43 .202 mineurs ont été signalés disparus en 2022....Dans son nouveau rapport le numéro 116.000 Enfants Disparus alerte sur la part croissante des très jeunes mineurs en fugue.
...Ils s'appellent Fabien, Yasmine, Manon ou Kevin…
Source:Le Figaro.
En 2022, ils ont fui leur domicile, le foyer où ils étaient placés ou ont été enlevés par l'un de leurs parents.Comme 43 .202 mineurs dont la disparition a été signalée en France aux forces de police et de gendarmerie selon des chiffres du ministère de l'Intérieur diffusés par le numéro d'aide 116.000 Enfants disparus.
Ce jeudi, à l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus, l'association Droit d'enfance, qui gère le numéro, publie pour la première fois un bilan détaillé de ce phénomène de grande ampleur. « Un enfant est signalé disparu toutes les douze minutes », soulignent ses rédacteurs.
Parmi ces disparitions signalées,95 % correspondent à des fugues.Si la majorité des fugueurs sont des mineurs âgés de plus de 15 ans (63 %), l'association alerte sur un rajeunissement inquiétant des enfants concernés.La part de très jeunes mineurs en fugue augmente d'année en année pour atteindre 37,9 % en 2022.
Ce sont des jeunes filles dont l'immense majorité a vécu des violences sexuelles dans l'enfance.
« Nous sommes aujourd'hui alertés pour des enfants à partir de 10-11 ans, qui partent de leur domicile ou des foyers de l'aide sociale à l'enfance », explique Sandrine Pepit, la directrice du 116 .000, qui pointe l'influence des réseaux sociaux dans l'incitation au départ.
«Les jeunes y ont accès de plus en plus tôt et ceux qui ne sont pas bien dans leur milieu ont tendance à s'y réfugier. Dans certains dossiers, nous constatons qu'ils partent de chez eux pour rejoindre des personnes pas toujours bien intentionnées, rencontrées par ce biais.»
Outil « facilitateur » des fugues, les réseaux sociaux sont aussi utilisés par les équipes du numéro d'urgence pour pister les jeunes en errance ou communiquer sur leur disparition. Ainsi, 43 avis de recherche ont été publiés en ligne par l'association Droit d'enfance l'an dernier.
La prostitution:
Le rapport insiste également sur les risques que les fugues font encourir aux mineurs. Les cas de prostitution sont désormais avérés ou suspectés dans un tiers des dossiers concernant des filles traités par le numéro.
En 2021, un rapport gouvernemental avait estimé que 7 000 à 10 000 adolescentes étaient concernées en France, parfois dès 12 ans. « Ce sont des jeunes filles dont l'immense majorité a vécu des violences sexuelles dans l'enfance » explique Julien Landureau, responsable plaidoyer et communication de Droit d'enfance.
Des jeunes filles qui peinent à se percevoir comme des victimes et dont nombre d'entre elles fuguent à répétition. «Des jeunes filles dans une hypersexualisation au travers de leurs vêtements et de leur attitude.Et d'une grande négligence vis-à-vis de leur santé physique.» Quand elles sont aux mains de réseaux de prostitution,leurs déplacements dans des pays limitrophes pour multiplier les passes,compliquent les recherches explique Sandrine Pepit dans un entretien exclusif accordé au Figaro.
D'après le rapport les appels reçus par le 116.000 ne permettent pas de dresser un « profil type de fugueur ».Tous les milieux socio-économiques sont concernés,assurent les rédacteurs.
Le rapport détaille aussi largement le phénomène des enlèvements parentaux (544 signalements en 2022) qui recouvre des situations variées telles que la non-représentation d'enfant ou la rétention illicite de mineurs à l'étranger.Pour le parent dont l'enfant a été soustrait,la procédure pour le récupérer s'apparente à un vrai «parcours du combattant » indiquent les équipes du numéro.
https://www.lefigaro.fr/actualite-franc ... s-20230524
