglais au Guardian. «Mais il y a l'espoir dans une société faite par les travailleurs et pour les travailleurs». Une sorte de marxisme apaisé. N'y-a-t-il pas une contradiction dans les termes?
Marx, le timide retour ?
- sacamalix
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Marx, le timide retour ?
Il n'y absolument aucun mérite à exciter les gens. Le vrai héros c'est celui qui apaise.
La laïcité n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l'ordre public.
La laïcité n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l'ordre public.
- gemmill
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Re: Marx, le timide retour ?
un marx et ca repart...
cela dit , si sa pensée n'avait pas été dévoyée , on aurait pu en tirer profit.demandez donc aux animaux...
cela dit , si sa pensée n'avait pas été dévoyée , on aurait pu en tirer profit.demandez donc aux animaux...

si maupassant est devenu fou , c'est parce que il avait une conscience aigüe de la matiére , du néant et de la mort.
"extension du domaine de la lutte".michel houellbecq
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- mordred
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Re: Marx, le timide retour ?
Le communisme s'est développé à partir d'un pays de misère (la Russie), avec comme grand chef un dérangé mental (Staline).
Un soir, Pasternak, l'écrivain de "Docteur Jivago" et prix Nobel de littérature, reçut un coup de fil. C'était Staline, qui semblait avoir bu. Il prononça quelques mots et se mit à rire bêtement. Puis il raccrocha. Pasternak se dit alors que s'en était fini pour lui. Staline envoya peu de temps après quelques charrettes contre le mur et au goulag. Pasternak ne fut pas inquiété. Il ne comprit pas pourquoi.
Un soir, Pasternak, l'écrivain de "Docteur Jivago" et prix Nobel de littérature, reçut un coup de fil. C'était Staline, qui semblait avoir bu. Il prononça quelques mots et se mit à rire bêtement. Puis il raccrocha. Pasternak se dit alors que s'en était fini pour lui. Staline envoya peu de temps après quelques charrettes contre le mur et au goulag. Pasternak ne fut pas inquiété. Il ne comprit pas pourquoi.
"Les mécontents, ce sont des pauvres qui réfléchissent".
Talleyrand.
Talleyrand.