http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/ ... erite.htmlArnaud Montebourg veut ouvrir le débat contre l'austérité
PARIS (Reuters) - L'austérité imposée par l'Europe est insoutenable et rejetée par tous les peuples, estime Arnaud Montebourg, pour qui il est "plus que temps d'ouvrir le débat sur cette politique qui mène l'Union à la débâcle".
Le ministre du Redressement productif a choisi les colonnes du Monde daté de mercredi et une interview sur les conséquences de l'affaire Cahuzac pour s'exprimer sur le sujet au moment où des voix commencent à se faire entendre au sein du Parti socialiste pour réclamer une nouvelle politique économique.
Pour lui, le gouvernement a déjà fait des efforts "sans précédent" pour faire face à la "montagne himalayenne de dettes que le sarkozysme nous a léguée."
"Mais le sérieux budgétaire, s'il tue la croissance, n'est plus sérieux. Il est absurde et dangereux. Il est donc plus que temps d'ouvrir le débat sur cette politique qui conduit l'Union à la débâcle", ajoute-t-il.
Arnaud Montebourg conteste que la démission de Jérôme Cahuzac, le ministre qui incarnait la politique de rigueur budgétaire du gouvernement, témoigne d'une "crise de régime" en France, estimant que les mesures que François Hollande s'apprête à prendre pour moraliser la vie publique, "sont de nature à rétablir la confiance".
"La vraie question est la suivante", s'empresse-t-il d'ajouter : "la politique d'austérité imposée par l'Europe est-elle soutenue par nos concitoyens ? La réponse est non. Elle est rejetée par tous les peuples.
"Donc, s'il y a crise de régime c'est au niveau de l'UE, où il n'y a nul débat démocratique sur les causes et les conséquences de cette politique d'austérité qui nous entraîne collectivement dans une spirale récessive."
Face à l'impopularité record du couple exécutif, l'aile gauche du PS tout comme la motion "Un monde d'avance" du ministre de l'Economie sociale Benoît Hamon, réclament aujourd'hui un débat approfondi au sein du PS ainsi qu'une refonte de la politique économique de François Hollande.
Tous comptent mettre le sujet sur la table lors du Conseil national prévu samedi à Paris mais jugent que la durée prévue des travaux, essentiellement consacrés à l'Europe et aux primaires pour les municipales, ne permettent pas le débat.
Ils ont adressé mardi une lettre à Harlem Désir, le Premier secrétaire du PS, pour demander que le conseil national dure plus de temps.
"La rapide dégradation de la situation politique liée à l'affaire Cahuzac exige à l'évidence de consacrer toute la journée de samedi à un examen sérieux des choix et des engagements à opérer", écrit Marie-Noëlle Lienemann, l'une des chefs de file de la gauche du PS.
http://courrierstrategique.com/3178-mon ... ignon.htmlMontebourg, la tentation de Matignon ?
L’annonce a fait office de pavé dans la mare. En affirmant qu’il fallait désormais ouvrir le débat sur la politique d’austérité européenne , le bouillonnant ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, serait- il en train de créer une ligne de fracture au sein d’un gouvernement Ayrault par ailleurs déjà très fragilisé ?
C’est ce que semblent penser un certains nombre d’observateurs qui voient dans cette dernière saillie sous forme d’interview du fringuant avocat au journal le Monde une volonté de peut-être se désolidariser d’un bateau gouvernemental qui semble, par bien des aspects, en train de prendre l’eau de toutes part.
De surcroit, Montebourg n’a pas choisi n’importe quel support pour ouvrir le débat, puisque le Journal Le Monde émet depuis plusieurs semaines des réserves sur la politique poursuivie par François Hollande, bien que le support soit catalogué historiquement comme étant plutôt à gauche. Montebourg prend donc le risque (calculé ?) d’installer un rapport de force avec le Président de la République, à moins que l’avocat ne soit en train de jouer une partition très personnelle qui viserait à lui ouvrir les portes de Matignon.
En effet, selon des sources très proches du ministre, ce dernier estimerait qu’il serait « en situation » de pouvoir prétendre à la tête de l’exécutif, car il estimerait que Jean Marc Ayrault serait « carbonisé », son gouvernement à bout de souffle et que l’affaire Cahuzac n’aurait été que le « détonateur » d’une bombe à retardement qui attendait son heure depuis plusieurs mois.
De plus, depuis le camouflet qu’il avait du subir suite au désaveu de son plan de nationalisation du site de Florange Arcelor-Mittal , Arnaud Montebourg entretient , de l’avis général, des relations exécrables avec son premier ministre, qu’il accuse d’avoir saboté son plan et de l’avoir fragilisé .
En s’en prenant à la politique d’austérité européenne, de l’avis général , Montebourg tente de se positionner comme un acteur national et non plus comme un simple membre du gouvernement, il veut donc organiser la rupture et se préparer soit à monter en grade dans l’exécutif, soit à le quitter. Selon une source au sein de l’Elysée, « il est désormais clair que Montebourg veut forcer la main à François Hollande afin que ce dernier n’aie d’autre alternative que de le nommer à Matignon. » Il n’est cependant pas sûr que cette stratégie s’avère payante car face à un François Hollande maître d el’esquive, et qui n’affectionne rien moins que de se ménager plusieurs fers au feu , le tempérament d’Arnaud Montebourg pourrait lui jouer des tours…
Montebourg à Matignon, là, je crois qu'on toucherait le fond...